Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Tarzan

OOOOooooohOooooOhooOOOh ! Tarzan revient ! Dix-sept ans après le film d’animation de Disney et les chansons d’un Phil Collins inspiré, l’Homme Singe revient au cinéma sous la direction de David Yates

Au casting : Alexander Skarsgård très souvent torse-nu, Margot Robbie dans le rôle de Jane, Christoph Waltz ou encore Samuel L. Jackson. Pour un résultat qui donne envie de grimper aux arbres ou pas ?

 

LA CRITIQUE

Il est étonnant de constater qu’un héros populaire comme Tarzan n’ait été que si peu décliné sur grand écran, surtout à une époque où tout est prétexte à reboot. Il faut remonter à 1997 coté live avec le mauvais Tarzan et la Cité perdue avec Casper Van Diem suivi de près par la chouette version de Disney pour pouvoir suivre les aventures de l’Homme-Singe au cinéma, lui qui avait pourtant été popularisé dans les années 40-50 par l’excellent Johnny Weissmuller.

Le personnage créé en 1912 par Edgar Rice Burroughs revient sous les traits d’Alexander Skarsgård, le fameux Eric de la série True Blood.
Plutôt que de raconter à nouveau les origines de John Clayton, le réalisateur David Yates et ses scénaristes ont imaginé une suite. Tarzan est retourné à Londres et est devenu Lord Greystoke à la place de son père. Mais il est rappelé au Congo à la demande du gouvernement britannique, dont les membres veulent faire main basse sur les richesses appartenant à l’époque au Roi des Belges, Leopold II. Une fois sur place, il va se rendre compte que c’est un piège et que le méchant émissaire belge incarné par Christoph Waltz le veut pour le livrer à un chef de guerre en échanges de diamants.

Ca sonne un peu compliqué ? Ca l’est dès le départ, le film cherchant absolument à s’incruster dans la réalité historique, citant le souverain belge et ses actions au Congo, pays qu’il achètera avec sa fortune personnelle. Il y fit réellement construire la ligne de chemin de fer évoquée dans le film, tout comme il fut coupable d’esclavagisme. On s’enlise donc dès le départ dans une intrigue évoquant le colonialisme pour … finalement ne pas en faire grand chose. En effet, dès l’ouverture, le long métrage va montrer quelques idées qui seront peu ou mal exploitées par la suite. On évoquera par exemple le personnage de Samuel L. Jackson, survivant américain de la Guerre de Sécession, qui se rend en Afrique pour enquêter sur les soupçons d’esclavage, intrigue qui sera ponctuellement abordée dans le récit (alors que c’était une bonne idée), l’acteur faisait surtout finalement office de sidekick rigolo. De la même manière, on sent une tentative meta d’évoquer la fameuse légende de Tarzan, que les personnages du film connaissent notamment à travers des écrits, sans que ça ne soit jamais correctement utilisé.

Ca part mal mais le film n’est pas sans qualités. Alexander Skarsgård fait le taf et David Yates soigne sa réalisation, essayant de dynamiser ses plans autant que possible. La photo est jolie et les premiers flashbacks -parce qu’on n’a pas pu s’empêcher de montrer les origines du héros quand même sont bien inscrustés. Pourtant, plus on avance, plus le château de carte commence à trembler pour s’effondrer dans la dernière demi-heure.

The Hollywood Reporter mentionne que Yates est parti travailler sur Les Créatures Fantastiques, le spin off de Harry Potter, laissant derrière lui un film à 180 millions de dollars de budget inachevé. La production a également souffert du décès inopiné du producteur Jerry Weintraub, réputé indépendant. Le résultat se sent à l’écran : Tarzan a été retravaillé, réécrit et remonté par des exécutifs dont le cinéma n’est manifestement pas le métier. Il suffit de voir le montage d’une scène de fusillade dans un village, où des plans ont l’air d’avoir été rajoutés à la va-vite, pour s’en rendre compte. Dans le même ordre d’idées, il semblerait au vu de ce qu’il y a à l’écran que la scène finale devait se dérouler sur un bateau au milieu d’un fleuve. Tout le récit y conduit. Sauf qu’au moment d’y arriver, le spectateur a droit à un horrible fondu pour retrouver les personnages dans un autre lieu, à un autre moment, pour une séquence de fin différente -mais quand même partiellement sur le dit bateau, histoire d’utiliser ce qui a été tourné- et sortie de nulle part.

On résume cela en deux mots : accident industriel. En plus, il faut se coltiner Christoph Waltz, qui joue exactement le même méchant qu’il incarne depuis Inglourious Basterds de Tarantino.

Ni trop sérieux ni trop drôle, ne visant ni le jeune public ni les adultes, Tarzan ne s’adresse en réalité à personne.
Au final, le film ressemble à un blockbuster lambda dont personne ne sait vraiment que faire, un produit fade, sans aucune saveur particulière et que son réalisateur aurait mieux fait de terminer, lui qui avait eu, vaguement, à un moment, de bonnes idées.

Tarzan, de David Yates – Sortie le 6 juillet 2016

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire