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Critique : U-235

En ces temps difficiles, on cherche à éviter les films trop anxiogènes. De prime abord, on pourrait croire que suivre l’équipage d’un sous-marin, un groupe de militaires confinés dans un tout petit endroit, pourrait l’être. Ce n’est pas le cas de U-235, disponible le 2 avril en vidéo à la demande.

 

LA CRITIQUE

U-235 est le nom du sous-marin qui donne son titre au film du réalisateur Sven Huybrechts. Le choix n’est pas anodin : c’est d’abord une référence au film U-571 de Jonathan Mostow sorti en 2000, les deux longs métrages se déroulant sur le même type d’insubmersible, un S-33 anglais modifié. Et c’est aussi une référence au numéro atomique de l’uranium, matériau énergétique au cœur de l’intrigue écrite par le metteur en scène belge.

U-235 (ou Torpedo, son titre orignal) raconte comment une équipe de soldats belges un peu spéciale est envoyée au Congo Belge pour récupérer une cargaison d’uranium. Là-bas, ils doivent apprendre les rudiments de la navigation sous-marine pour emporter vers les Etats Unis une cargaison d’uranium destinée à fabriquer la tristement célèbre bombe atomique, un périple qui ne se fera pas sans embûche, l’armée allemande n’étant jamais loin.

Si vous aimez les films de sous-marin strictement militaires où un haut gradé en uniforme donne des ordres depuis une salle de commandement façon Star Trek, vous allez être surpris. Sans doute à cause de son tout petit budget ne lui permettant aucune folie visuelle, U-235 prend le parti (réussi !) de proposer une comédie d’action. On est donc très loin de K-19 ou de A La Poursuite d’Octobre Rouge mais plutôt quelque part entre Indiana Jones, Max&Leon ou encore Inglourious Basterds version Tarantino. On va donc suivre un groupe de militaires belges hyper attachants mais aussi bien décalés par rapport à l’image qu’on peut avoir de l’armée. Avec une grande légèreté de ton et beaucoup d’humour, le film est avant tout un joyeux divertissement dans lequel les héros font ce pourquoi ils ont accepté la mission : pour casser du nazi. Alors, certes, le groupe ne fonctionne qu’en tant que groupe et aucun personnage ne se détache vraiment mais l’ensemble est sympathique. Les acteurs sont à fond et prennent du plaisir à jouer leurs personnages. Saluons en particulier le boulot d’Ella-June Henrard, véritable bouffée d’air frais dans cet univers masculin, macho et, époque oblige, un poil raciste.

La tonalité légère et l’aspect petite prod’ n’empêche pas Sven Huybrechts de faire un boulot de réalisateur tout à fait honorable. Le bougre s’est bien entouré, notamment de Robrecht Heyvaert à la photo (c’est déjà lui qui avait fait du bon taf sur Revenge de Coralie Fargeat) ou encore de Hannes De Maeyer (Black) pour une bande originale endiablée. Le film multiplie les péripéties dans un dernier acte bien solide qui vous en donnera pour votre argent.

On a peu de films belges, et encore moins flamands, de ce coté-ci de la frontière. Ca n’empêche pas la Belgique de produire régulièrement des films solides (en plus d’exporter des talents reconnus) dont celui-ci fait partie. Tournée dans les vraies langues des personnages comme l’a fait Tarantino, U-235 est un film de personnages confinés dans un petit espace mais qui parvient à ne jamais être anxiogène tout en alignant les qualités.

U-235, de Sven Huybrechts – Disponible en VOD le 2 avril 2020

 

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