Annoncé pour fin janvier 2026 en salles, l’adaptation cinématographique des Légendaires a bénéficié de pleins d’avants-premières en ce grisâtre mois de novembre 2025. Les Légendaires, c’est quoi ? Si comme l’auteur de ces lignes, vous avez vécu dans une grotte ces dernières années, sachez qu’il s’agit d’une série de BD d’héroïc fantasy créée par Patrick Sobral. La série principale compte 23 tomes et les déclinaisons sont désormais nombreuses.
Plus ou moins basé sur les deux premiers tomes de la série, les Légendaires le film raconte l’histoire d’un groupe d’aventurier. La particularité réside dans le fait qu’ils ont vaincu le Seigneur des Ténèbres local. Mais une pierre magique s’est brisée pendant le combat et tout le monde, littéralement toute la planète, est redevenue enfant. Deux ans après les évènements, les Légendaires se sont séparés et se planquent du courroux de la population. Mais ils vont devoir se reformer quand une (nouvelle ?) menace va montrer son nez.
Réalisé par Guillaume Ivernel (Spycies, le très chouette Chasseurs de Dragons), le film prend le temps de poser ses bases avec son prologue façon BD. Les néophytes découvrent l’univers et les héros pendant que les habitués font face à un chara design revu pour coller aux images CGI. Mais difficile de ne pas vite s’attacher aux jeunes aventuriers. Un garçon de dix ans avec une épée dans le dos qui revient façon marteau de Thor ou une Elfe amie avec la nature ? Il y en a pour tous les gouts, surtout l’envie de faire naitre des vocations de cosplayeurs ou rôlistes. Ca fonctionne d’autant mieux que le boulot d’Ivernel est une nouvelle fois très dynamique.
L’univers mixe différentes influences. De la magie, de l’action, une compagnie que tout opposé façon Donjon de Naheulbeuk et un soupçon de technologie qui rappelle The Last Airbender. Des influences discrètes, donc, contrairement à la bande originale. Cécile Corbel, à qui l’on devait la musique d’Arrietty, le petit monde des chapardeurs (le Ghibli sorti en 2011) signe un travail soigné quand il n’est pas un peu trop emprunté à Joe Hisaishi. Un des thèmes vous semblera connu, car il reprend des accords de Princesse Mononoke. Hommage ou manque d’inspiration ?
A l’écran, les scènes d’action s’enchainent tout en faisant bien gaffe de viser le jeune public. Il y a peu de combats mettant réellement en danger les héros. On les retrouve plutôt à découper des lianes et autres troncs quand ils ne cherchent pas des astuces pour éviter à tout pris une quelconque violence. De l’action et beaucoup de contenu, avec une multiplication des péripéties dans le second acte, rendant l’ensemble un poil indigeste. On imagine que tout ça vient des BDs d’origine mais le vieux néophyte que je suis aurait aimé que le scénario se pose un peu.
Qu’a cela ne tienne, je ne suis pas le public-cible. Les Légendaires version cinéma vise clairement les gamins de dix ans, ceux qui peuplent l’univers créé par Patrick Sobral. Les parents trouveront la mule un peu chargée, les enfants eux se laisseront porter par l’aventure.
Les Légendaires, de Guillaume Ivernel – Sortie en salles le 28 janvier 2026