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Critique : American Trip (Get Him to the Greek)

American Trip est l’horrible titre choisi par Universal pour son spin off du film Forgetting Sarah Marshall, comédie avec les délicieuses Kristen Bell et Mila Kunis entre autres. J’imagine que c’est censé nous rappeler American Pie et/ou Very Bad Trip.
Bref, c’est le titre français de Get Him to the Greek, une comédie très drôle en salles le 1er septembre.
Voici la critique de Jean-Victor.

American Trip – Sortie le 1er septembre 2010
Réalisé par Nicholas Stoller
Avec Jonah Hill, Russell Brand, Sean Comb

Dans le flot de comédies produites par Judd Apatow, nous avions pu voir en 2008 Sans Sarah rien ne va ! (Forgetting Sarah Marshall en VO), dans laquelle Jason Segel partait en vacances pour oublier la rupture difficile dont il venait d’être la victime avec son ex. Pas de chance pour lui, l’ex en question était en vacances au même endroit que lui, accompagnée de son nouveau boyfriend Aldous Snow, joué par Russell Brand. Un personnage complètement schtarbé et qui se posait là en tant que caricature de la rockstar capricieuse et vivant sur une autre planète. Même si le film n’était pas le plus mémorable parmi les comédies d’Apatow, il semblerait que les gens aient beaucoup aimé ce personnage en particulier puisque débarque sur les écrans Get Him to the Greek (ou American Trip en VF, titre absolument affreux…) dans lequel on retrouve Aldous Snow pour de nouvelles aventures consacrées à lui !

Du moins presque puisque le véritable héros du film est Aaron Greenberg joué par Jonah Hill, un habitué des productions Apatow, qui est stagiaire dans une maison de disques et qui va devoir aller chercher la fameuse star déchue pour l’amener à un concert évènement en commémoration d’un de ces lives mythiques. Évidemment, le boulot est de la plus haute importance puisqu’il est déjà question d’un rendez vous majeur financièrement parlant pour la maison de disque et encore plus pour le jeune homme dont la carrière se joue sur la tâche qu’on lui a confié. Sauf qu’évidemment, la star à escorter a littéralement un boulon de traviole là haut et passe son temps à se droguer, à boire, à faire la fête, à sauter sur tout ce qui bouge bref… à foutre le bordel. Ce qui ressemblait donc à une promenade de jouvence vers le sommet va alors se transformer en véritable parcours du combattant.

Dire que les choses prennent une tournure inattendue pour notre héros constitue un euphémisme en soi et ne nous dérange pas vraiment, puisqu’on est venus avant tout pour voir un bon gros et joyeux bordel aux situations toutes plus cocasses les unes que les autres, bien que cela rappelle dans la structure (et dans le titre VF aussi, quelle coïncidence) un certain Very Bad Trip.
Que nenni, car ici les évènements se déroulent en direct et quiconque aime l’humour légèrement gras et sans dessus dessous d’Apatow sera aux anges tant c’est avec un plaisir communicatif que l’on partage cette drôle de descente aux enfers pour un Jonah Hill qui se fait victimiser en permanence et dont le rôle est essentiellement de subir les caprices et pitreries toutes plus extravagantes les unes que les autres de ce cher Aldous Snow (le taux de n’importe quoi étant bien évidemment crescendo…).
De l’envie d’aller voir sa famille assez étrange à prendre de la drogue chez le dealer du coin sur le trajet de l’aéroport en passant par le bad trip en puissance sous influence de multiples substances psychotropes lors d’une soirée que nos deux compères vont vite ravager, les délires sans queue ni tête s’enchaînent à une vitesse folle dans une atmosphère bonne enfant et libérée, le nombre de conneries à l’écran emportant l’adhésion du spectateur amateur de bazars sans noms en une demi seconde.

Mais quitte à voir des gogoles tout défoncer sur son passage, pourquoi favoriser un Get Him to the Greek à un épisode de Jackass allez vous me dire ? Pour la simple et bonne raison que les responsables de cette comédie ont eu la bonne idée d’implanter leur histoire dans un univers bien particulier pour mieux le dynamiter de l’intérieur.
Ainsi, comme un Tropic Thunder avait bien pu le faire pour le monde du cinéma et plus particulièrement d’Hollywood, Get Him to the Greek n’hésite pas une seule seconde à s’en prendre au monde des peoples et de la musique avec une férocité qui n’a d’égal que la puissance avec laquelle le film colle un coup de pied au cul de certaines conventions du milieu. A titre d’exemple, l’introduction du film fait un malheur en montrant tout d’abord un clip d’Aldous Snow intitulé African Child, une chanson censée être en faveur du monde défavorisé de l’Afrique et dans laquelle l’artiste rentre tête baissé dans chaque cliché avec la lourdeur d’un pachyderme sans s’en rendre compte. Montrant combien le monde du show business est parfois en décalage avec les thèmes auxquels il s’attaque, le film est soutenu par un nombre assez fou de guests prestigieux qui n’hésitent pas une seule seconde à tremper la chemise quitte à s’en prendre à leur propre image, comme pour Puff Daddy qui joue un responsable de maison de disque gangsta et tellement vénère qu’il tyrannise toutes ses troupes.

Percutant, drôle et euphorique, le deuxième long métrage de Nicholas Stoller (qui avait déjà œuvré sur Sans Sarah…) essaie de ne pas oublier ses personnages en chemin et consacre une partie de son temps aux vies malgré tout assez fucked up de nos héros avec une intention certes louable mais quelque peu maladroite car par moment clichée et plombant quelque peu le rythme du délire.
Cela n’atténue en rien l’attachement provoqué par le long métrage porté par une série d’acteurs n’ayant plus rien à prouvé dans le domaine de la comédie et secondé par le charme ravageur de Rose Byrne, actrice trop rare et qui a quitté quelque peu le monde sans pitié des affaires dépeint dans la série Damages pour venir participer au même titre que de nombreuses stars faisant des apparitions remarquées mais dont on taira le nom pour vous laisser toute la surprise.

Se caractérisant donc par une humeur aussi hystérique que contagieuse, Get Him to the Greek emporte tout sur son passage et n’hésite pas fièrement, le poing à l’air et la b**e au vent, à allumer tout un monde de paillettes et de strass que l’on nous dépeint trop souvent comme quasi parfait.

Ca fait du bien et ca permet au film de se poser non pas comme la meilleure comédie US vue depuis Very Bad Trip, mais depuis plus longtemps encore, votre serviteur ayant trouvé ici ce qu’il aurait aimé voir dans l’enterrement de vie de garçon qui a fait un carton.

– Jean Victor

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