En 2024, Jon M. Chu portait à l’écran la comédie musicale Wicked, prequel/spin off du Magicien d’Oz. Le film n’était pas sans défaut mais ses interprètes, ses chansons, et ses thématiques en faisaient néanmoins un petit banger pour lequel on tapait du pied en salle. Le film a rapporté la modeste somme de 758 millions de dollars dans le monde. Et ce n’était que la première partie.
Elphaba est désormais une paria. La Méchante Sorcière de l’Ouest (« the Wicked Witch ») fait pourtant tout ce qu’elle peut pour venir en aide à la population et aux animaux. Elphaba, elle, continue de porter sa naïveté dans des cérémonies officielles, figure populaire sans pouvoir magique mise en avant par le Magicien. Dans ce joyeux bazar, la Méchante Sorcière va devoir prouver qu’elle est gentille.

Pour parler d’avantage du film, on aurait presque envie de vous renvoyer à la critique du premier volet tant les qualités et les défauts sont les mêmes – ou presque. Cynthia Erivo est absolument impeccable tout comme la candeur d’Ariana Grande fait mouche. On se prend à nouveau instantanément aux jeux avec des chansons, peut-être moins marquantes mais toutes aussi réussies que dans le premier acte.
Et l’aspect politique est toujours là, avec son dirigeant tout bidon qui prend les pires décisions. Wicked Partie II s’inscrit dans la désormais longue liste de films au message anti-Trump et bien que le sujet soit antérieur à l’élection du Président Américain, le roman à l’origine de la comédie musicale datant de 1995.

Mais là où la première partie était un prequel, ce second acte inclut une partie des évènements du Magicien d’Oz, au point de forcer le trait. Avait-on vraiment besoin de l’origin story de l’Homme en Fer Blanc ? La scène mettant en avant le Lion Peureux apporte-t-elle quoi que ce soit à l’histoire ? Rien n’est moins sûr. A l’inverse, l’écriture de Winnie Holzman et Dana Fox est assez habile quand il s’agit de reprendre des extraits du bouquin de Lyman Frank Baum et de tourner autour. Et Jon M. Chu fait très attention à la manière dont il filme Dorothée. On apprécie qu’elle ne soit jamais montrée de face, à la fois pour signifier que ce n’est pas son histoire mais aussi pour renvoyer les spectateurs au film de 1939. La connexion à l’oeuvre originale balise le série mais jusqu’à un certain point, puisque le grand final va se révéler inattendu. Un bon point là-aussi.
Un peu balisé, un peu moins surprenant, ce 2e acte de Wicked reste néanmoins le haut du panier en matière de divertissement musical cette année. Un film qui réchauffe dans la grisaille.
Wicked, Partie II, de Jon Chu – Sortie en salles le 19 novembre 2025