1411Vues 0commentaires
Critique : Milo sur Mars
Annoncé il y a plusieurs mois, Milo sur Mars devait arriver au printemps sur les écrans français. La première bande annonce annonçait un projet sympathique mis en scène par Simon Wells, qui avait également travaillé sur le Prince d’Egypte.
Le film sur lequel a travaillé le studio de Robert Zemeckis, ImageMovers Digital, devait être leur dernier. Malheureusement, nous ne sommes pas prêts de le voir au cinéma. Les mauvais scores américains l’ont fait disparaitre des plannings européens et Milo sur Mars n’a donc donc plus de date de sortie française.
Le long métrage a eu le temps de sortir en Irlande et Arkaron l’a vu. On comprend un peu mieux pourquoi Disney est si frileux…
Milo sur Mars (Mars Needs Moms) – date de sortie inconnue en France
Réalisé par Simon Wells
Avec Seth Green, Joan Cusack, Dan Fogler
Milo mène une vie dure à sa mère, qui fait pourtant tout pour l’élever de façon correcte. Un soir, il lui dit même que sa vie serait meilleure sans elle. Alors que Milo est rongé par les remords, il surprend des extra-terrestres capturer sa mère. S’infiltrant dans leur vaisseau, il se retrouve sur Mars et apprend qu’il a sept heures pour sauver celle qui l’aime…
Je ne suis pas un spécialiste des films animés, mais je doute qu’il fût nécessaire d’en être pour remarquer un design des personnages pas toujours heureux et une animation qui oscille entre passable et franchement médiocre. Étonnant, quand on se souvient de Volt, autre film 3D Disney, lui très réussi. La 3D, quant à elle, jouit d’une meilleure utilisation : pas de gadgets qui nous arrivent à la figure, mais une exploitation de la profondeur de champs pour sublimer les quelques beaux décors du film.
Mars Needs Moms est donc l’histoire de Milo qui va sauver sa mère, kidnappée par des martiennes (oui, féminin) qui évoluent dans une société castratrice matriarcale, ayant reléguer les mâles au statut de sans-abris junkies aux pratiques à la limite du flower power et du chamanisme amateur de bas étage.

Mais pourquoi les martiennes capturent donc des mères terriennes ? Parce qu’en fait, mon petit, sur Mars, les bébés qui poussent dans le sol sont élevés par des « robots-nounous » qui ont besoin de mises à jour régulières. Or, voilà, les martiennes ne connaissent pas les joies de la parentalité. Elles ont donc besoin d’aller chercher des spécialistes sur Terre ! Le hic, c’est qu’extraire le savoir des mamans, ça leur grille aussi le cerveau. Bon.
Peut-être que je suis un type taciturne et misanthrope, mais je trouve l’idée de base on ne peut plus naze. Le bon point cependant, c’est qu’on apprend plein de choses super intéressantes grâce à Mars Needs Moms : les z’enfants y sont pas assez gentils avec leurs mamans ; les mamans sont les êtres les plus altruistes de l’univers ; mais attention quand même, quand les femmes prennent le pouvoir, ça aboutit à un régime totalitaire ; les hippies c’était le Bien, man ; y faut pas juger les gens sur leur apparence ; la discrimination sexuelle, c’est pas bien ; les humains peuvent survivre sur Mars en vivant de jeux vidéos 80’s et d’eau pas trop fraiche ; des fois, t’as besoin d’un scaphandre pour respirer, des fois non, ça dépend si ça arrange les scénaristes ou pas, mais visiblement, y a plein d’oxygène sous la surface ; les martiens respirent le même air que nous et ont aussi besoin de scaphandres ; la gravité est moindre, par contre on peut se balader en t-shirt à la surface sans exploser, Total Recall, c’est que des bêtises.

Maintenant qu’on se sent plus intelligent grâce à ce script intelligent (et ultra-didactique), on peut remarquer que le film aligne les références cinématographiques gratuites et vaines parce qu’apparemment, c’est amusant : Top Gun, Minority Report, War of the Worlds, THX 1138, Blade Runner, Matrix et même Star Wars se succèdent dans un patchwork sans conséquence autre que la flatterie du nerf optique des membres de l’équipe du film. Parce qu’à part eux, je doute que les enfants qui iront voir l’aventure inintéressante de Milo relèvent les références. Quant aux adultes, je leur conseillerai de laisser les plus jeunes apprécier le film sur le petit écran, ça coute moins cher et ça fait perdre moins de temps.
À la sortie, on se souvient surtout de visuels agréables, d’une musique entrainante, de deux plan-séquences sympathiques, mais surtout d’une morale qui chausse du 52-fillette, et d’une narration mal habile qui perdra trop souvent les enfants en explications et en baisses de rythme. Entre ça, Hop, et Rio, mieux vaut aller revoir Rango.