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Critique : Logan

Nous vous en avions parlé en vidéo, il est désormais temps de développer d’avantage.

Le premier film adapté d’une bande dessinée américaine sort sur les écrans le mercredi 1er mars, le premier d’une longue série pour l’année 2017. Un premier qui est aussi un dernier puisqu’il s’agit de l’ultime aventure de Hugh Jackman dans le rôle de Logan. Alors, une dernière fois, il est temps de sortir les grifffes.

 

LA CRITIQUE

« What have I become, my sweetest friend, everyone I know goes away in the end »
Johnny Cash, Hurt

En 2000, Bryan Singer dévoilait ses mutants version cinéma et confiait le rôle principal à un jeune petit Australien de 32 ans, Hugh Jackman. Une lourde tâche qui révéla le comédien au grand public. Jackman a incarné le mythique Wolverine dans tous les films de la saga X-Men (dont uniquement en guise de caméo dans First Class et lors d’une scène aussi inattendue que brutale dans Apocalypse). Il est le seul à avoir eu droit à plusieurs films spin off, dont le mauvais Origins et le très chouette Wolverine (au Japon). Dix-sept ans plus tard, il était temps pour le comédien de tirer sa révérence, mais de le faire avec grande classe. Voire dans le meilleur rôle de sa carrière.

L’histoire de Logan se déroule quelques années après la conclusion joyeuse de Days of Future Past, où le mutant retrouvait ses camarades de l’école du Professeur X bien vivants. Le temps a vite passé, tous les mutants ou presque ont disparu. James Howlett a trouvé refuge à la frontière mexicaine, où il joue les chauffeurs de limousine pour récolter assez d’argent pour venir en aide à Charles Xavier, dont les pouvoirs sont devenus incontrôlables et donc dangereux. Leurs vies vont basculer une dernière fois quand ils croiseront la route de la jeune Laura, qui a les mêmes pouvoirs que Wolverine et qui est pourchassée.

La promo mise en place ne mentait pas : Logan est un film différent, loin des histoires tonitruantes mises en images par Bryan Singer. Le début du film, avec ses longs tunnels de dialogues et ses scènes joliment éclairées par John Mathieson, et quelques passages par la suite dont une succession de très belles scènes au calme dans une ferme, font passer cette histoire de mutants pour un drame indépendant qu’on aurait pu voir à Sundance. James Mangold passe d’ailleurs avec aisance d’un genre à l’autre puisqu’il alterne les séquences intimistes et les grandes scènes d’action dans le désert, à mi chemin entre le western et Mad Max. Il aura fallu des dizaines de films mais, pour une fois, un studio laisse son réalisateur faire autre chose qu’un film de super héros lambda.

Ce sont des personnages principaux en fin de vie que l’on découvre. Logan perd ses pouvoirs de guérison, Charles retrouve des cheveux parce que ses capacités s’estompent. Et dans un monde où les mutants ont disparu, seuls survivants, ils ont envie d’en finir non sans vouloir revenir sur leur vie passée et se repentir de leurs erreurs.
Leur vie passée se traduit dans le film de deux manières. D’abord à travers une astuce meta, où Wolverine est devenu une légende au point que les X-Men ont droit à leurs comics et leurs produits dérivés. On le reconnait comme le héros qu’il est devenu au fil de ses aventures. Cet aspect est d’autant plus intéressant qu’il sera utilisé à bon escient dans la quête de la jeune X23, mue par l’histoire des X-Men.

Ensuite, à travers une idée … malheureusement mal exploitée. Ce Logan a un problème, celui d’avoir un groupe de méchants insignifiants et mal foutus. Le personnage de Boyd Holbrook est intéressant mais passe à la trappe au profit d’une trouvaille qu’on se gardera bien de spoiler, quelque chose dans la plus pure tradition des comics et autres parcours héroïque. Utilisée à deux reprises, elle semble sortir les deux fois d’un chapeau, mettant tous les autres méchants sur le bas coté. On comprend évidemment l’idée, qui permet notamment à Logan de combattre ses propres démons lors d’un ultime affrontement, mais il y avait quelque chose à faire de plus subtil. Et c’est d’autant plus frustrant que le reste de l’écriture est particulièrement soignée.

Technique, et mis à part un Marco Beltrami qui se prend pour Thomas Newman époque American Beauty, Logan est un film carré. James Mangold soigne sa mise en scène. Mais, surtout, les comédiens se donnent à fond. Patrick Stewart prend du plaisir autant que Dafne Keen est une révélation. Quand à Hugh Jackman il signe ici, en incarnant un Wolverine au bout de sa vie, la meilleure prestation de sa carrière. Particulièrement violent, le mutant enchaine les démembrements, fracasse des cranes avec ses griffes et découpe des torses quand X23 saute partout, au point que ça soit parfois choquant. Mais c’est aussi ce qu’on voulait voir depuis bien longtemps et que la mainmise de la Fox sur la saga et le système de classification américain ne permettaient jusqu’alors pas.

Citant ouvertement le western comme une influence, et L’Homme des Vallées Perdues avec Alan Ladd et Jack Palance en particulier, Logan est une putain de conclusion ponctuée par quelques petits défauts. A vous de voir si vous les trouvez mineurs ou pas. Mais c’est une formidable histoire, différente des adaptations de comics habituelles, qui vous fera verser quelques larmes et qui conclut dix sept ans d’une prestation désormais culte : celle de Hugh Jackman dans le rôle de James « Logan » Howlett, plus connu comme le Wolverine.

Logan, de James Mangold – Sortie le 1er mars 2017

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