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Critique : Wall Street 2, L’Argent Ne Dort Jamais

Après avoir évoqué le 11 septembre puis George W. Bush, Oliver Stone revient derrière la caméra pour offrir une suite à l’un de ses premiers films : Wall Street. Il en profite donc pour faire rempiler le bien trop rare Michael Douglas dans une nouvelle histoire de magouilles financières, se déroulant comme de bien entendu pendant le krach de 2008.
L’Argent Ne Dort Jamais sort le 29 septembre prochain.

Wall Street 2, L’Argent Ne Dort Jamais – Sortie le 29 septembre 2010
Réalisé par Oliver Stone
Avec Michael Douglas, Shia LaBeouf, Josh Brolin
Wall Street, New York : en plein krach boursier de 2008, un jeune trader, Jacob Moore, est prêt à tout pour venger son mentor, que d’obscures tractations financières ont poussé au suicide. Il demande de l’aide à Gordon Gekko, le meilleur – et le pire – des gourous de la finance, qui vient de sortir de 20 ans de prison pour délit d’initié. Jacob va apprendre à ses dépens que Gekko reste un maître de la manipulation, et que l’argent ne dort jamais.

En 1987 Oliver Stone, auréolé du succès de Platoon rempilait avec son acteur fétiche du moment, Charlie Sheen, pour raconter une histoire bien loin de la jungle du Vietnam. Cette fois, on allait découvrir la jungle de Wall Street.
J’avoue ne garder que de souvenirs flous du film, vu il y a très longtemps mais je me rappelle quand même d’une intrigue prenante, quoique compliquée, et d’un Michael Douglas époustouflant à mille lieues de son rôle de Jack Colton.

23 ans plus tard, Douglas et Stone ont vieilli et remettent le couvert pour un film dont le titre exact devrait être « Wall Street : L’Argent est une pute qui ne dort jamais » puisque c’est la citation exacte dite par Gordon Gekko dans le film.
Gekko, comme Douglas, a mûri et vient de sortir de prison après avoir purgé la peine pour laquelle il est condamné dans le premier film. Exit donc l’arrogance et la suffisance, le Gordon nouveau est toujours un expert de la finance mais qui se montre plus préoccupé par retrouver sa fille que par ruiner la moitié de Wall Street.
Cela ne l’empêchera pas de rencontrer le personnage incarné par Shia LaBeouf, justement fiancé à sa propre fille. Comme avec Bud Fox des années auparavant, Gekko prendra Jake Moore sous son aile, espérant cette fois non pas profiter du jeune loup mais se rapprocher de sa famille. Cela ne l’empêchera pas de faire en sorte que Moore travaille pour un monstre de la finance, le fameux Bretton James, directement impliqué dans la condamnation de Gekko à de la prison.

Si L’Argent ne Dort Jamais n’a pas la classe de son prédécesseur, il s’en rapproche pas mal. C’est un véritable plaisir de retrouver ce rat de Gordon Gekko à l’écran, comme c’est d’ailleurs un plaisir de retrouver un Michael Douglas s’en donnant à coeur joie. A ses cotés, un casting haut en couleur : Josh Brolin est impérial en magnat de la finance et surtout, surtout, Shia LaBeouf livre une magnifique performance, prouvant qu’il est vraiment un acteur doué et pas seulement quelqu’un voué à jouer avec des robots géants.

Cette nouvelle histoire profite bien entendu de la situation financière de ses dernières années et du démarrage de la fameuse crise économique avec laquelle on nous rabâche les oreilles depuis maintenant de longs mois. Mais comme dans le premier film, et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Oliver Stone ne cherche pas à la dénoncer. Il profite juste d’évènements actuels et d’un contexte pour y glisser une histoire – histoire dont la partie financière aurait d’ailleurs pu être vraie. On regrettera cependant une sous-intrigue impliquant Susan Sarandon, dans le rôle de la mère de LaBeouf, absolument sans intérêt.

On regrettera aussi la mise en scène d’Oliver Stone. Le réalisateur tente différents effets de style (split screen, visualisation des « autoroutes de l’information », transitions foireuses) complètement dispensables et malvenues et s’offre un happy end qui peut déplaire (d’ailleurs, contrairement à ce qui avait pu être évoqué, le fin n’a pas été modifiée depuis la sortie cannoise).

Wall Street 2 est donc un film intéressant, bénéficiant d’un casting flamboyant et s’insérant dans un contexte qui parlera à ceux qui ont suivi les actualités économiques récentes. Peut-être trop ancré dans une époque, il risque cependant de vite prendre un coup de vieux.

– Marc

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