Le Roi Arthur est de retour. Quatre ans après le premier film et désormais vingt-deux ans après Dies Irae, le court-métrage d’Alexandre Astier qui a lancé la série Kaamelott, la saga revient au cinéma pour une seconde aventure découpée en deux parties. Ce que vous allez voir (ou avez vu) après avoir lu cette chronique est bien la première moitié d’une histoire à part entière, histoire qui devrait déboucher sur une suite et une fin (le futur « Volet 3 »). A peine commencé que c’est déjà un bordel digne d’une réunion de la Table Ronde. Mais la parenthèse a son importance au vu de ce qui est raconté.

Dans le Vol.1, le Roi Arthur revenait bon gré mal gré au Royaume de Logres et se débarrassait de Lancelot, tyran à la tête d’un pays que le roi avait abandonné des années plus tôt. Mais le souverain a laissé son ennemi vivant et a bien du mal à reprendre pleinement du service. Il vit en pyjama en Carmélide et se contente de jouer les traines-savates. Reste qu’un évènement va le marquer, l’inciter à se sortir les doigts et à envoyer les Chevaliers de la Nouvelle Table Ronde en mission de part le monde.

« Bientôt, Arthur sera de nouveau un héros. » C’est sur cette citation que se terminait la série après la chute du roi et son exil. Pourtant, même après avoir remis de l’ordre dans son royaume, Pendragon n’a toujours pas envie d’en ramer une. Au point que le début du film soit un poil lassant pour le spectateur. Une tentative de suicide, une remise sur un pied, un exil, 3000 épreuves et un duel gagné contre son rival n’ont pas redonné à Arthur ses lettres de noblesses. Le gars traine en pantoufle et daigne se bouger quand les Dieux lui font tous les signes possibles.

Heureusement pour nous, Alexandre Astier ne compte pas sur son personnage pour faire avancer le schmilblick. Malgré l’absence d’avancée caractérisée dans le parcours héroique d’Arthur, la longue mise en place de ce second volet se suit avec plaisir. Tourné le plus possible en extérieur, joliment éclairé, ce Volume 2 laisse de la place aux autres personnages et aux dialogues fleuris auquel le scénariste nous a habitué depuis deux décennies. On sourit donc, entre retrouvailles avec d’anciens personnages et nouvelle génération efficace.

La seconde partie du long métrage (il faut plus d’une heure pour y arriver) voit différentes équipes partir à l’aventure, de l’importance des quêtes quand on est Chevalier de la Table Ronde. On y soulignera une narration efficace, Astier maitrisant la gestion du temps avec brio. Et on se gardera bien d’en dévoiler le contenu. Tout n’est pas inutile mais certaines séquences laissent penser que le réalisateur lâche des indices ou en garde sous le coude pour la suite. Et ce sera l’occasion pour le fameux Karadoc de reprendre sérieusement du service, dans la partie de l’intrigue la plus intéressante pour les vieux spectateurs. Le bougre est efficace même sans Perceval, dont l’absence est pleinement justifiée par le récit.

Mais, continuant de préférer l’ellipse et l’illustration à l’explication, Alexandre Astier parvient à nous embrouiller dans un final malfoutu, loupé à cause de son montage à l’ouest mais contenant assez de « lore » pour faire s’interroger les nerds en attendant la suite (d’ailleurs, restez bien pendant le générique et venez nous dire dans les commentaires ce que vous avez compris).

On aurait aimé une intrigue plus resserrée et pourquoi pas un seul film (il y a littéralement un personnage qui dit que sa quête n’a servi à rien). On aurait aimé Arthur enfin redevenir le héros qu’il nous promet depuis trop longtemps. On aurait aimé rire aux éclats comme avec le volet précédent. Et peut-être qu’il faudra la 2e partie pour tout ça. Mais en attendant, ça manque. Ça manque d’autant plus que ce KV2 n’en demeure pas moins un sympathique divertissement, grâce aux talents de dialoguiste et de narrateur d’Alexandre Astier.

La suite dans une trop longue année. En novembre 2026.

Kaamelott Volume 2 (1ère partie), d’Alexandre Astier – Sortie en salles le 22 octobre 2025

2 Commentaires

  1. Ailleurs, ils disent que le montage montré à la presse n’est pas définitif. C’est peut-être pour ça que la fin est aussi « mal montée » : ce n’est pas le définitif.

  2. Marc

    Effectivement, mais les changements ne concernaient officiellement que le son. On a eu quelques scènes sans musique et un mixage global à revoir. Rien n’a été dit sur le montage. Mais on croise les doigts hein :)

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