Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Un Dimanche, Une Critique : Fenêtre sur Cour

En ce 2 dimanche de mai, on fait un bond dans le temps. Après une série de critiques de films plutôt récent, celui qu’on vous propose de (re)découvrir est sorti dans les salles le 25 avril 1955.

En effet après ses critiques de Dark City et de Batman Le Défi, Danny a récidivé avec un nouveau papier. Cette fois, il est question de James Stewart, de Grace Kelly, et d’un reporter qui observe les gens depuis sa fenêtre/

Un Dimanche, Une Critique est consacré à Fenêtre sur Cour, d’Alfred Hitchcock.

Fenêtre sur Cour – Sortie le 25 avril 1955
Réalisé par Alfred Hitchcock
avec James Stewart, Grace Kelly
A cause d’une jambe cassée, le reporter-photographe L. B. Jeffries est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant. Homme d’action et amateur d’aventure, il s’aperçoit qu’il peut tirer parti de son immobilité forcée en étudiant le comportement des habitants de l’immeuble qu’il occupe dans Greenwich Village. Et ses observations l’amènent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d’en face, a assassiné sa femme. Sa fiancée, Lisa Fremont, ne le prend tout d’abord pas au sérieux, ironisant sur l’excitation que lui procure sa surveillance, mais finit par se prendre au jeu…

 

Un des meilleurs films d’Alfred Hitchcock. Un pur chef-d’œuvre, à la fois dans la forme et dans le fond, qui a marqué l’histoire du cinéma, voire même l’inconscient collectif tant il a influencé bon nombre d’autres artistes.

L.B. Jeff Jeffries, le personnage principal incarné par James Stewart, est un photographe de presse qui a parcouru le monde et vécu des situations périlleuses. Risquer sa vie et partir à l’aventure ne lui fait pas peur. Il se retrouve durant tout le film la jambe dans le plâtre et cloué dans un fauteuil roulant, incapable de sortir de chez lui, un comble pour cet homme « actif ». La carrière de ce personnage est d’ailleurs résumé au début du film, par un simple mouvement de caméra sur la décoration intérieure de son appartement. Pas besoin d’en rajouter.

La seule occupation un tant soit peu intéressante qu’il trouve est d’observer ses voisins de l’immeuble d’en face, chaque voisin étant à la fois clairement caractérisé et identifiable ( et donc d’une certaine manière, si proche, on a l’impression de les connaître ) et pourtant terriblement éloigné, aucun de ses voisins ne s’adressant directement à Jeff.

Tout comme celui-ci, le spectateur est donc totalement passif et se retrouve comme lui, à la fois voyeuriste et complice des événements, le réalisateur n’hésitant pas à nous faire voir l’action plusieurs fois à travers le point de vue du personnage de Jeff, que ça soit en vue subjective derrière un objectif, ou du point de vue de la fenêtre de son appartement. Un moyen de créer une identification et une empathie totale. Aucun moyen de bouger, d’agir directement sur les événements, on ne peut que voir et ressentir ce que le personnage de James Stewart ressent, comme lorsqu’il voit la femme qu’il aime ( Lisa Fremont, jouée par Grace Kelly ) ou son infirmière Stella prendre des risques, pour trouver la vérité sur une sombre histoire de meurtre qu’il pense être réel.

Le paroxysme de cet intrigue étant atteint lors d’un final ou il doit affronter ce fameux tueur, planqué dans l’ombre. Cette scène est remarquable à la fois d’un point de vue visuel et dans sa symbolique, car elle montre le combat de la lumière contre les ténèbres ( l’ombre étant considérée comme représentant le Mal dans les œuvres d’Alfred Hitchcock ). il suffit de constater avec quoi Jeff tente de combattre cette obscurité qui cherche à entrer chez lui.

Mais le long-métrage ne se résume pas à une simple enquête, loin de là, et le réalisateur sait manier
les moments plus angoissants, sachant faire grimper la tension dramatique de ces scènes, et les moments plus légers, comme par exemple les conversations entre Jeff et Lisa.

Car la relation de « je t’aime moi non plus » entretenue pendant le long-métrage entre le personnage de Jeff et celui de Lisa est également un des piliers du récit. Comment lui, un homme d’action, pourrait-il supporter sur le long terme de vivre avec elle, qui n’a pas le même mode de vie, les mêmes aspirations, à part celle de vouloir vivre avec lui ? Une femme qui, d’ailleurs, est loin d’être passive. Elle agit pour Jeff, car comme dans d’autres films d’Hitchcock, c’est une femme qui, malgré le fait qu’elle n’ait pas forcément le « premier rôle », se révèle d’une redoutable efficacité quand il s’agit d’aider l’homme qu’elle aime, renversant d’une certaine manière les rôles étant généralement attribués à l’homme et à la femme dans la conception classique du couple ( en tout cas à l’époque du film ).

Bref, parce que toutes les critiques du monde ne pourront jamais remplacer un bon visionnage, je vous invite, si ce n’est déjà fait, à découvrir cette petite merveille qui mérite amplement le piédestal sur lequel il est installé encore aujourd’hui.

– Danny

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire