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Critique : Ant-Man et la Guêpe
C’est devenu une habitude : à chaque fois qu’un Marvel Studios sort en salles, on s’organise pour vous proposer aussi bien une vidéo enregistrée à chaud à la sortie de la projection et une critique écrite plus tard, avec un peu plus de recul.
C’est aussi le cas avec Ant-Man et la Guêpe, second volet des aventures de l’Homme Fourmi et dernière production du studio de l’année en attendant Captain Marvel en 2019.
LA CRITIQUE
Si les Marvel Studios sortent habituellement dans l’ordre chronologique, il faut vous souvenir de Captain America Civil War pour regarder la suite des aventures d’Ant-Man. Scott Lang est en effet en résidence surveillée au début du nouveau long métrage suite à ces petites aventures allemandes. Arrivant au bout de sa peine (et donc chronologiquement proche des évènements d’Infinity War), il tente tout ce qu’il peut pour ne pas mourir d’ennui chez lui. Jusqu’au jour où il a une vision de Janet Van Dyne, la mère de Hope et l’épouse de Henry Pym coincée dans une dimension sub-atomique. Il reprend alors contact avec ses petits camarades, eux-même recherchés par la police car considérés comme complices. Mais retrouver Janet ne se fera pas sans difficulté, le Ghost étant sur leur route.
Ant-Man a toujours été un personnage à part dans l’univers cinématographique Marvel. Le premier film avait été initié par Edgar Wright, qui avait proposé ses services aux studios pour faire sa petite histoire dans son coin mais avec le talent qu’on lui connait. Il a ensuite quitté le navire quand Kevin Feige a voulu rapprocher ce film du MCU et fut remplacer au pied levé par Peyton Reed, un faiseur qui a repris les notes de son prédécesseur. Au delà, le premier volet était sorti coincé entre Avengers Ultron et Civil War, et bien moins vendu que ses prédécesseurs. Sa suite reste dans la même veine, mineure, mais c’est finalement une bouffée d’air frais après les Vengeurs contre Thanos.
Il faut dire que les personnages sont sympathiques, à commencer par Paul Rudd dans le rôle principal. Même Michael Douglas prend du plaisir dans le rôle du vieux scientifique. Citons également Michael Pena qui offre aux films ses séquences les plus drôles. Alors on se laisse embarquer dans leur petite (!!!) aventure qui consiste à retrouver un labo miniaturisé dans le but de retourner dans l’univers subatomique pour retrouver Janet.
Il faut dire aussi que la grande scène d’introduction du début du film, avec la Guêpe tabassant du mafieux dans une cuisine en jouant sur différentes tailles fonctionne particulièrement bien. Tous les rapports de taille dans le film sont d’ailleurs tous bien utilisés, y compris lors d’une poursuite en voiture où celles-ci sont parfois miniaturisées.
L’humour Marvelien qui peut parfois exaspérer (coucou Infinity War) trouve toute sa place dans Ant-Man et la Guêpe, qui a un coté old school dans sa construction à base de poursuites. Le réalisateur a manifestement regardé l’Aventure Intérieure de Joe Dante pour le dernier acte, très éloigné du volet précédent du MCU. D’ailleurs, le méchant n’en est pas vraiment un, mais plutôt quelqu’un prêt à tout pour sa survie. Là aussi, on fait le grand écart avec l’annihilation de la race humaine par Thanos et c’est appréciable.
Ce n’est pas pour autant que le film est sans défaut. La narration piétine pas mal et le second tiers du récit est plombé par un gros ventre mou, où s’enchainent les scènes de dialogues quand nous étions venus chercher de l’action et tout un tas d’autres choses plutôt que des gens qui parlent coincés dans une camionnette. On remarquera aussi quelques points de montage foireux et autres faux raccords, comme s’il manquait un plan ou deux pour comprendre ce qui se passe à l’écran. Il faut dire que Peyton Reed est bel et bien un faiseur. Certaines séquences sont chouettes mais globalement le film manque d’idées de mise en scène.
Alors que retenir de tout ça ? Que Marvel Studios est plus à l’aise quand il s’agit de se détacher de la franchise principale. Pas besoin de connexions forcées, de cameos exagérés ou d’avoir en tête qu’une suite se prépare. Seule la scène post-générique (la première, la seconde étant un gag stupide) fait le lien avec l’univers du MCU et les conséquences d’Infinity War. Souhaitons que l’entreprise portée par Kevin Feige se dirige d’avantage vers des productions comme celle-là, plus standalone, peut-être plus mineures, mais souvent plus sympathiques.
Ant-Man et la Guëpe, de Peyton Reed – Sortie le 18 juillet 2018
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