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CEFF2014 : le cinéma sur les Champs Elysées #2

Deuxième partie des aventures d’Alexis sur la plus belle avenue du monde pour le Champs Elysées Film Festival.

Non content de présenter de nombreux films en avant-première et des rétrospectives, le festival organise chaque année une compétition de films indépendants américains. Le meilleur sera récompensé par le Prix du Public ainsi que le Prix des Blogueurs.

Après avoir enchainé les vieux films restaurés, Alexis est donc allé découvrir quelques uns de ces films indés, en espérant que les meilleurs d’entre eux finissent par trouver le chemin des salles françaises

 

1982 – inédit en France
Réalisé par Tommy Oliver
Un père se bat pour empêcher sa fille de découvrir la toxicomanie de sa mère.

Pour commencer la compétition de cette troisième édition du Champs Élysées Film Festival, retournons au début des années 1980 avec ce drame situé dans la banlieue de Philadelphie. Le réalisateur Tommy Oliver a choisi de s’inspirer d’une histoire vraie pour sujet de son premier long-métrage. Histoire de cette petite famille au début idyllique, filmée à travers des images en super 8, et qui se désagrège rapidement suite à une première disparition de la mère, retombée dans la drogue. Véritable drame shakespearien, le récit de 1982 est sans aucun doute le point fort du long-métrage. Tommy Oliver tient à sa bonne évolution naturelle et maintenir le rythme de la dislocation du cocon familial. Cela étant, le film trouve vite ses limites dans sa mise en scène et son interprétation. Il serait injuste d’imputer simplement tous les défauts du long-métrage à son budget réduit, impliquant des comédiens moins talentueux et des choix de découpage restreints. Pourtant, malgré toute la bonne volonté du casting et du réalisateur, on a du mal à se créer un lien émotionnel avec ses personnages qui sont alors plongés dans un enfer quotidien. Il faudra également que les nouveaux arrivants dans le cinéma indépendant que tenir sa caméra à l’épaule en permanence n’est pas forcément gage de réalisme ou de cache-misère. 1982 ressemble, au final, plus à l’étirement d’un court-métrage étudiant, souffrant d’un amateurisme qu’il faudrait vite balayer.

 

FORT BLISS
Réalisé par Claudia Myers (2014)
Avec Michelle Monaghan, Ron Livingston, Emmanuelle Chriqui
Maggie Swann, mère célibataire, tente d’équilibrer sa carrière de médecin de l’US Army et l’éducation de son fils Paul, âgé de cinq ans.

La seconde guerre américaine en Irak aura fourni son lot de très bons long-métrages comme de moins mémorables. Néanmoins, même si elle ouvre son film sur une attaque au milieu du désert, ce n’est pas la guerre que choisit de mettre en scène Claudia Myers mais plus la question de ses conséquences pour les proches de ceux qui partent combattre de l’autre côté du monde. Plus humble dans ses moyens, la réalisatrice ne se laisse pas pour autant démonter et signe un Fort Bliss honorable. D’abord, la présence au casting d’acteurs ayant déjà faits leurs preuves au cinéma ou dans des séries télévisées à succès donne un certain cachet au long-métrage. Michelle Monaghan est donc cette mère qui revient d’une mission de longue durée et retrouve un enfant qui ne la reconnaît plus, voire l’a oublié. Fort Bliss pose la question du devoir de chaque soldat qui finit, quoi qu’il arrive, par s’opposer un jour à celui familial. Le poids du regard des autres est lourd sur Michelle Monaghan qui doit réapprendre elle aussi son rôle de mère avec son enfant troublé par son premier départ pour l’Irak. La lente reconstruction du lien mère-fils est assez touchante et crédible. Claudia Myers sait aussi éviter les pièges des clichés balourds et revendicatifs sur la condition féminine dans l’armée. On notera au casting côté masculin Ron Livingston et John Savage en fauteuil roulant (lien avec Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino?). Jusqu’ici, Fort Bliss est ce que nous avons pu voir de mieux dans la compétition au Champs Élysées Film Festival.

 

SUMMER OF BLOOD
de Onur Tukel (2014)
Avec Onur Tukel, Jonathan Caouette, Zach Clark
Erik Sparrow a tout ce dont un homme peut rêver. Mais quand sa petite amie le demande en mariage, le jeune New-Yorkais décline la proposition. Alors désespéré, ce dernier perd peu à peu confiance en lui, jusqu’à sa rencontre fatidique avec un vampire.

Présenté par son réalisateur, Summer of Blood était l’un des films de la compétition dont le synopsis sortait un peu du lot avec une histoire de vampires new-yorkais le tout porté par un certain humour noir. Pourquoi pas ! Puis le film se lance autour d’une table avec une occasion ratée de demande en mariage de la femme vers son compagnon. Si à l’image rien de travaillé esthétiquement n’apparaît (la photographie étant catastrophique, l’excuse de l’éclairage « naturel » ne passe pas), les dialogues vont bon train et on se laisse porter par ce simili de Woody Allen moins inspiré. Cependant, au bout d’un certain temps, ça parle… ça parle beaucoup… ça parle beaucoup trop ! Summer of Blood est un déluge de laïus quasi ininterrompu de son personnage principal, qui accessoirement est son auteur-réalisateur. Un personnage centré sur lui-même et ses problèmes relationnels avec son entourage (personnel et professionnel). Sa vie est censée changer après sa rencontre nocturne avec un vampire. Pas tellement, toujours aussi bavard, ses problèmes sont encore là, même si ses pouvoirs surnaturels en plus règlent les soucis les plus mineurs. Même en 1h30 le film devient très long pour le spectateur. Inutile de préciser que l’on a fuit d’avance les questions-réponses avec le réalisateur…

 

LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR
Réalisé par John Badham (1977)
Tony est le roi du « 2001 », dancing où il se retrouve avec toute sa bande. Annette est amoureuse de lui mais il n’a d’yeux que pour la belle Stephanie qui danse comme elle respire. Parallèlement, Tony, d’origine italienne, est encore sous l’autorité de sa famille qui ne cesse de le comparer à son serieux grand frère devenu prêtre.

Alors que la foule est venue pour voir Keanu Reeves présenter son moyennement réussi Man of Tai Chi, nous avons plutôt opter pour un retour dans le New York des années 1970 avec La Fièvre du samedi soir, consacrée dans l’histoire du cinéma par le désormais célèbre déhanché de John Travolta en costume blanc, gesticulant en rythme son bras de bas en haut. Un an après son second rôle dans Carrie et un an avant Grease, La Fièvre du samedi soir est le long-métrage qui propulsera John Travolta sous le feu des projecteurs. Si l’on compare ce classique à ce qu’il se fait aujourd’hui dans la production américaine, on retrouve peu de différences dans le pitch du film. Deux adolescent aux portes de l’âge adulte, issus de deux milieux sociaux distincts, décident de s’unir pour gagner un concours de danse. Sauf qu’à cette époque, les presque 2h de film ne servent pas uniquement à la compétition, aux répétitions et à l’idylle naissante. John Badham, qui ne signe là que son deuxième long-métrage, étoffe son personnage principal. On ne dira pas non plus que la pseudo guerre de gang à beaucoup d’influence dans le récit en dehors de rendre son groupe de potes bad ass à leur époque. En pleine libération sexuelle et quelques années avant la découverte du Sida, le plus intriguant reste cette approche maladroite mais de bonne volonté des moyens de contraception parmi la jeunesse américaine. Mais au-delà de tous ces sujets sombres, entre la musique et une mise en scène travaillée dans plans assez longs pour ne laisser aucune marge d’erreur pour les acteurs, on ne boude pas son plaisir devant La Fièvre du samedi soir.

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