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Un Dimanche, Une Critique : Princess Bride

Le 9 mars 1988, la France découvrait le nouveau film de Rob Reiner, Princess Bride.

Récompensé par l’Antenne d’Or de feu le Festival d’Avoriaz (aujourd’hui déplacé à Gerardmer), Prix du Public à Toronto, nomination aux Grammys pour la bande originale de Mark Knopfler alors leader de Dire Straits, le film mettait en scène la toute jeune Robin Wright dont c’était le premier grand rôle (et qui explose aujourd’hui dans l’excellente série House of Cards) et Cary Elwes malheureusement cantonné depuis à des petits rôles (il a fait de la performance capture pour Robert Zemeckis puis pour Spielberg dans Tintin).

Mais qui est donc cette Princess Bride ?

 

Il y a parfois des films qui ont la réputation d’être culte et qu’on n’a jamais vu. Je suis sûr que vous avez comme ça quelques casseroles que vous n’osez pas trop évoquer lors de conversations entre amis. Qui oserait avouer dans un échange sur la science fiction au cinéma qu’il n’a jamais vu Star Wars ?
Je dois bien admettre aujourd’hui que le grand fan de fantasy qui vit en moi n’avait jamais vu Princess Bride. Ca n’a l’air de rien comme ça mais quand on a bouffé à peu près toutes les productions du genre sorties à la même époque c’est presque gênant.

L’erreur a été réparée il y a peu et j’en retiens surtout que Princess Bride est un film surprenant.

La réalisation de Rob Reiner (Quand Harry Rencontre Sally, Des Hommes d’Honneur) est sortie en 1985, soit deux ans à peine après Légende qui révélait Tom Cruise au public Dark Crystal ou encore Kalidor. Sortiront ensuite Willow et la suite de l’Histoire sans Fin. La fantasy ne manque donc pas. Reiner, lui, choisit d’adapter un bouquin de William Goldman sorti en 73 et portant le même titre. L’auteur en personne se chargera du scénario et Mark Knopfler composera une bande originale de haut vol.

La première particularité du film est sa mise en abyme. On commence en effet dans la chambre d’un petit garçon garnie de figurines Musclor. Il est malade et son grand père (Peter Falk avec une grosse moustache) vient lui lire une histoire. Au départ, le gamin ne veut pas entendre de conte de fée mais il va petit à petit se laisser happer, au fil des pages. Le spectateur va donc passer d’un univers contemporain à celui -fantastique- du film. Le procédé va servir non seulement à conter le film avec une voix off mais sera utiliser par Reiner pour tricher un peu. Le retour à la réalité et ce qui se passe permet en effet des ellipses dans l’histoire et fait avancer rapidement dans le récit sans qu’on ait besoin de justifier quoi que ce soit. Après tout, c’est un papy qui lit une histoire, ce n’est pas bien grave s’il saute quelques pages ou revient en arrière.
Ça permet également au réalisateur de crier haut et fort que nous sommes dans un univers fantastique qui n’a rien de réaliste. Princess Bride est un conte de fées pur et dur, et donc il peut se permettre d’alterner prises de vues dans des décors réels et carton-pâte assez moche de studio. Et il faut bien dire que le film recèle de mate paintings assez ignobles et de décors complétement factices tout aussi atroces.

De fait, le démarrage est ultra rapide car conté par la voix off, un peu gênant pour le spectateur qui n’a pas le temps de comprendre mais finira par raccrocher les wagons. Le conte raconté s’ouvre donc sur Bouton d’Or, une jeune femme qui vit dans une ferme et donc le garçon de ferme est fou amoureux. En quelques plans rapides, ils découvrent s’aimer passionnément, veulent s’épouser et lui part en quête de fortune. Elle apprend que son bateau a été attaqué et qu’il est sans doute mort. Ravagée de chagrin, elle accepte quelques années plus tard d’épouser le prince Humperdinck mais juste avant le mariage se fait enlever par un trio de brigands. Ils se retrouvent alors pourchassé par le dit prince qui veut récupérer sa future femme mais aussi par le garçon fermier, Wesley, qui est bien vivant et décidé à en découdre. Vont s’ensuivre une série de péripéties qui permettront à la belle de retrouver son promis mais aussi au prince, en réalité méchant, d’être mis à mal.

Si le début du film est rapide et étonnant comme je viens de le dire, la suite l’est tout autant. En effet, alors qu’on s’attend à ce que Princess Bride soit un film aussi sérieux que pourrait l’être Willow, on va découvrir que derrière le récit se cache en fait une réalisation parodique, où l’humour et le second degré sont omniprésents. Ce qui aurait pu être une version capes et d’épées de L’Histoire sans Fin se révèle en fait être plus proche du récent Philibert Capitaine Puceau.

Une fois le style accepté, on prend beaucoup de plaisir à suivre la fameuse Princesse Mariée (la toute jeune Robin Wright, déjà ravissante), et ses aventures avec ses différents compagnons. Les échanges d’escrime tiennent la route, l’humour est drôle et l’ensemble fonctionne parfaitement. On regrettera cependant une certaine rapidité dans le récit, sans doute obligatoire pour maintenir le rythme, mais qui ne permet pas à certains aspects (le passage dans les Marais du Feu, la séquence avec un Billy Crystal méconnaissable) d’être aussi développés qu’on aurait aimé qu’ils soient.

Princess Bride se démarque donc de la concurrence par son ton décalé et son humour ravageur, ce qui lui permet de sortir du lot. De la fantasy familiale, vraiment pour tous, un genre qui a tendance à malheureusement disparaitre.

 

Princess Bride – Sortie le 9 mars 1988
Réalisé par Rob Reiner
Avec Cary Elwes, Robin Wright, Christopher Guest
Que peut bien faire un petit garçon cloué au lit par la grippe, condamné à écouter les conseils des grands et même de subir un grand-père rabat-joie, au lieu d’aller faire les quatre cents coups avec ses copains ?
Et voilà en plus que le papay se met en tête de lire à haute voix un conte de fée aux antipodes de Superman et de Rambo !
Au Moyen-Age, dans le pays imaginaire de Florin, la belle Bouton d’Or se languit après le départ de son bien-aimé Westley, parti chercher fortune et qu’elle croit mort. Cinq ans plus tard, elle accepte d’épouser le prince Humperdinck pour qui elle n’éprouve aucun amour. Mais peu avant son mariage, elle est enlevée par trois bandits et entraînée dans une aventure mouvementée au cours de laquelle elle retrouvera sa raison de vivre…

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1 commentaire

  • par MR.AKA
    Posté dimanche 2 juin 2013 22 h 22 min 0Likes

    Aaah quel bonheur de voir un billet sur Princess Bride que j’ai eu la chance de voir en 1988, j’étais en 6eme et mon prof de français nous montrait tous les 15 jours un film culte dont celui-là.
    J’avais été très impressionné à l’époque par l’univers, les personnages, André le Géant forcément et Inigo Montoya et son fameux « Je m’appelle Inigo Montoya … tou a toué mon père …. Prépare toi à mourrirrrr !
    De grands souvenirs…Merci!!

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