Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Microbe et Gasoil

Il fait chaud sur la France et peut-être appréciez-vous le cinéma encore plus par ce temps, peut-être allez-vous profiter de la climatisation des salles et regarder un film en mangeant des glaces.

Ce mercredi 8 juillet sera marqué par la sortie des Minions, dont nous vous parlons dans l’Emission et par Daddy Cool que nous avions vu à Deauville sous son titre original, Infinitely Polar Bear.

Mais sort également le nouveau film de Michel Gondry.

 

LA CRITIQUE

Après la grosse production qu’était L’Ecume des Jours, film parfois critiqué mais pourtant très réussi d’après le bouquin de Boris Vian, Michel Gondry avait manifestement besoin de prendre l’air, et de revenir à quelque chose de plus simple à tourner. Voici donc venu Microbe et Gasoil, un joli road movie aussi réussi que « Gondry-esque ».

Le film commence à Versailles. Nous sommes en 2015 mais l’ambiance enfantine pourrait être celle de votre cour de récréation quand vous étiez au collège. Microbe est un garçon qui n’a pas encore grandi, il ressemble à une fille et parfois pris pour l’une de celles avec qui il traine. Rêveur et amateur de dessins, il va faire la connaissance de Gasoil, plus grand et plus affirmé. L’un vit dans une famille bourgeoise de la ville quand l’autre doit faire les poubelles pour ramasser du cuivre et le revendre. Un jour, ils décident de construire une voiture à partir d’un moteur de tondeuse et d’une cabane de jardin, et de traverser la France.

L’amitié qui nait entre les deux garçons ressemble à beaucoup d’autres. On a tous été (ou connu quelqu’un) à un moment donné tenté de s’allier avec une personne un peu à l’écart, un peu décalé par rapport au reste des élèves de collège. Et on a tous un jour rêvé de tout plaquer pour partir, insouciants, sur les routes de France. C’est l’histoire de Microbe et Gasoil, deux gamins qui vont évoquer ensemble les sujets de la vie, de leur adolescence, se voyant grandir. Et ils vont le faire, après une longue introduction, sur les routes de France en direction du Morvan.

Ca aurait pu être un road movie classique, une belle histoire d’amitié comme on prend du plaisir à en découvrir régulièrement mais Michel Gondry en a décidé autrement. Au delà du coté bricolage que l’on retrouve une nouvelle fois, jusque dans la mise en scène bien sage et loin du génie derrière les plans séquences de Green Hornet, Gondry ajoute une jolie dose de surréalisme à son histoire. Mieux, il parvient à le faire sans que le spectateur s’en rende vraiment compte. Le simple fait, d’ailleurs, de partir sur les routes avec une voiture faite de planches devrait nous faire tiquer. Mais le réalisateur également scénariste ajoute tout au long du parcours de nos héros des éléments très bizarres. Peut-on vraiment imaginer un groupe de footballeurs américains mais coréens pratiquant leur sport tout en parlant japonais et en fréquentant un bordel d’Auxerre ? Peut-on vraiment imaginer qu’il y ait une ligne d’avion faisant Dijon-Paris et atterrissant à l’envers comme si tout était normal ? Tout le long métrage est ponctué, comme cela, de petites touches étranges.

Alors que la France souffre de la canicule, le nouveau film de Michel Gondry, s’il ne parvient jamais à égaler les quelques précédentes merveilles du réalisateur, se pose comme une véritable bouffée d’air frais, un voyage à la campagne dont on ressort avec le sourire. Et c’est déjà pas mal.

 

Microbe et Gasoil – Sortie le 8 juillet 2015
Réalisé par Michel Gondry
Avec Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier
Les aventures débridées de deux ados un peu à la marge : le petit « Microbe » et l’inventif « Gasoil ». Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n’ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. A l’aide d’un moteur de tondeuse et de planches de bois, ils décident donc de fabriquer leur propre « voiture » et de partir à l’aventure sur les routes de France…

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire