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Un Dimanche, Une Critique : American Beauty

Ce dimanche, et après une comédie de Les Nuls, je vous propose de (re)découvrir un film qui a marqué le début des années 2000 et révélé au grand public le talent de Sam Mendes dont c’était le premier film : American Beauty…

American Beauty – Sortie le 2 février 2000
Réalisé par Sam Mendes
Avec Kevin Spacey, Annette Bening, Thora Birch
Une maison de rêve, un pavillon bourgeois discrètement cossu dissimulé dans une banlieue résidentielle, c’est ici que résident Lester Burnhamm, sa femme Carolyn et leur fille Jane. L’agitation du monde et sa violence semblent bien loin. Mais derrière cette respectable façade se tisse une étrange et grinçante tragi-comédie familiale ou désirs inavoués, frustrations et violences refoulées conduiront inexorablement un homme vers la mort.

 

Sam Mendes, maintenant considéré comme un maître de la réalisation, frappe fort pour son premier film. Oscarisé 5 fois dont meilleur film et meilleur réalisateur, Mendes livre ici une critique aiguisée et souvent drôle (quoique cynique) de la famille américaine. Et cela relève la première thématique du film soulevée elle-même par le titre : « American Beauty », soit la beauté américaine.
3 thèmes sont alors distinguables. Le titre fait référence au type de roses rouges présentes lors des scènes de fantasmes de Kevin Spacey. La deuxième, toujours en liaison avec ces scènes pourrait définir la sublime Mena Suvari représentant l’archétype canon de la beauté américaine, blonde, mince, cheerleader et j’en passe. Enfin il s’étend non pas au rêve américain mais à la famille modèle américaine, qui d’extérieur semble parfaite.

Construit comme une pièce de théâtre où  l’action est progressive et lente, le récit est morcelé en 3 actes en nous annonçant d’entrée la finalité de l’histoire : la mort du protagoniste. Celui-ci va alors conter et commenter la dernière année de sa vie pendant laquelle il va profiter de sortir de sa « prison », de son train-train quotidien où il change non seulement mentalement mais aussi physiquement (et le changement est extraordinaire).
Magistralement mis en scène, Mendes nous offre une pointure d’acteur extraordinaire, proposant alors à Kevin Spacey probablement un des meilleurs rôles de sa vie.
La réalisation suit d’ailleurs les sensations, la situation de Lester Burnham. Au début, Lester est enfermé, emprisonné. Et lorsqu’il se « libère », on a alors accès à une réalisation avec des plans plus larges, plus aérés.

Le scénario écrit par Alan Ball (connu pour son immense travail sur Six Feet Under – mais j’y reviendrai), d’ailleurs récompensé par un oscar, ne laisse rien passer et décape à coup de hache le modèle américain attaquant coup à coup la sexualité (le moment fort de la journée de Lester étant sa masturbation quotidienne sous la douche), le puritanisme associé au patriotisme (le voisin militaire qui refuse que son fils soit homosexuel et le frappe jusqu’au sang pour l’éduquer).
L’humour est grinçant, glauque et très noir mais on ne peut s’empêcher de rire lors de situations qui enchaînent les quiproquos. La fille est finalement la personne la plus lucide de la famille.

De part Alan Ball mais aussi grâce à l’excellent travail de Randy Newman sur la musique, on se retrouve alors finalement face à un épisode de 2h de Six Feet Under (même si la série est postérieur au film) puisqu’elle adopte le même ton, les même thèmes et la musique s’en rapproche finalement beaucoup. Difficile pourtant de savoir pourquoi American Beauty est un film excellent. Il nous fait vivre des sentiments extraordinaire et nous tient en haleine jusqu’au bout même si, finalement, le fin mot de l’histoire, on la connait.

Un film bouleversant grâce à une réalisation excellente, des acteurs impeccables et un scénario plus qu’original. Un chef d’œuvre.

– Alex

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