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Un Dimanche, Une Critique : Massacre à la tronçonneuse
Parmi les films cultes projetés à l’Etrange Festival, nous avons eu la chance d’y voir sur grand écran une copie de Massacre à la Tronçonneuse, en présence de Monsieur Tobe Hooper himself (qu’on a d’ailleurs eu en interview).
Pour Alex, c’était l’occasion de le voir pour la toute première fois. Il vous livre ces impressions dans ce nouveau numéro de Un Dimanche, Une Critique.
Massacre à la tronçonneuse (1974)
Réalisé par Tobe Hooper
Avec Marylin Burns, Allen Danziger, Paul A. Partain
Eggshells? Connait pas. Massacre dans le train fantôme? Pareil. Et Tobe Hooper? Ah, si vous êtes un fervent de films d’horreur, vous avez peut-être déjà entendu ce nom. Et encore. Pourtant, ce monsieur a réalisé pour son deuxième long métrage, en 1973, quelque chose qui est considéré comme l’une des plus grandes bible et référence pour le cinéma d’épouvante : Massacre à la tronçonneuse
Jeunes et insouciants, cinq amis traversent le Texas à bord d’un minibus. Ils s’aperçoivent bien vite qu’ils sont entrés dans un territoire étrange et malsain, à l’image du personnage qu’ils ont pris en stop, un être vicieux en proie à des obsessions morbides. Ce dernier ne tarde pas à se faire menaçant. Mais les cinq amis parviennent à s’en débarrasser.
Peu de temps après, une panne d’essence contraint le groupe à s’arrêter à une station-service. Non loin de là, une maison isolée attirent leur attention. Deux d’entre eux décident de s’y aventurer, mais lorsqu’ils tentent de pénétrer à l’intérieur, un boucher masqué surgit et massacre les deux adolescents avec une tronçonneuse. Un de leur camarade, parti à leur recherche, subit le même sort. Il ne reste alors plus que deux survivants, et la nuit commence à tomber…
Considéré donc comme un film culte, Texas Chainsaw Massacre est loin d’être exempt de défaut. Le premier constat à faire c’est que le film a terriblement vieilli. La réalisation est souvent cheap et visiblement, le film a eu un budget assez restreint, aussi bien au niveau des lieux (c’est filmé dans 4 endroits différents) que des acteurs, puisque en effet, ceux-ci surjouent tout au long du film. Tout respire donc à plein nez les années 70 (il suffit de voir les tenues/coupes de cheveux/lunettes)
Passé ce côté cheap, un véritable spectacle s’offre à nous. Après un début qui peine à démarrer, avec un rythme très lent, Tobe Hooper nous emmène dans l’antre du Mal, littéralement.Parsemant ça et là quelques petites touches horrifiques pour ne pas perdre son spectateur, on assiste au massacre (comme le dit le titre), dans les règles de l’art, d’une bande de jeunes. Faisant monter l’action et la tension en crescendo, la dernière partie du film est fabuleuse et relève du génie. Sans révélé quoi que ce soit sur le personnage culte de Leatherface, il arrive à mettre en place sa psychologie simplement par ces gestes et grognements, par sa démarche et surtout lorsqu’on visite l’intérieur de sa maison, apogée de sa folie animale et humaine. Et c’est lors de cette effroyable scène de repas que l’on voit à quel point Massacre à la tronçonneuse a été un modèle pour de nombreux films.
Pendant 1h30, le réalisateur arrive à jouer la carte du second degré constant. Il arrive à faire grandir en nous un sentiment très étrange, un sentiment d’amusement devant ce spectacle macabre, notamment lors de cette course poursuite interminable bourrée de faux raccords où Leatherface est plus ridicule qu’autre chose. Ridicule mais absolument flippant. On est alors tiraillé entre les moqueries et le malêtre. Le summum sera encore une fois cette scène de diner malsaine (c’est le mot), accumulant sequestration, blagues ignobles, sang, torture psychologique et ridicule. Difficile de savoir s’il faut rire, mais une chose est sûre, la salle est silencieuse, et malgré l’humour, le malaise et la tension son bel et bien présent, comme jamais.
Alors oui, les acteurs sont mauvais, mais Tobe Hooper le sait, et il en joue. Le doublage français n’aidant en rien, le personnage de Franky (l’homme en chaise roulante) est aussi doué que Simon Jérémy dans Red is Dead (le film du début dans la Cité de la Peur).
Et c’est avec cette ambiance créée que l’on voit que les Saw et autres films affreusement sanglant sont bien loin du compte. Il n’y a guère besoin de litre d’hémoglobine pour créé un malaise ambiant. Une bonne maîtrise de la mise en scène suffit amplement. Rien n’est montré. Tout est suggéré. Rien n’est montré.
Massacre à la tronçonneuse a vieilli, oui, mais c’est un film à voir, au moins si vous êtes fan du genre. Vous ne pouvez pas passer à côté.
– Alex
1 commentaire
par Olivier
J’ai jamais vu l’original. Le remake ne m’a fait ni chaud ni froid (à part Jessica Biel, mais dans un bon film d’horreur on n’est pas censé avoir le temps d’admirer les actrices)