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Critique : Rampart

Avant de quitter l’Irlande et ses films diffusés avant la France, Arkaron a eu l’occasion d’aller jeter un oeil à Rampart.

Le film d’Oren Moverman met en scène Woody Harrselson dans une histoire de flic corrompu.
Scénarisé par rien de moins que James Ellroy, le long métrage a été multi-nominé en festivals notamment à San Sebastian, Toronto 2011 ou encore Zurich mais n’a pas pour autant de date française. Passera-t-il directement par la case DVD ?

Rien n’est moins sûr.

 

Rampart – pas de date de sortie française
Réalisé par Oren Moverman
Avec Woody Harrelson, John Bernthal, Jon Foster
À Los Angeles, certains policiers sont craints comme la peste. Parmi eux, l’officier Brown, un des derniers renégats du LAPD, se voit embarqué dans une tourmente professionnelle et personnelle après une importante bavure…

 

On ne compte plus les histoires de flics corrompus du LAPD. Los Angeles est une ville qui fascine assez étrangement : moins grande que New-York, elle se prête peut-être plus aisément aux histoires humaines tandis que la grosse pomme est le terrain parfait pour les récits plus grands que nature.

Rampart est l’histoire d’un policier, l’officier Brown, connu comme étant « le dernier flic corrompu de L.A ». Alors qu’il se débat pour garder son travail après de multiples bavures, Brown va voir sa vie entière précipitée au fond du trou.

Si rien ne vous surprend dans ce concept, rien ne vous surprendra dans le déroulement de l’histoire, qui se suit relativement facilement mais surtout trop passivement. La faute sans doute à une écriture grossière du protagoniste, dépeint comme la dernière des raclures à qui l’on ferait bien la peau nous-mêmes. Ainsi, aucun élément dans le film ne nous donne envie de s’attacher au personnage de Woody Harrelson. C’en est d’autant plus dommageable que les deux ou trois instants de bonne conscience qu’il vit ne peuvent que laisser le public de marbre.

L’idée du protagoniste antipathique aurait cependant fonctionné si le réalisateur s’était donné la peine d’impliquer le spectateur dans la descente aux enfers de son antihéros. Or rien n’est fait pour aller dans ce sens : Brown est une personne unidimensionnelle au possible motivé par le seul désir de continuer de vivre comme il l’entend (entendez de manière insignifiante), et l’histoire s’arrête au moment où les enjeux les plus intéressants sont enfin installés pour le personnage. Pas une scène ne se termine donc sans qu’on se demande quelles peuvent bien être les objectifs de ce policier, quelles sont les raisons qui l’ont amené à être l’homme qu’il est aujourd’hui. Pire, le personnage ne se remet jamais en question, achevant le peu de volonté d’incrédulité dont faisait preuve le spectateur.

C’est donc une ordure finie incapable de se remettre en cause qui envahit l’écran pendant deux heures. Heureusement, tout de même, que Woody Harrelson fait son travail correctement. Dommage, toutefois, qu’il n’en fasse pas vraiment plus.

Côté narratif, on se contentera aussi d’une linéarité bien triste qui s’acharne à dérouler ses séquences sans panache les unes après les autres. L’alternance entre les divers champs/contre-champs ennuyeux et les quelques effets vaguement tape à l’œil qu’Oren Moverman utilise pour construire son film tend à donner l’impression d’assister à une tentative de conception d’un récit plutôt qu’à un récit fini pleinement cohérent.

La plupart des scènes seraient d’ailleurs sans intérêt sans la présence de dialogues superbement bien écrits, et qui finalement se chargent de 90% de l’évolution narrative du film. On en viendrait presque à pouvoir oublier l’écran et se contenter d’écouter les personnages échanger leurs tirades à la fois motrices et, paradoxalement, illustratives. C’est dans ce rapport de force inégal entre pouvoir des mots et pouvoir de l’image que Rampart se révèle le plus intrigant, à défaut d’être véritablement efficace.

Par-dessus tout, on regrettera de voir le nom de James Ellroy s’afficher à l’écran. Lui qui avait écrit des œuvres magistrales (L.A Confidential en tête) réussit d’une certaine manière à faire coïncider la chute ultime de son héros archétypal à la baisse d’intérêt qu’engendrent ses histoires. On aura mieux fait d’aller revoir le sublime Dark Blue, sur lequel Rampart s’appuie ouvertement, essayant vainement de singer sa tension et son énergie destructrices.

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1 commentaire

  • par Vador
    Posté jeudi 9 août 2012 13 h 23 min 0Likes

    Woody Harrelson est acteur bankable, on peut toujour compter sur lui pour son jeu d’acteur, son role dans Tueurs Nés est un des roles de sadiques que j’ai adoré voir sur grand écran.

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