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Un Dimanche, Une Critique : Hulk
Sorti en 2003 (huit ans déjà), le film d’Ang Lee n’a pas tardé à être rebooté par Marvel, peu satisfait du résultat.
Pourtant, Hulk, n’était pas sans qualité. Si dans mon souvenir, le casting des seconds rôles était à la hauteur (Jennifer Connely, Nick Nolte), le film avait quelques sympathiques scènes dont l’affrontement avec les militaires dans le désert. Et toute une palanquée de défauts. Je suis sûr que vous vous souvenez notamment des fameux chiens…
Quoiqu’il en soit, c’est sur tout ça que revient Danny, Un Dimanche Une Critique de ce 20 novembre étant consacré à Hulk.
Hulk – Sortie le 2 juillet 2003
Réalisé par Ang Lee
Avec Eric Bana, Jennifer Connelly, Nick Nolte
Au cours d’une opération scientifique qui a mal tourné, le docteur Bruce Banner est exposé à une surdose de radiations nucléaires. Miraculeusement indemne, il sort néanmoins affecté de cette douloureuse expérience et développe le pouvoir de se transformer en Hulk, un monstre vert à la force surhumaine et à la rage incontrôlable. Cette créature ne se manifeste que lorsque ce dernier est soumis à une intense émotion.
Mis au ban de la société, le docteur Banner est obligé de se cacher pour ne pas faire subir aux autres sa métamorphose. Le général Ross, le père de Betty, l’ex-petite amie de Bruce, est chargé de stopper le monstre par tous les moyens. Glenn Talbot, rival scientifique de Banner, est également sur les traces de Hulk. Lorsque Betty découvre que la créature a un rapport avec les recherches du père de Bruce, elle devient la seule à pouvoir comprendre ce qu’est Hulk…
Savoir si une adaptation, qui plus est une adaptation de l’univers d’un super-héros, est acceptable ou non reste et restera probablement un débat sans fin. Quoi qu’il en soit, que l’on adhère ou pas à cette démarche, certains cinéastes partent du principe qu’il faut coller leurs propres visions à un univers déjà prééxistant et ultra-codifié afin de se le réaproprier. Toutes proportions gardées, on pourrait alors se dire que ce que Tim Burton a tenté avec Batman, Ang Lee l’a fait avec Hulk.
En effet, le scénario modifie profondément les origines du personnage tout en respectant néanmoins ses fondations, l’histoire du film ne reprenant pas tel quel ce qui est vu dans les comics, modifiant ainsi la façon dont Bruce Banner (Eric Bana) subit son irradiation et la manière dont est traité son traumatisme d’enfance.
Néanmoins, le film permet une approche intéressante dans la mesure où bien loin d’un blockbuster bourrin comme on aurait pu s’y attendre de la part du Géant Vert, Ang Lee prend le parti d’un long-métrage introspectif, contemplatif et visuellement recherché.

Voulant faire de Hulk une sorte de tragédie grecque dixit les propres mots du réalisateur, on observe un Bruce Banner qui vit sa vie sans se rappeler les débuts de son enfance. Bien plus tard, coincidant avec l’apparition de Hulk et la découverte de son père biologique David Banner (Nick Nolte), il prend pleinement conscience que ses transformations révèle le souvenir de l’enfant frustré qu’il était, incapable de s’exprimer autrement que par la rage.
Ce n’est que lors de sa propre recherche de ses origines, aidé par la femme de sa vie Betty Ross (Jennifer Conelly), qu’il comprend sa propre colère, ce qui mènera à un inévitable combat entre le paternel et le fils, un père en quête de pouvoir aussi bien au propre qu’au figuré puisque persuadé d’être capable de s’affranchir de sa condition d’être humain par la science (et y parvenant).
La scission fondamental entre les points de vue père /fils se repère aussi bien dans leurs actes que dans leurs discussions. Car Bruce Banner, loin de vouloir jouer au savant fou, est persuadé que son travail doit aider l’humanité à s’améliorer, justifiant par la même le changement profond du film qui oublie la bombe gamma des comics pour un autre projet à portée moins mortel, et mettant l’accent sur le geste héroique de Bruce lorsque celui-ci se met volontairement entre la machine hors de contrôle servant ses expériences et l’un de ses collègues en danger.
On pourrait alors se dire que Hulk représente aussi les conséquences inattendues de la science et les résultats parfois surprenants qu’ils peuvent donner lorsque des expériences dérapent.
L’entourage de Bruce Banner se retrouve alors à la fois fasciné et absolument horrifié par un tel résultat, et nous avons donc là un Bruce Banner davantage victime des événements, dont la puissance reste perpétuellement convoité ou bien alors considéré comme à neutraliser par des individus autour de lui dès lors que ceux-ci en comprennent le potentiel de destruction, aussi bien par le Général Thunderbolt Ross (Sam Elliott), père de Betty qui a déjà eu à se confronter à David Banner ou par Glenn Talbot (Josh Lucas), qui se retrouve également être le rival amoureux de Bruce vis-à-vis de Betty, agissant probablement aussi par jalousie autant que par conscience professionnelle.
Mais cette force qui sommeille en Bruce, dès lors qu’elle se réveille, se révèle être aussi un formidable élan de liberté. Car là où le scientifique se retrouve « piégé » en tant qu’humain dans sa vie, Hulk se déplace sans contrainte et se trouve être bien plus à l’aise dans des environnements naturels comme dans une fôret ou lorsqu’il se balade dans le désert, séquence où il n’aspire à rien d’autre que fuir ses assaillants mais aussi à se retrouver dans un endroit avec un maximum d’espace, loin des buildings et autres immeubles trop encombrants pour une créature imposante comme lui.
L’autre pilier sur lequel repose le film reste les rêves, l’inconscient, qui permet à Bruce de se rappeler son enfance bien évidemment mais aussi de communiquer avec le monstre, celui-ci et le scientifique partageant une mémoire commune mais ne s’appréciant pas pour autant. Pour preuve la séquence dans laquelle Bruce se regarde dans un miroir et voit le reflet de… Hulk, celui-ci méprisant l’humain avec qui il partage le même corps au point de vouloir l’étrangler.

Et même si le film laisse penser à une fin ouverte, on peut peut-être y voir un peu plus que cela. Bruce, désormais traqué, se réfugie dans une forêt amazonienne en tant que médecin pour des individus dans le besoin et ce qui est raccord avec les convictions du personnage.
Néanmoins, le fait d’agir dans un environnement naturel et spacieux peut peut-être faire comprendre qu’il aurait réussi à trouver une forme de paix intérieure avec Hulk, Bruce ayant parfaitement conscience que la créature est plus à l’aise dans ce genre d’environnement. Enfin, lorsque Banner est menacé par des hommes armés qui le mette en colère, sa transformation se révèle bien moins enragée que celles auxquelles on a eu droit pendant tout le long-métrage, Banner et Hulk étant probablement en accord pour agir contre ces individus dangereux.
En un sens, le scénario rappelle un peu ce qui a été fait sur le titre The Incredible Hulk dans les années 80-90, marquant à jamais la vie du Titan de Jade avec son approche sur la psyché de Bruce Banner, mettant un point d’orgue à expliquer l’origine de la colère de Hulk, symbole des frustrations enfantines et refoulées que Banner n’a jamais pu supporter et étant l’une des facettes de la psychologie d’un homme profondément névrosé voire même perturbé psychologiquement.
Pour la mise en scène en tant que tel, il faut voir la manière dont Ang Lee découpe les scènes, passant parfois de l’une à l’autre comme on pourrait lire les pages d’un comic-book, mettant plusieurs actions les unes aux côtés des autres en écran divisé. Quand à la B.O. de Danny Elfman, elle possède un thème principal qui, si il développe une ambiance grave et lourde au début, révèle un caractère d’urgence et inquiétant ensuite.
Libre à chacun de penser ce qu’il veut de ce que Ang Lee a pu faire de Hulk. Finalement, on peut penser que le film est à l’image du personnage qu’il met en image : mal-aimé
2 Comments
par Naoo
Critique assez médiocre pour être sincère et méchant.
Au même titre que pour la critique de Twillight je suis un fan, mais contrairement a eux je reviendrai argumenter très bientôt. En attendant c’est mon ressenti de lecture me pousse à réagir.
par Mr.Aka
Pour moi , une des plus grandes réussites de superhéros au cinéma (loin devant la version Leterrier). Certes le film a beaucoup de défauts, mais il a une réelle identité visuelle et une audace narrative auxquelles on pouvait s’attendre de Ang Lee. Les rapports père/fils étaient bien construits mais ne s’arrêtent pas assez tôt, toute la fin est minable avec la transformation de Nick Nolte granguignolesque. Dommage!Ce dernier surjoue constamment, le casting pour ma part n’éatit pas parfait (Glenn Talbot-bof). En revanche je trouve la scène des chiens assez originale et unique dans le genre, elle m’a laissée un trés bon souvenir de puissance, rage, acharnement…une belle réussite pour moi (quand je vois ce qu’on a fait depuis..äie aïe…)