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Le Film Culte : Le Train Sifflera Trois Fois
Le Train Sifflera Trois Fois fait partie de ses westerns absolument cultes comme Il Etait Une Fois dans l’Ouest, le Bon la Brute et le Truand ou Rio Bravo.
Si vous ne l’avez pas forcément vu, vous savez forcément que Gary Cooper y épouse la délicieuse Grace Kelly et que le film est réputé pour être en temps réel.
Et si vous ne l’avez pas encore vu, sachez qu’il est encore possible de le voir puisqu’il a bénéficié d’une restauration toute récente et est donc projeté en numérique à Paris au Reflet Médicis pendant les fêtes. La copie est absolument sublime. Et nul doute qu’elle débouchera par la suite sur une édition blu-ray de haut vol.
LA CRITIQUE
Do not forsake me, oh my darling
On this our wedding day
Do not forsake me, oh my darling
Wait, wait along
Il y a des films dont on garde un souvenir flou issu de l’enfance. Quelques plans, une ou deux scènes en particulier, une chanson et la sensation d’avoir passé un très bon moment. Et quand on revoit le film à l’age adulte, on se surprend à noter les différences. Ainsi, quand j’avais vu Le Train sifflera trois Fois en VHS il y a bien longtemps, je n’imaginais pas que le film était structuré d’une telle manière. Et dans mon souvenir, la bien sympathique fusillade de fin durait une éternité.
Sorti en 1952 et en noir et blanc, High Noon (c’est le titre en version originale) est un western atypique pour bien des raisons. Il raconte l’histoire d’un shérif, Will Kane, qui apprend le jour de son mariage le retour en ville d’un homme qu’il a mis en prison et qui revient pour se venger. L’homme, Frank Miller, arrivera pas le train de midi et trois de ses hommes de main (dont Lee Van Cleef dans son tout premier rôle) l’attendent à la gare pour ensuite aller en découvre. Kane décide alors ne pas renoncer comme prévu à son étoile et de tout mettre en œuvre pour arrêter Miller. De toutes façons, s’il ne le fait pas maintenant, il sera pourchassé. Voulant monter une milice, il va malheureusement se heurter à la population locale qui aurait aimé éviter le grabuge et va se retrouver tout seul dans des rues désertes face à son ennemi.
High Noon est un western atypique de part le choix de son histoire d’abord. Sorti en 1952 et pourtant tourné en noir et blanc, il ne comporte qu’une seule véritable scène d’action. D’une durée de 85 minutes (en temps réel, on y reviendra), il consacre la majeure partie de son histoire à différentes scènes de dialogues. Pas de poursuites, pas d’indiens, pas de duels, pas de chevauchée à travers l’ouest mais uniquement un Gary Cooper absolument impeccable (et d’ailleurs oscarisé pour le rôle) qui va quémander de l’aide dans toute la ville qu’il a toujours protégée.
Le réalisateur Fred Zinnemann et le scénariste Carl Foreman parviennent à maintenir le rythme des différents échanges entre les protagonistes sans que le spectateur ne s’ennuie jamais.
Et puis on va découvrir un héros pas tout à fait comme les autres. A cette époque, les shérifs de western étaient des as de la gâchette n’ayant peur de rien. Will Kane est un des ses héros qui révèle ses fêlures. Il va faire passer le devoir avant tout, et la protection des habitants de Hadleyville avant son mariage, certes, mais il va également révéler avoir peur. Peur de ne pas être à la hauteur face à quatre hommes impitoyables. Peur d’échouer et, de fait, de ne pas avoir pris la bonne décision : celle de fuir. Et Kane aura fort à faire puisque le reste de la ville aura aussi peur que lui, et que tout le monde trouvera une excuse pour ne pas lui prêter main forte. Mais contrairement au héros de 2012, il finira par prendre sur lui et se montrer à la hauteur.
L’autre particularité du Train sifflera trois Fois est de se dérouler en temps réel, ou presque. L’action commence à 10h40 (une pendule après la toute première scène affiche 10h42) et on sait que Frank Miller va descendre de son train -ponctuel- à midi. De là, on peut aisément deviner que le face à face entre les deux hommes ne durera que quelques minutes.
Zinnemann veille donc à respecter scrupuleusement cette notion de temps. Il glisse ainsi dans le décor de nombreuses horloges permettant au spectateur de se repérer (et insiste en faisant porter au héros une montre à gousset) et monte son histoire de manière à ce qu’aucune des scènes ne se chevauche chronologiquement. Il triche néanmoins un tout petit peu sur quelques notions de distance et, pour faire monter la tension, rallonge de quelques minutes une des scènes juste avant l’arrivée du train (celle où Kane écrit son testament, volontairement ralentie).
Il faut ajouter à cela, pour faire monter le suspens chez le spectateur, quelques plans des rails par lequel le train doit arriver, insérés régulièrement. L’autre élément est le fait de filmer avec de plus en plus d’insistance les différentes horloges, comme pour bien montrer que la menace est de plus en plus proche – et la situation de Kane de plus en plus désespérée.
Récompensé de plusieurs oscars, porté par des acteurs en grande forme, High Noon est un western qui est tout simplement tout aussi particulier qu’il est culte.
Le train sifflera trois fois – Sortie en 1952
Réalisé par Fred Zinnemann
Avec Gary Cooper, Thomas Mitchell, Lloyd Bridges
Alors qu’il s’apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu’un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous…