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C’est un habitué du Festival d’Annecy, venu pour Lou et l’Ile aux Sirènes puis Ride Your Wave. C’est aussi une mégastar au Japon à qui l’on doit des séries merveilleuses comme The Tatami Galaxy, Ping Pong, Devilman Crybaby ou l’excellente Keep Your Hands Off Eizouken!.
Fondateur du studio Science Saru, il était invité à Annecy en tant que parrain du Marché du Film, où il a tenu une masterclass (voir notre livetweet). Il a également présenté Inu-Oh, un film aussi complexe que superbement animé qui raconte l’histoire d’un artiste du théâtre Noh au 14e siècle, mélangeant contexte et historique et modernité à travers des numéros musicaux que le réalisateur décrit comme « inspiré par Deep Purple mais avec des instruments historiques. »
Inu-Oh sortira dans les salles le 23 novembre prochain.
Quel est votre premier souvenir en matière d’animation ?
Je ne sais pas si c’est vraiment mon tout premier souvenir mais je me souviens surtout de Tetsujin 28-Gou, une série très ancienne qui était en noir et blanc.
[Tetsujin 28-Go date de 1963, compte 83 épisodes et est considérée comme la première série animée avec un robot géant. Il en existe plusieurs versions, la dernière datant de 2004]
Et plus tard, ado, quel dessin animé vous faisait rêver ?
Quand j’étais à l’école primaire, j’aimais beaucoup Mazinger Z et d’autres séries de robots géants. Mais à dix ans j’ai découvert Space Battleship Yamato, d’abord la série animée de 1975 puis le film Uchū Senkan Yamato sorti deux ans plus tard. Le film a été un grand succès au Japon, et quand je l’ai découvert, j’ai su que je devais travailler dans l’animation.
Vous regardiez Mazinger Z. Vous suiviez Goldorak aussi, qui a été un immense succès en France ?
Je regardais aussi Goldorak mais à l’époque j’avais déjà découvert Yamato et c’est devenu une obsession.
Vos films et séries ont en commun des scènes où les corps sont déformés par l’animation. Comment vous viennent ces idées de mise en scène ? Est-ce plutôt spontané ou beaucoup de travail de recherche ?
C’est un mélange des deux. Il y a forcément une part de réflexion mais il y a aussi des choses que je fais de manière spontanée, inconsciente. Je définis le mouvement pour donner un sens ou expliquer la situation. La taille du mouvement et sa direction sont là pour guider le regard du spectateur.
A la masterclass du Festival d’Annecy, en écoutant vos réponses j’ai eu l’impression que vous étiez quelqu’un de très instinctif dans votre travail.
Oui c’est exact et je tiens à cette façon de faire, qui est effectivement instinctive. Mais en vieillissant, je me pose de plus en plus de questions, notamment sur les raisons, le sens de ce que je fais.
Vous produisez des séries et des films à un rythme soutenu. Comment vous faites ?
La première fois que je suis rentré dans une studio d’animation, j’ai rencontré un certain Tomotaka Shibayama. J’ai trouvé sa manière de travailler, sur plusieurs projets en parallèle incroyable. J’ai voulu travailler comme lui, ce que je fais aujourd’hui. J’aime beaucoup avoir à trouver des solutions quand il y a beaucoup de contraintes.
Votre série Keep Your Hands Off Eizouken! parle de la création d’un anime. Est-elle au moins en partie autobiographique ?
J’ai effectivement cherché à mettre un peu de moi dans la série, surtout dans les séquences liées à la création de l’animation.
Science Saru est un studio indépendant qui produit des films un peu à part dans le paysage de l’animation japonaise. Est-ce qu’il est compliqué à maintenir à flot ? Est-ce difficile de financer vos projets ?
Je ne travaille plus au sein de Science Saru. Mais le studio bénéficie d’une stabilité qui a fini par s’installer. Mais le studio arrive à produire différents films avec différents réalisateurs.
Quel est le dernier film d’animation que vous avez vraiment aimé ?
Je l’avais déjà vu mais j’ai revisionné et redécouvert Liz et l’Oiseau Bleu de Naoko Yamada.
Merci à Guillaume, Guillaume et Renaud. Merci aussi à Florence Debardat, Zeina Toutounji aux équipes de AllTheAnime.