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Critique : Les Chevaliers du Zodiaque

抱きしめた 心の小宇宙(コスモ)
熱く燃やせ 奇跡を起こせ
傷ついたままじゃいないと
誓いあった 遥かな銀河 (*)

Derrière ces paroles en Japonais se cache l’un des génériques les plus célèbres de l’animation japonaise : celui de Saint Seiya (聖闘士星矢(セイントセイヤ), Seinto Seiya). Les Chevaliers du Zodiaque ont fait, avec Dragon Ball et quelques autres, les belles heures du Club Dorothée et des années 90.
Le manga culte de Masami Kuramada est né en 1986. Vingt huit tomes plus tard, une série d’animation et de nombreuses déclinaisons (jusqu’au reboot malheureux en CGI pour Netflix) qui a marqué une génération, Saint Seiya est toujours une oeuvre majeure dans l’univers de la pop culture. Suffisamment de quoi attirer l’attention de malheureux producteurs de live-action.

Le film de Tomasz Baginski, réalisateur polonais derrière la production de The Witcher raconte vaguement les 2-3 premiers épisodes de la série d’animation, étirés sur deux heures. Seiya est un garçon des rues qui, lors d’un combat en cage, fait exploser son Cosmos, l’énergie lui donnant des pouvoirs spéciaux. Il est alors repéré par Alman Kido (Sean Bean), un gentil qui a besoin de lui car sa fille adoptive serait la réincarnation de la Déesse Athena. Mais il est aussi repéré par Vander Guraad, un personnage créé pour le film et incarné par Famke Janssen qui fait n’importe quoi : des expériences sur les humains possédant un Cosmos.

L’auteur de ces lignes, grand amateur de la série d’origine, allait voir cette nouvelle version l’esprit le plus ouvert possible. Et il y a vu des qualités dans ses premières minutes. L’introduction, bien qu’en full CGI, était honorable et fidèle et le jeune Mackenyu (le fils de Sonny Chiba !) tout à fait convaincant dans le rôle du futur Chevalier Pégase. Par ailleurs, le personnage de Saori renommé Sienna pour aucune raison est réécrit à travers le prisme des années 2020 et ne se contente plus d’être une potiche/demoiselle en détresse. Et même s’il a parfois de gros sabots, Baginski tente des choses quand il met en scène ses combats. Ce n’est pas toujours réussi, et plus il y a de numérique moins ça fonctionne, mais le réalisateur a le mérite d’essayer.

On pourrait aussi saluer le personnage de Marine, plutôt fidèle par certains aspects (et le seul Chevalier à avoir une armure reprenant les travaux de Kuramada) mais le film cherchant à raconter sa propre histoire, il oublie un élément essentiel de sa biographie : elle est probablement la soeur que Seiya cherche désespérément, du moins lui le croit suffisamment longtemps pour que ça change sa relation avec elle.
Chercher à raconter sa propre histoire est bien le problème de ce blockbuster, et de tant d’autres avant lui. Plutôt que d’embrasser pleinement l’anime et le manga, la production internationale préfère en garder sous le coude pour une éventuelle suite (qui ne verra jamais le jour, le film bidant au box office). Ici, donc, on ne suit que Seiya et on ne voit aucun autre Chevalier de Bronze. A la place, et comme toujours dans ce genre de production où les nombreux scénaristes ne savent quoi raconter, on dégage la magie pour la remplacer par des délires high tech. Ainsi, le personnage de Famke Jannsen tente des trucs invraisemblables et totalement inutiles. Même Mark Dacascos, dont la filmographie est en dent de scie, semble cruellement se faire chier.

Tout cela, avec certes un peu plus de travail, aurait pu fonctionner parce qu’on sent sous la surface quelques idées pas nulles. Mais nous sommes dans un film de producteur des années 2020, probablement retourné et réécrit mille fois, dont le résultat est régulièrement incohérent à l’écran pour ne pas dire ridicule. Les faux raccords sont légion, certaines idées sont esquissées puis abandonnées quand d’autres sont totalement ratées (pauvre Phoenix…). Et ne parlons même pas des problèmes de temporalité.

Bref, même en étant plein de bonne volonté, difficile de voir un film réussi dans cette nouvelle version des Chevaliers du Zodiaque, qui fait même revoir à la hausse la version de 2015. Le résultat semble être l’adaptation par une intelligence artificielle appliquant des filtres de blockbuster moderne aux premiers épisodes de la saga et un énième « blockbuster introductif » dont on ne verra jamais la suite.

Les Chevaliers du Zodiaque (2023), de Tomasz Baginski – Sortie en salles le 24 mai 2023

(*)
Dakishimeta kokoro no kosumo / Le cosmos du cœur que tu as étreint,
Atsuku moyase kiseki wo okose / Brûle-le et accomplis un miracle.
Kizutsuita mama ja inai to / Tu ne dois pas être blessé,
Chikai atta haruka na ginga / Nous nous sommes promis une lointaine galaxie.

(Extrait des paroles de Pegasus Fantasy, écrites par Ryu Machiko)

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3 Comments

  • par Dandu
    Posté samedi 27 mai 2023 23 h 52 min 0Likes

    Je ne sais pas trop si ça spoil si longtemps après, mais Marine n’est pas la soeur de Seiya. Ça arrive vraiment tard dans le manga, mais sa soeur est bien une autre personne, et il la retrouve. C’est pas dans l’anime des années 80/90, mais on le void dans les OAV d’Hades ;-)

    Après, pour les noms idiots, c’est surtout que c’est les noms ricains, utilisés notamment dans la série CGI

  • par Marc
    Posté dimanche 28 mai 2023 9 h 58 min 0Likes

    J’ai modifié la phrase, j’avais oublié Hadès. Le but c’est surtout de dire que Seiya croyant que Marine pourrait l’être, ça change sa relation avec elle (qui, ici, est totalement neutre)

  • par Shk
    Posté dimanche 28 mai 2023 15 h 40 min 0Likes

    Il faut arrêter de trouver des excuses a un mauvais film comme celui là. Je l’ai vue hier, une catastrophe. Les noms n’ont pas étaient respectés ni l’histoire. Quand on ne connait pas une série culte on ne fait pas un film dessus. De plus les armures sont moches elles ne ressemblent pas du tout au armures de l’anime. Ne surtout pas faire de deuxième.

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