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Critique : The Visit

La société de production Blumhouse monopolise le paysage du film d’horreur américain de ses dernières années. Jason Blum a investi de l’argent dans des films particulièrement mauvais (Paranormal Activity, Dark Skies ou Lord of Salem) comme dans de grandes réussites (Insidious de James Wan, The Bay de Barry Levinson).

Aujourd’hui, Blumhouse finance le nouveau projet de M. Night Shyamalan dont la cote a largement baissé auprès du public ses dernières années.
Pour le meilleur ?

 

LA CRITIQUE

Souvenez-vous. En 1999, M. Night Shyamalan était le golden boy d’Hollywood, un jeune réalisateur qui a su imposer en deux films (plutôt un même) avec son style froid, ses histoires sombres et son écriture sans fioritures. Tout le monde se souvient de la première fois qu’il a vu l’immense Sixième Sens et son dénouement hallucinant. Et son parcours ne fait que monter, en passant par un des meilleurs films de super-héros (Incassable) puis un film d’extraterrestre comme on en a vu peu (Signes). C’est avec The Village que son piédestal a commencé à trembler et La Jeune Fille de l’Eau où il s’est fissuré. Mais c’est en 2008 que se produit Phénomènes, mettant en scène Mark Wahlberg et Zooey Deschanel dans un thriller écolo. Si le succès au box-office était au rendez-vous, ce n’était pas le cas pour les critiques assassines. On aurait pu croire à une erreur de parcours. C’était sans compter l’infâme adaptation de l’un des meilleurs dessins animés au monde : Le dernier maître de l’air. On essaie encore d’oublier.

En 2013, Will Smith le contacte pour réaliser un film écrit par Gary Whitta, un long-métrage de commande donc, mettant en vedette Jaden Smith, fils de. Malgré les innombrables qualités du film (et il y en a beaucoup), ce fut un véritable échec, aussi bien critique que commercial.

On pensait le metteur en scène presque fini. Force est de constater qu’il a encore beaucoup de talent, et qu’il est prêt à le revendre. Comment allait-il rebondir de ses différents échecs cuisants ? Le plus simplement du monde : seul. Si The Visit est écrit par Shyamalan, il l’a également financé de sa propre proche avec son salaire perçu pendant After Earth, Blumhouse étant venu plus tard dans la production. Film indépendant, le metteur en scène se voit accompagnés d’un casting d’inconnus, à l’exception de Kathryn Hahn, dont le visage vous semblera déjà vu puisque que c’est une habituée des seconds rôles. Ajoutez à tout ça un film entièrement en found-footage et nous avons la parfaite recette d’un film on-ne-peut-plus Shyamalanien. 

On suit ici 2 jeunes enfants qui vont pour la première fois chez leur grand-parents pendant que leur mère est en vacances. Rebecca est passionnée de cinéma et veut faire un documentaire sur sa famille. Son frère, Tyler, plus jeune, est quant à lui un chanteur en herbe, il rappe. Une famille normale en somme, jusqu’à cette arrivée chez les grands-parents, où, dès la nuit tombée, leur comportement change et semblent être possédés. Difficile dans dire plus sans trop en révéler. Mais on peut déjà vous dire que The Visit est une vraie réussite, et le meilleur film d’horreur qu’on a pu voir au cinéma depuis Insidious.

Très loin au dessus des films en found-footage tout nuls qu’on a l’habitude de voir sur nos écrans (coucou Paranormal Activity), ici, il y a un vrai prétexte, bien amené, naturel et qui permet parfois de belles idées de mise en scène. Le film étant construit comme un faux documentaire, on évite les longs plans chiants où la caméra est posée sur un ventilateur qui tourne. Non, The Visit va droit au but, aussi bien dans son récit que dans sa réalisation.

Mais la véritable force du long-métrage est d’offrir, à l’instar de Signes, un background ultra-réaliste. Une famille classique va faire un voyage normal chez les grand-parents. Mais l’étrange va s’installer petit à petit, et le tout parfaitement dosé. Ainsi, les premières activités « paranormales » n’apparaitront qu’au bout de 20 minutes, mais changeront entièrement la vision que vous aurez, où chaque situation normale devient grâce à cette mise en place, étranges (dont une partie de cache-cache flippante). L’étrangeté des situations ayant lieu la nuit, le film, au delà de vous mettre extrêmement mal à l’aise, est construit en crescendo avec une dernière demi-heure vraiment terrifiante. 
The Visit est sûrement l’œuvre de Shyamalan qui se rapproche le plus de Signes, aussi bien dans ses thèmes abordés (l’importance de la famille) que dans le traitement de ses personnages (des personnages ordinaires dans une situation extraordinaire), où tout à son importance et où les protagonistes ne sont pas des demeurés finis. Toutes ces qualités sont aidées par un casting impeccable qui prouve que M. Night sait diriger les enfants (presque) comme personne.

M. Night Shyamalan est bel et bien de retour pour le grand public en faisant ce qu’il sait faire de mieux. Si The Visit est classique sur le papier, un très grand nombre de petits détails en font un film extrêmement inventif et surtout, ça fait longtemps qu’on avait pas eu peur comme ça au cinéma. Et franchement, ça fait plaisir !

 

The Visit – Sortie le 7 octobre 2015
Réalisé par M. Night Shyamalan
Avec Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan
Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l’un d’eux découvre qu’ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s’amenuisent de jour en jour.

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1 commentaire

  • par Olivier
    Posté mardi 15 septembre 2015 12 h 50 min 0Likes

    Et ça fait plaisir aussi de voir une critique qui relève que Shyamalan reste un réal plus que correct. Espérons que cette mode qui consistait à lui taper dessus sans réfléchir soit passée…

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