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Critique : Jamais entre amis

Nous sommes à l’Etrange Festival mais nous sommes aussi au Festival de Deauville. En même temps qu’Alison Brie. Vous avez bien lu, la comédienne vue dans les séries Community et Mad Men est sur les planches.

Avant d’évoquer en sa compagnie le film qu’elle venait présenter, évoquons d’abord le long-métrage proprement dit : Jamais Entre Amis, où elle donne la république à Jason Sudeikis. Le film sera en salles ce mercredi 9 septembre.

 

LA CRITIQUE

Il y a 4-5 ans, la mode était aux comédies romantiques potaches. Entre Sex List, Sex Friends, Sexe entre amis, Love et autres drogues et on en passe, la libido d’Hollywood était au plafond. De temps à autre, certains retenaient notre attention, comme le très joli Trop loin pour toi.
Restait à savoir dans quelle catégorie se classait Jamais entre amis. 
Sur le papier, le film fait plutôt peur. En effet, Leslye Heyland, la réalisatrice et scénariste, est à l’origine de l’insupportable Bachelorette. Alison Brie a pour habitude de jouer la potiche de service et surtout, Jason Sudeikis n’a enchaîné que les comédies insupportables et/ou ratées (My Movie Project, BAT, Comment tuer son Boss? et j’en passe).

Et pourtant, Jamais entre amis se classe dans le haut du panier des comédies romantiques depuis les dix dernières années tant elle est réussie en tout point. Ici on y suit Jake (Sudeikis) et Laney (Brie). Après avoir perdu leur virginité ensemble au lycée (dans une scène aussi hilarante que véridique), ils se retrouvent 12 ans plus tard et se rendent compte que ni l’un ni l’autre n’ont réussi à se caser, pire, qu’aucun n’a réussi à rester fidèle plus de quelques mois. Ils vont alors s’entraider pour surmonter cette infidélité et trouver l’amour.
Evidemment on devine aisément comment va finir le film, qui reste sur la forme, une romcom de ce qu’il y a de plus classiques (les meilleurs amis qui cherchent l’amour alors que dès le début il était devant eux). C’est sur le fond que le long-métrage prend véritablement tout son intérêt.

En effet, loin du « réalisme » qu’essaie de faire passer Feig (comprendre : humour trash, parler de pipi-caca), on s’intéresse beaucoup plus à la psychologie de chacun et surtout à l’éternelle question : l’amitié homme-femme peut-elle exister sans arrière pensée ? Si le déroulement est cousu de fil blanc (les dernières 15 minutes sont d’ailleurs ultra-classique), les situations, aussi drôles qu’intelligentes, sont quant à elle d’un réalisme comme on en a rarement vu, si bien qu’on s’identifiera sûrement à un moment ou à un autre aux protagonistes. Deux scènes absolument géniales vont d’ailleurs marquer les esprits. La première, quand Jake et Laney, sous LSD, arrivent à un anniversaire d’un enfant de 5 ans. Dans la deuxième, Sudeikis apprend à Brie comment une fille doit se masturber. Après ça, vous ne verrez plus jamais les bouteilles de thés glacés comme avant.

Les thèmes abordés, surtout ceux de l’amitié et de l’amour, sont abordés avec une justesse rare. Les relations homme/femme et l’ambiguïté qui en découle sont très bien écrites et on sent que Heyland s’est beaucoup inspiré de sa vie pour certaines situations et certains personnages. Et, à l’instar de Crazy Amy, Jamais entre amis est un film extrêmement féminin pour ne pas dire féministe. Les rôles archétypaux des comédies romantiques se voient ici inverser, avec une femme forte et surtout toujours à l’égal de l’homme. Rarement une romcom n’a été aussi juste dans ce rapport et c’est ce qui en fait sa plus grande force.

Touchant, hilarant, d’une justesse incroyable, Jamais entre amis est une véritable réussite comme on en voit rarement dans le monde des comédies romantiques, surtout actuellement. Le tout est porté par Jason Sudeikis impeccable mais surtout par Alison Brie qui révèle tout son talent et sa palette émotionnelle, éclipsant quasiment tout le cast de son charme et son jeu.

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