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Critique : Albator, Corsaire de l’Espace

Le passage sur grand écran de vieilles séries d’animation à tendance culte deviendrait-il une habitude ?

Après Belle et Sébastien -certes adapté d’une série live encore plus ancienne- et en attendant le retour des Chevaliers du Zodiaque avec Saint Seiya Legends of the Sanctuary prévu pour 2014, voici le film consacré au plus célèbre pirate de la galaxie : Albator. Près de 45 ans après sa création (le manga Dai-kaizoku Harlock date de 1969), le Captain Harlock comme on l’appelle au Japon s’offre les honneurs de la salle.

Un pari risqué pour la Toei qui a déboursé son plus gros budget. Pari réussi ?

 

Le voilà ! Albator ! Le Ca-pi-taine Corsaire ! Il revient, Albator, pour les enfants de la Terre !
Désolé si le générique de la série d’animation qui a fait les beaux jours de Récré A2 dans les années 80 se met à résonner dans votre tête mais c’est pour la bonne cause : Albator revient. Et avec sa joue balafrée, drapé dans sa cape noir, il revient bien plus beau qu’il était dans nos mémoires. Jamais les paroles interprétées par Franck Olivier n’ont été aussi justes.

Né en 1969 du talent de Leiji Matsumoto, Albator (ou Harlock en Japonais) est un pirate de l’espace qui s’est plusieurs fois interposé pour défendre la planète qui lui est si chère, la Terre, de différentes menaces. Décliné sur de nombreux supports, papier et écran, il a eu droit à plusieurs séries télévisées -les plus célèbres restant Albator 78 et 84, chiffres correspondant aux années de diffusion françaises. S’il y a bien une chronologie officielle, Matsumoto n’a jamais hésité à décliner son personnage dans différentes versions notamment dans « L’Anneau des Nibelungen : L’Or du Rhin », librement adapté de la légende germanique ou bien dans une version western intitulée Gun Frontier.

Arrive maintenant une version cinéma pour laquelle la Toei, le studio japonais derrière le film, a déboursé son plus gros budget (30 millions de dollars, trois fois rien à comparer d’une production américaine mais quand même). Il en résulte un film loin d’être parfait mais qui mérite sa chance.
On savait les japonais assez peu à l’aise quand il s’agit de maitriser les images 3D. La plupart des séquences CGI vues dans des films ou des séries d’animations récentes sont pour le moins cheap, voir parfois d’un autre âge et ne font pas le poids face à la concurrence de l’autre coté du Pacifique. Ici, c’est tout l’inverse. Albator nouvelle version est d’une beauté incroyable. « Visuellement sans précédent » dit James Cameron cité sur l’affiche. Le bougre a sans doute raison, mais il faut croire qu’il ne parle pas du relief (sympathique mais oubliable) mais bien du rendu des images de synthèse.

Les images sont belles, nettes, précises et la réalisation autant que le design sont extrêmement soignées. Les apparitions de l’Arcadia sont réussies et certains plans -à l’image d’un travelling partant de la tête de mort en proue du vaisseau, remontant le fuselage pour entrer dans la cabine de pilotage- sont mémorables. Qui plus est, Shinji Aramaki n’oublie pas qu’Harlock est un héros légendaire et chacune de ses apparitions (plutôt rares d’ailleurs) puent la classe. Je vous laisse alors imaginer les scènes de combat quand le corsaire entre en action avec son sabre-arme à feu…

Néanmoins le film n’est pas parfait et son principal défaut vient de l’histoire. Pas tant du scénario en lui-même d’ailleurs, mais plus de sa narration. On sait qu’Albator a été amputé de quelques minutes pour être distribué à l’international et on peut imaginer que ce n’est pas pour le meilleur.
L’histoire est un reboot. Oubliez ce que vous savez sur le Capitaine Corsaire puisqu’on reprend tout à zéro dans un nouvel univers où la Terre a été ravagée et où Albator est une sorte de rebelle face à un gouvernement militarisé, bien décidé à trouver une manière de retourner vivre sur sa planète. Il embauche le jeune Yama, en réalité à la solde du gouvernement et envoyé pour l’assassiner. Yama ressemble physiquement à Tadashi (dans la série animée, un garçon qui pourrait être le pendant jeune d’Albator) mais son comportement en fait un personnage différent auquel on peut moins facilement s’identifier (Tadashi étant censé être le spectateur).

Et c’est dans cet univers que l’histoire va se dérouler, alternant rebondissements et trahisons de manière parfois très très confuses. Ajoutez à cela quelques problèmes de montage, des scènes trop courtes pour être compréhensibles (l’hommage à Toshiro frôle le ridicule) et des passages imbéciles (une scène de douche en apesanteur pour Kei, servant uniquement à la montrer nue) et on sent poindre la galère. Il faut en plus y ajouter que les apparitions d’Albator lui-même sont assez rares, le film étant focalisé sur Yama, et qu’on aurait aimé que les scénaristes le travaillent un peu plus. Après tout, on est dans un reboot mais ils préfèrent pour autant faire avec la part de mythe du personnage et nos connaissances passées.

Ces problèmes d’histoire sont bien dommage car il y avait dans Albator un véritable potentiel. La narration a de nombreux défauts, heureusement sauvés par une mise en scène impériale, une ambiance rappelant l’original et l’ensemble laisse penser que la Toei est désormais capable de produire de très beaux films. Et ça, c’est une bonne nouvelle.

 

Albator, Corsaire de l’Espace – Sortie le 25 décembre 2013
Réalisé par Shinji Aramaki
Avec Shun Oguri, Haruma Miura, Yû Aoi
2977. Albator, capitaine du vaisseau Arcadia, est un corsaire de l’espace. Il est condamné à mort, mais reste insaisissable. Le jeune Yama, envoyé pour l’assassiner, s’infiltre dans l’Arcadia, alors qu’Albator décide d’entrer en guerre contre la Coalition Gaia afin de défendre sa planète d’origine, la Terre.

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4 commentaire

  • par Eric
    Posté samedi 4 janvier 2014 11 h 38 min 0Likes

    Bonjour,je viens de voir Albator en 3D . J’ai effectivement trouvé le scénario très riche ( bonne surprise ) mais pas vraiment confus, voir même plutôt clair. Le principal problème à mon sens sont les projets de la coalition de Gaia qui n’ont pas de sens et restent très vagues. Je ne ressentais plus vraiment les raisons de l’affrontement. La seule différence de point de vue entre albator et la coalition étant l’installation de quelques chefs sur terre. Ça fait maigre pour justifier que que cette dernière soit le mal absolue. Si quelqu’un peut me donner ses lumières sur quelque chose qui m’aurait échappé. Merci.

  • par coolool
    Posté mardi 24 décembre 2013 16 h 35 min 0Likes

    Si le film s’appelle Albator Le Corsaire de l’espace mais qu’en même temps on ne le voit pas beaucoup, je vois pas tellement l’intérêt, même s’il « pue la classe » à chaque fois qu’il daigne apparaître.

  • par Zarmiak
    Posté jeudi 26 décembre 2013 10 h 55 min 0Likes

    Oue un film à oublier malheureusement…

  • par DDL!!
    Posté mardi 31 décembre 2013 0 h 46 min 0Likes

    Salut, moi je suis pas trop d’accord avec toi Marc.
    Harlock est assez présent mais il est plutôt mystérieux au début, parle peu et agit quand et seulement il faut sortir les griffes!!
    Bref, le héro charismatique Nippon par excellence.

    A la fois majestueux, classe et parfois « badass ». surtout lorsque l’on découvre la vérité sur ce qu’il a fait dans le passé.
    Et le fait que l’histoire soit beaucoup centré autour du personnage de Yama est complètement justifié à la fin du film.
    Les aventures du capitaine Harlock se répètent dans l’histoire et le temps et le film conclu bien sur cet esprit illustré à de nombreuses reprises par toutes les différentes versions que l’on peut voir aujourd’hui en OAV.

    Mais pour le reste, c’est un film Japonais et il est vrai qu’ils sont souvent très ambitieux et leurs histoires parfois un peu prétentieuses dans leurs traitements.
    Pas d’humours, des personnages dramatiques et une fille pirate qui bouge comme une fillette en jupon d’écolière.

    Mais je le recommanderai tout de même à ceux qui ont vraiment apprécié Harlock par le passé car l’ambiance est là comme tu le dit si bien Marc.
    Certain détails du dessin animés me sont même revenus à l’esprit à la vision du film.
    Beaucoup de nostalgie dans ce métrage et pas mal de clin d’œil aussi.

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