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Critique : Mission Noël – Les aventures de la famille Noël

Chaque fin d’année, on a droit à un film de Noël ou évoquant la période des fêtes. En 2011, il faudra pour cela chercher du coté chez Sony et Aardman.

Après avoir travaillé avec Dreamworks Animation et l’omniprésent Jeffrey Katzenberg, les studios Aardman se sont tournés vers Sony pour distribuer leur deuxième long-métrage en images de synthèse (le premier était Souris City, dont personne ne se souvient vraiment) et en attendant le fameux Pirates Bons à Rien Mauvais en Tout dont le tournage vient de se terminer.

Mais Aardman est-il aussi bon quand il s’agit de réaliser autre chose que du stop-motion et quand le scénario n’est pas d’eux, le film était co-écrit par Sarah Smith et Peter Baynham (Borat, Arthur) ?

 

Mission : Noël Les aventures de la famille Noël – sortie le 23 novembre 2011
Réalisé par Sarah Smith
Avec les voix de James McAvoy, Bill Nighy, Hugh Laurie
Arthur est le cadet de la famille Santa Claus. Un peu maladroit mais fervent croyant en la magie de Noël, le jeune homme est relayé au service courrier de l’immense foyer du Père Noël et de ses lutins. Alors qu’un autre 24 décembre semble s’être passé comme prévu, l’on apprend qu’une petite fille n’a pas reçu son cadeau suite à une erreur. Arthur embarque, à l’aide de son grand-père ancien Père Noël, dans une aventure pour déposer le cadeau à temps, et qui changera toute sa famille…

 

Chaque année, la période de Noël amène avec elle son lot de produits cinématographiques pensés dans l’unique optique de capitaliser sur la hausse globale des ventes. Comme il faut promouvoir la vente de jouets par dessus tout, on ne s’étonne pas que les studios commandent chacun leur petit film qui, ils l’espèrent, rapportera gros.

Si les concepteurs d’Arthur Christmas ont bel et bien pensé à la conversion de leurs personnages en figurine (chacun d’eux étant définis par des attributs physiques permettant une identification immédiate), ils ont cependant oublié deux choses.

Premièrement, ils ont oublié qu’ils s’adressent à un public très jeune, très intelligent et très influençable. Ainsi, leur parti pris de départ nous entraine dans les coulisses de la magie de Noël. Idée tout à fait louable en elle-même à ceci près que les quinze premières minutes du film ont pour seul but de rationaliser un univers censé être déraisonnablement merveilleux : celui de l’imaginaire. En un quart d’heure, nous apprenons donc que le Père Noël en titre (Santa pour les intimes) est une potiche somnolente et vieillissante qui s’accroche désespérément à une mission qu’il devrait relayer à son premier fils. Steve, c’est son nom, est un Santa junior militarisé qui fait tout le boulot à la place de son père grâce à un vaisseau spatial rempli de petits lutins sur-entraînés.

Exit le rêve et le mystère, place à l’exposé didactique. Ne perdons pas espoir cependant, puisque de l’autre côté de la fraternité se trouve Arthur, le deuxième fils aux deux pieds gauches mais au cœur immense qui sera l’élément de l’histoire qui permettra de sauver l’esprit de Noël (rien que ca) !

Mais pourquoi l’esprit de Noël est-il en danger ? Parce que, nous dit-on sans honte ni second degré, le Père Noël a oublié une petite fille cette année. Oui, une. Le reste de la population terrestre de moins de 12 ans est heureuse malgré les guerres, les famines et la pauvreté. C’est un conte, me direz-vous pas la peine d’être aussi tatillon. Disons que ça passerait mieux si une once de subtilité était introduite à un quelconque moment, si les personnages vivaient de véritables aventures pour expier leurs fautes et apprendre à ne pas les répéter. En lieu et place, toutefois, Arthur Christmas se résume à copier-coller une série de codes de la manière la plus mécanique et industrielle qui soit, produisant ainsi un métrage des plus insipides.

La deuxième chose que Sony a oublié sur ce coup là, c’est que les enfants ne vont pas seuls au cinéma, et qu’ils infligent de fait cette mièvrerie douloureuse aux adultes. On pardonnerait peut-être si le tout se révélait comique. Hélas…

Nul doute cependant que les très, très jeunes (jusqu’à six ans dirais-je) pourront s’émerveiller devant une aventure qui va à toute vitesse et conserve son rythme haletant. La bonne humeur est bien entendu au rendez-vous, Père Noël oblige.

Arthur Christmas est donc une sortie prévisible : de par sa nature saisonnière, et de par sa vanité. Son écriture à la truelle tentant de conquérir son public dans la lutte hivernale annuelle, sa direction fade en font le film ci-tôt vu ci-tôt oublié de la période prématurée de Noël malgré une animation qui n’a rien à envier à ses concurrents (l’ayant vu en 2D, je ne pourrai commenter sur l’usage de la 3D). Je ne pourrai donc que vous conseiller de vous tourner vers des valeurs sûres, L’Étrange Noël de monsieur Jack, Le Pôle express ou Le drôle de Noël de Scrooge en tête, pour ne pas citer les nombreux Disney.

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