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Critique : Les Nouveaux Sauvages

On n’a sans doute jamais autant besoin de rire qu’en ce moment.

Ca tombe bien, un film à sketch argentin réalisé par Damián Szifron montré à Cannes et potentiel lauréat d’un Oscar du Meilleur Film Etranger lors de la prochaine cérémonie hollywoodienne arrive sur nos écrans ce mercredi : Les Nouveaux Sauvages.

Alex s’est bien marré…

 

LA CRITIQUE

Qu’est-ce qui se passerait si vous pétiez un câble ? Un vrai de vrai ? Si à votre mariage, vous apprenez que votre mari vous trompe avec une des invités ? Si 3 fois en une semaine, la fourrière prend votre voiture ? Si vous deviez faire face à une personne qui a pourri votre enfance ? C’est ce qu’imagine Damian Szifron, réalisateur argentin, avec Les Nouveaux Sauvages, produit par Pedro Almodovar.

Ce sont donc 6 sketchs que nous présente le metteur en scène : Pasternak, qui raconte l’histoire d’un avion rempli de personnes qui connaissent un dénommé « Pasternak », Las ratas (les rats), quand une serveuse fait face à l’entrepreneur qui a poussé son père au suicide, El mas fureté (le plus fort), où un riche en Audi insulte sur la route un paysan, Bombita (petite bombe), La propuesta (la proposition), Hasta que la muerte nos separe (Jusqu’à ce que la mort nous sépare).

Evidemment comme tout film à sketchs, il y a à boire et à manger. On pense par exemple aux Infidèles, Paris Je t’aime, Groom Service ou autre où certains segments sont toujours en deçà du reste du long-métrage. Ici, on ne dira pas qu’il y en a des plus mauvais mais simplement de moins bons. En effet, même si on se passionne moins pour une histoire ou l’autre, l’ensemble y est tout de même de très haute volée avec une qualité constante assez incroyable. Damian Szifron impose son univers visuel très réaliste et très noir dès le début, contrebalançant totalement avec le burlesque de certaines situations. Cette réalisation sait s’adapter en fonction du récit et nous offre de véritables morceaux de bravoure, jouant évidemment sur la qualité intrinsèque du segment. On retiendra ainsi Bombita et Hasta que la muerte nos separe, les deux sketchs les plus noirs mais aussi les plus drôles.

Si la qualité des histoires diffèrent, c’est aussi grâce aux acteurs. En effet, Ricardo Darin (Bombita) et Erica Rivas (Hasta que la muerte nos separe) portent le film et irradie l’écran de leur talent. Si ces deux là sont au dessus des autres de part leurs sujets, leurs interprétations et leurs histoires, les autres sketchs ne sont pas en reste, tout comme les autres acteurs, tous excellents (un petit bémol sur le jeune Alan Daicz). Les différents messages véhiculés inscrivent le film dans un contexte contemporain et le metteur en scène touche juste à chaque fois.

Il est dommage de ne voir que si peu de films hispanophones en France, surtout quand on voit le niveau du septième art dans ces deux pays. Hormis Alex De La Iglesia et Pedro Almodovar, les cinéastes pouvant avoir leur film sorti dans l’hexagone sont rares, malgré les différentes nominations aux Goyas ou les succès (La Gran familia Española n’est jamais sorti ici, ça a été un des plus grands succès de toute l’histoire du cinéma espagnol et le film est très bon et aurait pu trouver son public) et pourtant la qualité est toujours au rendez-vous (on pense notamment à Cellule 211, Malveillance).

Damian Szifron montre encore une fois que le cinéma hispanophone fait parti des plus grands et n’hésite pas à mettre quelques coups de pieds dans les différentes fourmilières bien-pensantes. Fort d’un humour très très (très) noir, Les Nouveaux Sauvages s’avère être une excellente comédie, réussie, maîtrisée et montre surtout, et c’est d’autant plus d’actualité, que oui, on peut rire de tout, et que finalement, tout est drôle quand c’est traité avec intelligence.

 

Les Nouveaux Sauvages (Relatos Salvajes) – Sortie le 14 janvier 2015
Réalisé par Damián Szifron
Avec Ricardo Darín, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia
L’inégalité, l’injustice et l’exigence auxquelles nous expose le monde où l’on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur eux.
Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l’étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amour, le retour d’un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l’indéniable plaisir du pétage de plombs.

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