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Une Dimanche, Une Critique : Largo Winch

Comme chaque dimanche, voici la critique d’un film déjà sorti pour accompagner votre brunch ou vos croissants. Aujourd’hui, je vais vous parler d’un film sorti il y a presqu’un an et adapté d’une bande dessinée : Largo Winch.

Largo Winch
Sortie le 17 décembre 2008
Réalisé par Jérôme Salle, avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Gilbert Melki, Anne Consigny et Mélanie Thierry
Le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément suspecte quand on sait qu’il s’agit du fondateur et principal actionnaire du puissant et tentaculaire Groupe W.
Qui va hériter de cet empire économique ? Officiellement Nerio n’avait pas de famille. Mais il cachait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Seul problème, ce jeune héritier vient d’être jeté dans une prison du fin fond de l’Amazonie. Accusé de trafic de drogue, il clame son innocence.
Nerio assassiné. Largo emprisonné. Et si ces deux affaires faisaient partie d’un seul et même complot visant à prendre le contrôle de l’empire Winch ?

Adapter une bande dessinée belge est souvent un projet casse-gueule. En attendant de voir ce qu’Alex de la Iglesia va faire de Blake et Mortimer et Steven Spielberg de Tintin, on ne peut qu’oublier les projets déjà sortis (à part une exception, le Mission Cléopatre d’Alain Chabat).

Aucun projet n’a vraiment abouti à quelque chose de correct. Pire, quand un réalisateur et son équipe veulent faire autre chose que de reprendre une bonne bande dessinée bien faite et tenter d’adapter en rajoutant et en modifiant des choses, ils se cassent la gueule. Lucky Luke de James Huth en est actuellement le meilleur exemple.

Quand Jérôme Salle a annoncé son intention d’adapter la bande dessinée culte de Jean Van Hamme et Philippe Francq, j’ai pris peur. Surtout quand on nous a annoncé que le rôle principal allait être tenu par un humoriste n’ayant jamais fait de cinéma et que des éléments clefs de l’histoire allaient être transposés.

Et pourtant, Largo Winch est une réussite.

Jérôme Salle et Jérôme Rappeneau ont trouvé la juste équation pour faire de leur film un succès. Pour des raisons manifestement de moyens, l’action principale et le Winch Building ont été déplacés de New York à Hong Kong. Pour des raisons de simplification de l’histoire, certains personnages comme Simon Ovronnaz et les différents et truculents membres du board sont passés à la trappe.
Mais finalement ce n’est pas si grave car les scénaristes ont pris soin de respecter tout le reste, notamment les fameuses origines du milliardaires en jeans allant jusqu’à dénicher le décor d’une île au large de la Croatie absolument exacte et jusqu’à caser quelques petits clins d’oeils pour les spécialistes de la BD (comme le majordome anglais dont le personnage n’apparait que dans le 9e album).

C’est d’autant plus bien trouvé qu’on ne peut pas parler vraiment de trahison, d’abord parce que Jean Van Hamme a été consulté pour le scénario (et pour ses connaissances financières) mais aussi parce que le créateur du personnage en avait déjà fait lui-même deux versions. En effet, avant les 16 tomes de la bande dessinée, il existe 6 romans parus entre 1977 et 1980, racontant un personnage un peu différent.

Qui plus est, Jérôme Salle a pris soin de travailler son film. Contrairement à beaucoup de productions françaises actuels, la lumière est travaillée, les plans sont soignés, les acteurs correctement dirigés. L’ambiance générale fait d’ailleurs un peu penser à ces films d’actions très modernes comme Casino Royale ou Jason Bourne.

Quelques mois avant Quentin Tarantino et ses Basterds, le réalisateur d’Anthony Zimmer avait déjà eu l’idée de faire parler ses acteurs dans leurs vraies langues. Le film n’est donc pas entièrement tourné en français, loin de là.

Il a également fouillé son casting, allant chercher des acteurs ayant les mêmes origines ou presque que leurs personnage et a permis aussi de montrer que Tomer Sisley n’étant pas seulement un humoriste de stand-up mais bien un bon comédien, finalement parfaitement à l’aise dans le rôle.

En renvoyant le film en DVD pour écrire cette critique, la seule chose qui me choque vraiment dans le film est ce twist final sur le toit, une ultime révélation inédite à laquelle même Van Hamme n’avait pas pensé et qui… ne sert à rien !

Maintenant, le lecteur de la bande dessinée que je suis expère que Jérôme Salle fera un deuxième volet dans lequel il n’hésitera pas à insérer quelques clichés dont le film manque par rapport à la BD. Il y a quelques personnages dessinés par Philppe Francq que j’aimerai beaucoup voir à l’écran.

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