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Critique : Slice

Slice est un film thaïlandais dont je vous montrais la bande annonce il y a quelques jours et qui sort demain en DVD et Blu-Ray dans toutes les bonnes crèmeries.

Le pitch officiel évoque une course poursuite entre un assassin et un ancien tueur à gages engagés par la police pour le retrouver. Mais Slice, en réalité, ce n’est pas que cela. C’est aussi un portrait de Bangkok, la ville, ses moeurs et c’est une très bonne surprise…

Critique de ce qu’on n’appellera donc pas un Direct-to-DVD, terme devenu trop péjoratif, mais une « exclu DVD ».

 

 

Slice – Sortie en DVD et Blu-Ray le 2 février 2011
Réalisé par Kongkiat Komesiri
Avec Chatchai Plengpanich, Pe Arak Amornsupasiri
Bangkok est le théâtre d’une série de meurtres terrifiants, dont les victimes sont à chaque fois retrouvées dans des valises rouges. La police, impuissante, décide alors d’engager un ex-tueur à gages aujourd’hui emprisonné pour retrouver l’auteur de ces crimes. Entre l’ancien assassin professionnel et le tueur en série, le face-à-face va devenir inévitable

 

Slice, comme une tranche en français. Un titre qui donne le ton pour évoquer une série de meurtres sordides à Bangkok et l’homme qui va se mettre en quête du tueur.
Malgré un démarrage un peu bancal pour caser ce pitch, le film de Kongkiat Komesiri devient rapidement passionnant.

On commence d’abord pour découvrir ce tueur à la cape rouge et ses méthodes sanguinaires tout en découvrant que l’homme qui va le traquer est en prison, infiltré pour la police. Mais on va rapidement découvrir que ce n’est pas pour ses talents qu’il va être recruté, mais pour son lien avec l’assassin.
En effet, les deux hommes, gentil et méchant, se sont connus étant enfants, des indices laissés sur les meurtres permettant de découvrir rapidement l’identité de l’assassin.

A partir de là, le film va basculer et nous montrer de longs flashbacks, racontant l’enfance des deux protagonistes, ce qui s’est passé, ce qui a fait qu’ils en sont arrivés là. Et petit à petit, les flashbacks vont prendre le pas sur l’histoire. On n’est alors plus du tout dans l’enquête policière mais on découvre doucement un portrait de ses gamins laissés pour compte dans la campagne thaïlandaise. Livrés à eux-même, parfois battus par leurs parents, beaucoup finissent seuls et finissent … par se prostituer.

Le changement de ton est tel que finalement le démarrage du film va sembler anecdotique face à l’histoire des gamins et malgré le fait que les flashbacks sont entrecoupés de retours à la réalité. Il faut dire que le casting des enfants est brillant et joliment mis en scène dans des scènes de campagnes filmées très différemment de Bangkok. Le réalisateur profite des espaces verts pour nous offrir des scènes lumineuses. A l’opposé, la ville sera filmée avec des filtres de couleurs et une image granuleuse.
Kongkiat Komesiri n’hésite d’ailleurs pas utiliser divers procédés (ralentis, flous, caméras placées à des endroits particuliers notamment pour filmer en plongée à travers une grille, etc) donnant parfois un peu l’impression qu’il teste différentes manières de rendre ses scènes, à la limite de l’expérimentation et ce, malgré quelques effets 3D parfois un peu cheap.

Alors que l’enquêteur remonte petit à petit la piste de son ami d’enfance, qu’il aura tenté de protéger du mieux qu’il aura pu mais n’aura pas pu l’empêcher de s’en prendre à ses bourreaux, on continue donc à découvrir leur passé : ils ont été amis alors que celui qui deviendra le méchant était rejeté de toutes parts, battu, contraint, violé, un lien fort par le passé et qui en devient très particulier dans le présent, dans un univers ou la pédophilie, la prostitution infantile et tout ce qui peut en découler comme la transexualité sont malheureusement monnaie courante.

Retour au présent en fin de film et, malgré une mini sous-intrigue policière sans intérêt et uniquement là pour justifier une bagarre, une fin hallucinante dont on ne dira rien de plus.

Vous l’aurez compris, Slice est un film un peu brutal mais carrément à voir.

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