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Critique : Le Garçon et le Héron

C’est un évèment : dix ans après Le Vent se Lève, Hayao Miyazaki revient avec un nouveau long-métrage : le Garçon et le Héron. Officiellement, l’un des plus grands réalisateurs au monde menait une retraite trop ennuyeuse pour lui, au point qu’il a repris son vélo pour retourner aux studios Ghibli. Plus officieusement, il a repris les pinceaux pour venir en aide à un studio en difficultés financières suite au flop de la Princesse Kaguya. Quelle que soit la raison : ne boudons pas notre plaisir, d’autant que le réalisateur revient avec un (très) grand film, dont seul lui a le secret.

Après le décès de sa mère dans un incendie, le jeune Mahito part vivre à la campagne avec son père. Là-bas, il va croiser un héron cendré qui va le guider jusqu’à une vieille et étrange tour. Lorsque la nouvelle compagne de son père va disparaitre, il va partir à sa recherche en allant vers le vestige. Et il va découvrir un monde inattendu.

Sur le papier, à travers la promo ou même en lisant ce pitch, vous avez forcément une impression de déjà-vu. Hayao Miyazaki serait-il à court d’inspiration ? C’est en réalité tout l’inverse, la pub faite sur le film en France misant sur ce que vous connaissez du réalisateur. Peut-être aurait-on du avoir, comme au Japon, une sortie sans rien connaitre. Certes, le Garçon et le Héron partage des similitudes et des thèmes avec les longs métrages précédents du maitre, mais c’était déjà le cas auparavant (les noiraudes qu’on voit dans plusieurs films, les vieilles femmes toujours dessinées pareil…). Ce nouveau dessin animé, au contraire, permet au réalisateur nippon de se dépasser une nouvelle fois, comme le montre l’incroyable très courte scène d’ouverture.

S’inspirant de différentes œuvres dont Le Livre des choses perdues de John Connolly ou de La Tour Fantôme d’Edogawa Ranpo, Miyazaki y évoque l’envie de rester là (le fameux « Il faut tenter de vivre » du Vent Se Lève, repris ici dans un contexte très différent) faisant vivre à son héros différentes péripéties, en y glissant son amour pour la nature et les mythes et légendes. Les images sont sublimes et la réalisation, pratiquement sans CGI, est époustouflante de beauté. On pense aux quêteurs du fameux « nouveau Miyazaki » japonais qui n’a pas besoin d’être puisque le réalisateur est toujours au sommet de sa forme.

Prenant le temps de raconter son histoire, multipliant les idées dans un univers foisonnant, Miyazaki amènera son héros jusqu’à sa rencontre avec une jeune fille, une jolie relation qui conduira, elle, le récit vers sa conclusion. Même si le réalisateur cherche à nous raconter autre chose, difficile de ne pas voir dans son récit et dans sa conclusion son chant du cygne.

Dernier film ou pas, sans toucher les sommets d’un Princesse Mononoke (le préféré de votre serviteur) ou la poésie d’un Totoro, le Garçon et le Héron est une jolie conclusion. Jusqu’au prochain ?

Le Garcon et le Héron (君たちはどう生きるか, Kimi-tachi wa dō ikiru ka), de Hayao Miyazaki – Sortie en salles le 1er novembre 2023

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