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Critique : Avalonia, l’Étrange Voyage

Disney aimant « traduire » les titres de ses longs métrages en y ajoutant un sous-titre, Strange WorldAva arrive sur DisneyPlus sous le nom de Avalonia l’Étrange Voyage après avoir été un temps espéré au cinéma. Le studio avait choisi de sortir le film directement en streaming pour exhiber une position de force vis à vis de la fameuse chronologie des médias françaises. Le message était « regardez, on peut zapper l’exploitation salle d’un grand Disney de fin d’année si vous ne nous laissez pas faire ce qu’on veut avec nos films ». Mais depuis, la sortie salles américaine et son flop nous ont fait nous demander si tout cela n’était pas lié directement aux qualités de la nouvelle réalisation de Don Hall.

Avalonia est le petit monde entouré de montagnes infranchissables dans lequel vivent un père aventurier et son fils. Au cours d’une expédition, l’un va découvrir une plante capable de générer de l’énergie. L’autre va décider de continuer son aventure, espérant franchir les monts enneigés.
Des années plus tard, le fils est devenu un père et le monde a changé : Avalonia est devenu un petit paradis. Du moins jusqu’à ce que le héros découvre que la dite plante est en train de mourir. A son tour, il va partir en expédition pour sauver ce qu’il a construit.

Difficile de ne pas penser aux grands récits d’aventure, du Monde Perdu de Conan Doyle aux écrits de Jules Verne, en découvrant Avalonia. Don Hall y pioche une inspiration manifeste, rendant hommage à un genre bien trop mis de coté ses dernières années, et il le fait en le passant à la moulinette des années 2020. Naturellement inclusif, Avalonia révèle son premier héros gay, un personnage dont les choix ne sont remis en question par personne, un monde joyeux (et végétarien !) où tout le monde vit en harmonie et qui fait plaisir à voir.

Il se dégage du film un vrai positivisme agréable, avec des personnages qui kiffent tous plus ou moins la life à différents niveaux et où seule la famille peut être une source de conflit. Le résultat est euphorisant mais n’est pas suffisant. On l’a déjà évoqué ici : les meilleurs Disney sont ceux avec un grand méchant. Mais depuis quelques productions, le studio préfère dégager cet aspect pour nous offrir des histoires plus personnels et auquel il finit par manquer quelque chose. Il n’y a ni méchant dans Encanto ni dans Vaiana et même la menace dans le très raté Raya et le Dernier Dragon n’est pas aussi terrible que Médusa, Scar ou la sorcière de la Belle au Bois Dormant.

De bonnes intentions qui desservent un récit forcément trop balisé, et qui a le défaut d’arriver (du moins en France, fallait le sortir en salles !) après Avatar la Voie de l’Eau. Difficile de ne pas comparer les deux productions puisque l’une comme l’autre mettent en avant une histoire de famille dans un environnement où la faune et la flore sont des personnages à part entière. Et malheureusement pour lui, le Disney est trop léger face au mastodonte de James Cameron. Les quelques bonnes idées, dont un personnage bleu muet, ne tiennent pas la comparaison.

Il manque quelque chose à Avalonia pour être un grand Disney. Incomplet, un peu facile, souvent prévisible. Néanmoins, ça reste un Disney : propre, tonique, rythmé, généreux. Peut-être pas le film qui méritait un ticket de cinéma mais au moins un joyeux moment à passer en famille pendant que le diner de Noël se prépare gentiment.

Avalonia l’Etrange Voyage, de Don Hall et Qui Nguyen – Sortie sur DisneyPlus le 23 décembre 2022

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