Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Un Dimanche, Une Critique : The Mask

Après une critique qui a fait débat dimanche dernier, celle de Predator, on continue aujourd’hui dans un autre genre avec une comédie adaptée d’un comic book : The Mask. Splendide !

The Mask – Sortie le 26 octobre 1994
Réalisé par Chuck Russell
Avec Jim Carrey, Cameron Diaz, Peter Greene
Stanley Ipkiss, modeste employé de banque, passionné par l’univers de Tex Avery, trouve un masque ancien aux pouvoirs surnaturels. Il est néanmoins partagé entre devenir cette créature verte sûre d’elle ou rester le timide Stanley Ipkiss, incapable d’aborder la magnifique chanteuse de cabaret Tina Carlyle.

C’est en 1994 que la France découvre pour la première fois dans un premier rôle, un jeune acteur quasi inconnu du grand public, j’ai nommé Jim Carrey. Ce n’est pourtant pas un inconnu du grand écran, il aura tenu quelques petits rôles dans de vrais films comme Peggie Sue s’est mariée, L’inspecteur Harry et la dernière cible, avec plus ou moins du succès. Mais là où, à la différence du public français, les américains étaient déjà familiarisés avec l’acteur au visage élastique, c’est dans ses prestations dans le show télévisé In Living Color, show dans lequel il aura eu tout le loisir de faire ses gammes et de montrer l’étendu de son talent comique. C’est donc à la suite de cela que Chuck Russell, réalisateur au parcours atypique (Les Griffes du cauchemar, L’Effaceur), décidera de mettre en scène Jim Carrey dans une adaptation peu connu (du moins en France) du comic-book The Mask. Il en profitera aussi pour lancer la carrière de la plantureuse Cameron Diaz avec son film.

Bienvenue à Edge City, laissez moi vous conter l’histoire de Stanley Ipkiss, l’homme qui lors d’une nuit pluvieuse, verra son destin changer après la découverte fortuite… d’un masque. Employé dans une banque de la ville, Stanley est « le chic type » par excellence, le bon copain, celui sur qui on peut toujours compter, à tel point que son entourage abuse de sa gentillesse, mais peu l’importe. Célibataire, il n’a que pour seuls amis que son fidèle compagnon canin Milo et sa collection de pyjamas. Stanley n’est pas de ceux dont le bagou et l’assurance font de lui quelqu’un que l’on respecte. Un jour, son collègue et ami Charly, lui propose une virée nocturne au Coco Bongo Club, boîte de nuit à la mode où Stanley espère peut-être rencontrer l’âme soeur. Manque de chance, sa voiture est en rade, les garagistes abusent gentiment de lui et lui refourguent le pire véhicule qui soit, plus communément appelé « Le Monstre ». Il se fera par la suite gentiment recalé à l’entrée de la boîte et humilié bien comme il faut devant la plus jolie fille de la ville, miss Tina Carlyle, fille rencontrée le jour même, dans la banque où travaille ce pauvre Stanley. C’est ensuite sous la pluie qu’il tombera finalement en panne alors qu’il rentrait chez lui. C’est à cet instant que tout va basculer. Alors que nous nous trouvions devant le parfait antihéros, pensant apercevoir quelqu’un qui se noyait, Stanley sauvera de l’eau non pas une personne, mais un masque, des plus banal à première vue. En trouvant ce masque Stanley se sauve d’une certaine manière de sa propre noyade, métaphore de son fiasco quotidien.

Stanley sera donc, et ce pour quelques nuits, Le Mask. Ce personnage au visage verdâtre n’est autre que l’alter ego de notre antihéros, entendez donc par là, le héros de notre histoire. Pour reprendre ses propres mots : « Ces nouveaux pouvoirs vont faire de moi… un super héros ! Et je vais devenir le protecteur des innocents, le défenseur de la paix… mondiale ! ». Le masque donnera à Stanley la possibilité d’extérioriser ses sentiments les plus fous, de réaliser le moindre de ses désirs. Il sera de ceux à qui tout devient de possible, de ceux qui connaissent pas les défaites. Personnage omnipotent, le Mask (appelé Big Head dans le comic-book) exhausse les moindres désirs de son porteur, révélant ainsi sa vraie nature et sa personnalité enfouie. Evidemment, notre héros est un amateur de cartoon, un romantique, un bon gars, il est donc tout à fait normal que son alter ego vert nous fasse passer de savoureux moments d’humour, un rôle sur mesure pour le facétieux Jim Carrey. A l’opposé, lorsque que le badguy du film, Dorian Tyrell, s’emparera du précieux masque, son alter ego sera des plus maléfique, sans foi ni loi, une brute de la première espèce. Le film repose ainsi essentiellement sur ça, une lutte du bien contre le mal, d’un antihéros propulsé par hasard sur le devant de la scène avec au beau milieu de ce savant mélange, une jeune et jolie fille qui fera chavirer les cœurs de plus d’un d’entre nous messieurs. La symbolique du masque et de sa mythologie sont brièvement abordées sans pour autant nous encombrer de détails inutiles. Les histoires les plus simples sont souvent les meilleures. Ajouter à cela une bonne dose de fantaisie « cartoonesque », un soupçon de romance, une pincée d’action dynamitée, une goutte de music-hall et vous obtiendrez une comédie réussie, hilarante et pleine de bons sentiments, portée par des acteurs irréprochables.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Chuck Russell nous livre ici un film d’une richesse monstre. Plus qu’une adaptation d’un comic-book, beaucoup moins violente que sa version papier s’adressant ainsi à un public plus large, The Mask est une comédie d’action certes, mais c’est aussi un bel hommage à l’univers de Tex Avery servie par des effets spéciaux signés ILM absolument incroyable. Le résultat est tout simplement bluffant tant le support de base est en adéquation avec les moyens de l’époque. Mais le film ne repose pas uniquement sur son visuel, il jouit aussi de dialogues et de répliques cultes qui raviront aussi bien les puristes de la version originale que ceux de la version française. Je pense notamment à la scène romantique dans le parc de la décharge, qui dans sa version originale donne à Jim Carrey la possibilité de nous montrer le pouvoir envoûtant de « la séduction à la française », dialogues qui seront transposés en français dans une parodie du séducteur italien par le talentueux Emmanuel Curtil. Scène hilarante au demeurant qui sera suivi par un numéro de music-hall en plein boulevard dans lequel la musique entraînante de Cuban Pete (Sancho de Cuba en français), vous fera danser et chanter comme jamais.

The Mask est le film culte d’une génération mais pas uniquement. Un film intemporel à l’humour décapant qui ravira aussi bien les grands comme les petits. C’est le film qui a propulsé Jim Carrey sur le devant de la scène. Il enchaînera dans la foulée avec Ace Ventura, Dumb&Dumber et Disjoncté. Par contre, il va s’en dire que si vous n’aimez pas les grimaces, farces et attrapes, coussins péteurs et autres pianos qui tombent du ciel, passez votre chemin.

A voir aussi pour les amateurs de cartoons et de cinéma, l’époustouflant Qui veut sauver la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis. Réalisateur que l’on retrouve aux commandes du Drôle de Noël de Scrooge (dont la critique se trouve ici) dans lequel il met en scène l’élastico-rigolo Jim Carrey dans son dernier film en motion capture. En salle depuis le 25 novembre.

– Crazyguy

Voir les commentairesFermer

5 Comments

  • par Papymat
    Posté dimanche 29 novembre 2009 8 h 29 min 0Likes

    Critique intéressante (belle anecdote sur la séduction à la française que j’ignorais pour n’avoir eu le film qu’en VHS) avec néanmoins un petit bémol (fan des miami dolphins et plus particulièrement de Dan Marino oblige): Ace ventura premier du nom est sorti avant The mask…(pas de bcp mais tout de même) et lui a déjà permis de se faire connaître aux states autant si ce n’est plus qu’avec the mask.
    N’oublions pas aussi que ce rôle l’a surtout propulsé sur batman forever (plus oubliable celui-ci en revanche…)…

  • par crazyguy
    Posté dimanche 29 novembre 2009 10 h 26 min 0Likes

    Aux States peut-être oui, mais pas en France. :D

  • Trackback: Tweets that mention CloneWeb – L'actualité des héros » Détails » Un Dimanche, Une Critique : The Mask -- Topsy.com
  • par benoit skywalker
    Posté dimanche 29 novembre 2009 13 h 04 min 0Likes

    je suis sancho le cubain, J’ai le sang chaud pour la rumba…. ok je sort :)

    Excellente critique! Je me rappel bien de ce film j’etais petit à l’époque c’était pour moi un dessin animé avec de vrai acteur. Merci pour les souvenirs

  • par Pseudo
    Posté dimanche 29 novembre 2009 18 h 33 min 0Likes

    Film vu une bonne centaine de fois, et dont on ne se lasse absolument pas.
    Un point important dans cette critique : c’est pour le géniallissime Emmanuel Curtil.
    Regardez un film de Jim sans cette voix Française, ce n’est vraiment pas la même chose.
    Il est vrai que ce film s’approche d’un public beaucoup plus large que les Ace ventura. Mais par ordre de préférence, les Ace ventura sont franchement meilleurs au niveau comique. Dumb&Dumber est énormissime également… Enfin je comprendrais jamais les gens qui me disent ne pas aimer Jim, sauf dans The Mask, après toutes ces superbes comédies qu’il nous a fait :)

Laisser un commentaire