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Critique : Les Géants

Pour son troisième film après Ultranova en 2005 et Eldorado en 2008, le comédien réalisateur et scénariste qu’est Bouli Lanners a choisi de parler de l’enfance.

Et comme son titre qui fait penser à des créatures mythologiques issues de vieux écrits, Les Géants est une sorte de conte moderne sur le passage à l’âge adulte. Mais pas seulement.
C’est aussi une belle réussite globale qui cartonne dans les salles belges où il est déjà sorti.

J’ai également pu rencontrer Bouli Lanners, j’y reviendrai. En attendant, critique…

 

Les Géants – Sortie le 2 novembre 2011
Réalisé par Bouli Lanners
Avec Zacharie Chasseriaud, Martin Nissen, Paul Bartel
C’est l’été, Zak et Seth se retrouvent seuls et sans argent dans leur maison de campagne. Les deux frères s’attendent encore une fois à passer des vacances de merde. Mais cette année là, ils rencontrent Danny, un autre ado du coin. Ensemble, à un âge où tout est possible, ils vont commencer la grande et périlleuse aventure de leur vie.

 

Bouli Lanners est un acteur belge connu surtout en France pour ses rôles de … belges justement dans de nombreux films (et il sera bientôt Grossebaf dans le prochain Astérix). En Belgique, il est connu là bas pour avoir fait partie avec Jannin et Libersky des Snuls et également pour avoir prêté sa voix à différentes réalisations de Patar et Aubier (il est notamment « Facteur » dans Panique au Village).
Pour son troisième long-métrage en tant que réalisateur et scénariste, il a choisi de raconter une histoire poignante se déroulant dans son (mon) pays mais qui aurait pu avoir lieu partout ailleurs.

Les Géants, ce sont trois gamins à l’accent Wallon. Deux sont frères et sont totalement abandonnés par des parents travaillant à l’étranger et doivent donc se débrouiller pour vivre avec … strictement rien. Ils croiseront le troisième au détour d’une route, un peu par hasard.
Trois paumés de quinze ans, plus vraiment enfants, pas encore adultes qui vont se prendre la vie en pleine face. Celle qui ne fait mal et oblige à grandir d’un coup.

Ces trois jeunes, brillamment interprétés par trois inconnus à qui on souhaite une immense carrière tant ils sont parfaits (avec une mention particulière pour Zacharie Chasseriaud), vont comme surement beaucoup d’entre nous apprendre à faire des choix. Pour cela, ils vont passer par pas mal de conneries car, quand on a leur âge, on est d’abord tenté de faire tout et n’importe quoi (comme s’introduire chez des inconnus et en saccager la salle de bains) sans réfléchir aux conséquences possibles.

Leur histoire aurait pu être plus amusante dans une ville riche. Mais ils sont tous les trois quelque part paumés au milieu des vertes collines de Wallonie (pour les connaisseurs, le film a été tourné à Méan, près de Marche, mais aussi de chaque coté de la frontière luxembourgeoise), entre trafiquants en tout genre, vieux inertes ou personnages à moitié fous. Seul le personnage de la charmante Marthe Keller leur apportera un peu de douceur dans cette univers sans scrupule.

A propos de douceur, Bouli Lanners aime son pays et il le montre : la Belgique (et le Luxembourg qui servi pour le tournage des scènes de rivières mais les paysages sont similaires) est magnifiquement filmée et quiconque connait un peu la région se sentira d’avantage touché par l’histoire… On a tous en effet été au moins tenté avec des potes d’aller faire mille conneries en forêt. Et qui n’a jamais rêvé de sauter la clôture de la belle maison coincée au milieu des arbres juste pour voir comment elle est ?

On regrettera cependant que certains aspects de l’histoire ne soient pas d’avantage développés, notamment autour des parents totalement absents. Peut-être aurait-il fallu aussi aller plus loin que le cadre du petit village de campagne ?

Mais, quoiqu’il en soit, Vous l’aurez compris : le cinéma belge ne se limite pas à la production annuelle des Frères Dardenne montrée à Cannes. Il y a de nombreux talent dans mon pays, dont Bouli Lanners et ses comédiens.
Quand aux gamins, il faudra attendre la bouleversante scène finale pour s’en rendre vraiment compte : ils étaient petits, ce sont devenus des Géants.

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