Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Piranha 3D : rencontre avec Alexandre Aja #1

En compagnie d’une petite dizaine de rédacteurs de différents sites web dont SFU et Films-Horreur, nous avons eu le plaisir de rencontrer Alexandre Aja. Pendant 40 minutes, il nous a parlé de l’excellent Piranha 3D (voir la critique de Basile), de son tournage, de son fabuleux casting mais a également évoqué Joe Dante, la 3D et son projet d’adapter Cobra au cinéma.
Voici l’intégralité de cette rencontre, dont une version audio.

Mise à jour avec la version vidéo de la rencontre, suivie par un petit bonus : le très court speech d’Alexandre Aja lors de l’avant-première de son film à l’UGC Bercy à Paris.


Rencontre avec Alexandre Aja – Piranha 3D

 

Quelle différence y a-t-il entre faire un film de genre en France et aux Etats Unis ?
C’est très différent. Y a une demande sans comparaison aux USA, même s’il y a un genre émergeant en France à peu près depuis Haute Tension. Ca reste ultra limité et extrêment difficile de faire des films d’horreur en France. C’est aussi difficile de trouver un public. Les deux sont liés : les films de genre français ne peuvent se faire que dans un certain budget, en dessous de 2 ou 3 millions d’euros et ils sont très glauques, très durs. Le public est donc un petit peu timide pour aller le voir en masse. Les films font donc 200 ou 300 mille entrées. Quand un film américain de genre arrive, ça prend une une autre dimension et les gens vont en salles.
Aux USA, c’est très différent, il y a une vraie demande, les Américains adorent ça et en tant que réalisateur de films d’horreurs, c’est un magasin de bonbons : on me demande du budget, des jouets, des acteurs fabuleux et on me dit de m’amuser et de faire un film qui fait peur, ou qui fait rire…

Ca ne vous donne pas envie de revenir en France dans un rôle un peu partenaliste, pour partager votre expérience ?
Ils ont une expérience aussi. Ils savent faire des films.

Oui mais vous faites des films qui marchent
Oui mais en France aussi on fait des films qui pourraient marcher. Il faudrait plus de budget, accès à plus de techniques, aux effets spéciaux. On peut faire des films avec une petite enveloppe mais à un moment il y a une limite. On peut faire L’Orphelinat, le film espagnol, mais il faut plutôt 15 millions d’euros que 2 ou 3. L’Espagne a compris quelque chose. En France, il n’y a toujours pas ce déclic qui fait de grands studios comme Europa, Pathé, Gaumont… Enfin si, Gaumont vient de le faire avec Splice qui est une production française. C’est donc possible mais pas encore généralisé.
Je ne me considère pas comme un grand frère. Je ne vais pas venir et donner des leçons.

Je suis assez fasciné par la qualité des effets spéciaux du film. Comment vous avez travaillé avec la société qui les a conçu ?
J’ai la chance de travailler avec Greg Nicotero, le « M » de la société KNB, depuis six ou sept ans maintenant, depuis La Colline A Des Yeux. On est sur la même longueur d’onde, on a les mêmes idées. Moi j’écris ce que j’ai envie de voir, par exemple une fille sortant l’eau bouffée par un piranha à hauteur de l’estomac. En parlant avec lui, on trouve un système, on regarde comment on va faire ça. Par exemple, on imagine qu’elle portera un tshirt pour qu’on voit moins la jonction avec le maquillage. Nicotero connait bien les effets spéciaux donc il trouve un mélange entre le réel et les fx. Ici, les jambes sont fausses, le torse est vrai mais elle a ses vraies jambes dans l’eau, avec un pyjama vert. Et on les efface ! Quand on fait du full CGI, on voit la limitation. Là on mélange les techniques, on arrive donc à quelque chose. Ici, c’est surement un des films les plus ambitieux que KNB ait fait. Aussi, dans mon budget, j’en prévois une partie pour nettoyer le maquillage, pour qu’on ait pas l’impression de voir quelque chose de faux, que ça soit transparent.

Justement sur cette scène, on dirait qu’il manque des plans. Il y eu de la censure ? Y aura-t-il une version director’s cut ?
Il y aura bien une version director’s cut. Ça n’était pas de la censure de ma part, c’était une censure du studio qui a eu l’impression que je me laissais un peu trop aller dans ce massacre. Ils pensaient que ca allait refroidir le public. Ça a été un bras de fer assez long. Cela dit, on ne pouvait pas tout se permettre. On n’a pas le budget d’Avatar. Il y a donc des choses qui étaient sur le papier et qui ne sont pas dans le film. Il y en a beaucoup qui seront dans le director’s cut, notamment un plan en plus pour cette scène en particulier. Cela dit, le massacre dans son ensemble est à peu près comme on le voulait.

Le director’s cut représente combien de minutes en plus ?
Ça se négocie parce qu’il y a des choses à faire, des effets à rajouter mais on en est à 6 ou 7 minutes.

Comment envisagez-vous votre carrière ? Est ce que vous faites les projets actuels pour faire ensuite un gros film ou plutot comme Florian Emilio Siri vous vous inscrivez dans la durée ?
Y a des projets qui me sont extrêmement chers parce que j’ai grandi avec…

Cobra…
Oui, exactement, j’ai grandi avec Cobra. Je me suis permis de penser que c’était faisable en film. J’ai rencontré quelqu’un qui cherchait à acquérir les droits. Je l’ai aidé et on a maintenant les droits pour le faire. Après, combien de temps ca me va prendre pour en faire une réalité, je ne sais pas. C’est un film très ambitieux, très cher, c’est la Guerre des Etoiles.

Votre vision de Cobra, c’est quelque chose d’assez épique à la Star Wars.
Il faut faire quelque chose à la hauteur de ce qui nous a fait rêver quand on était môme. C’est très spécifique aussi parce qu’aux Etats Unis, ils ne connaissent pas Cobra, la série ne leur est jamais parvenue alors que c’est un des mangas les plus connus et cultes au Japon. Ca a été un phénomène par le dessin animé en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne qui a marqué une génération, passionnée par Cobra. Pour faire Cobra en film, il faut réussir à en garder l’essence : l’aventure à travers l’espace. C’est Pirates des Caraibes dans l’espace donc c’est forcément du très gros budget.
Je ne sais pas encore combien de temps il me faudra pour en trouver le financement.

Sachant que Cobra n’est pas connu aux Etats Unis, êtes vous tenté par une histoire sur l’origine du personnage à la Batman Begins pour présenter le personnage ? Ou voulez vous démarrer directement sur une aventure ?
Ce qui intéressant, c’est de ne pas parler de l’origine de Cobra dans un premier film. C’est plus intéressant d’utiliser le personnage d’une des soeurs, Jane, pour en parler, d’évoquer le père et les cartes aux trésors tatouées sur leur dos. C’est plus intéressant de commencer par eux et de parler de Cobra par la suite.

Parlons du casting de Piranha 3D : Elisabeth Shue, Richard Dreyfuss. Comment est venu ce casting fabuleux ?
On était à l’écriture du script. J’ai commencé à faire des références au cinéma des années 80. Ca a commencé avec Elisabeth Shue, on a évoqué Richard Dreyfuss aussi. On a donc essayé d’avoir les acteurs auxquels on pensait et on les a eu. Ca a été magique parce que je ne voulais pas que des acteurs de talent, je voulais des acteurs qui amènent un morceau de notre culture. Je n’avais pas le temps d’établir les personnages alors je comptais sur ça : on connait tous Elisabeth Shue, on sait tous qui est Christopher Lloyd. Alors, quand il débarque dans le magasin de poissons tropicaux, on sait à qui on a affaire. C’est le cas pour à peu près tous les acteurs du film. Tout le monde amène un morceau d’une culture pas seulement des années 80 mais qui participe au coté popcorn du film, même les actrices de cul qui sont venues tourner.

Ça fait quoi en tant que réalisateur de diriger quelqu’un dont vous étiez fan étant enfant ?
C’est magnifique, formidable de bosser avec eux. Même Jerry O’Connell dont j’étais fan dans Stand By me, et même s’il a changé car maintenant il est grand et mince, il reste quelqu’un que j’admire énormément.
Pour être vraiment honnête, j’ai été très impressionné par Christopher Lloyd. Même s’il est venu qu’une journée, c’était magique. On avait Doc Brown sur le plateau ! Et Dreyfuss aussi, mais plus parce qu’il a accepté de jouer Matt Hooper, le personnage des Dents de la Mer. Il y a un plan sur son bateau où il ouvre une bouteille de bière, la caméra remonte sur son visage. J’étais là et pendant quelques secondes je me suis senti dans Les Dents de la Mer. C’était vraiment lui : même lunette, même costume, il chante la même chanson.
J’espère que cette idée de prendre un personnage d’un film pour le mettre dans un autre va inspirer des réalisateurs parce que c’est une manière vraiment sympathique de faire des cameos. Ca participe un peu à l’idée d’imaginer que les personnages vivent entre les films dans un monde parallèle.

Justement, ce coté référentiel, vous vous l’êtez autorisé parce que le film était suffisamment léger pour le faire ou est ce que c’est un truc que vous pourriez refaire dans d’autres films ?
Ca dépend du sujet mais là Piranha 3D pouvait se le permettre. Mais si on fait une histoire plus sérieuse, un drame, la référence tue l’immersion du spectateur.

Comment vous est venu le plan « de la bite » ? Comment c’est passé à la censure ?
C’est bien passé mais ca a été du travail. Quand ils ont vu le film, le plan n’y était pas encore, tout était en images de synthèse inachevées. Et puis on les a impliqués dans le processus, en leur envoyant des clips des différentes étapes de la scène. Et ca a finit par passer.
Mais le personnage de Jerry O’Connel est le vrai méchant du film qui essaye de se faire dévêtir n’importe quelle fille. Donc il fallait que sa mort soit liée à ce qu’il est. L’acteur s’est éclaté, il a fait des trucs énormes sur le tournage.

Vous êtes impliqué dans la suite annoncée ?
Pas vraiment. J’ai juste proposé plusieurs histoires…

Souvent les réalisateurs redoutent l’eau, les enfants…
Le désert l’été aussi, les figurants par milliers, les effets de maquillage et la 3D aussi… A l’écriture, j’aurai dû faire attention à ce que je mettais sur le papier. Mais j’avais envie de voir ce film là. C’était le plus difficile à tourner, en 42 jours. Mais malgré tout, ça reste un tournage mémorable. Evidemment, ce n’était pas désagréable de voir des centaines de jolies filles en bikini.
Les conditions très dures font que des liens très forts se créent au sein de l’équipe. On est tous dans le même bateau mais on a fini le film dans les temps et avec le budget.

Quel a été l’élément le plus dur ?
C’était pas le plus dur mais le plus pesant. C’était déjà évoqué dans les documentaires sur les Dents de la Mer ou Waterworld. On était sur un lac mais il y avait un courant et le courant fait que quand on positionne une caméra, tout bouge. Tout bouge tout le temps. Peu import les ancres, les cordages. On perd beaucoup de temps pour réancrer les bateaux, les caméras…

Parlons de la 3D. Le projet a été pensé en 3D mais tourné en 2D pour des raisons techniques…
On a commencé à préparer le film en 3D. On a été confronté à deux problèmes qui auraient pu être surmontés si on avait eu le budget d’Avatar : d’abord la chaleur, parce qu’on a tourné en été. La vraie 3D est uniquement électronique : HD, stockage sur disque dur, etc. Passé 45°, le matériel électronique fond. C’est donc un vrai problème, même avec des housses, des ventilateurs.
Ensuite, en vrai 3D, il faut exactement la même lumière sur les deux caméras sinon ça ne fonctionne pas. Or, la réflexion du soleil sur l’eau crée une lumière différente. Il aurait fallu corriger en post production mais ça coute énormément d’argent et on ne pouvait pas se le permettre.
Il y a deux ans, on nous a parlé d’un système qui était alors novateur : la conversion. J’ai vu deux trois séquences de Titanic et de Star Wars convaincantes mais surtout 20 minutes de King Kong converties et c’était époustouflant (qui a pris un an).
L’avantage de la conversion, c’est qu’on peut maitriser la 3D, ce qui n’est vraiment le cas des caméras. Mais ça demande une main d’oeuvre gigantesque et beaucoup de travail. Quand Michael Bay évoque la 3D sur Transformers 3 et dit qu’il faut 200 000 dollars par minute pour convertir un film, il est haut dans son estimation mais pas loin de la réalité. La conversion de Transformers 3 risque d’être impressionnante, pas forcément le film mais la conversion si. La 3D c’est un art difficile.

Cobra pourrait être tourné en 3D ?
Je l’envisage. Mais j’ai surtout envie que le film se passe, et je ne sais pas quand. Peut-être dans deux, peut-être dans cinq ans. Le jour où ca se fera, on sera peut être dans une période toute en 3D. Mais ce n’est pas forcément une obligation.

La 3D est pourtant devenue une condition sine qua none
Les studios essayent de pousser une révolution de format, un peu similaire à la couleur ou du son. Mais pourtant, ce n’est pas eux qui arriveront à le pousser. Mais si le sport s’impose, les autres médias comme les jeux vidéos, ça risque de venir une norme. Alors on fera des films en 3D.

Et en tant que spectateur, vous en pensez quoi ?
En tant que spectateur, je pense qu’on est encore entre les deux. La 3D se cherche encore, s’améliore. Parfois elle régresse. Ça dépend encore de qui est derrière, de comment c’est préparé etc. La 3D sans lunettes est en train de voir le jour, notamment sur téléphone. Si la 3D s’impose, dans dix ans il n’y aura plus ni de lunettes ni de problèmes de luminosité. Ça peut être qu’une expérience positive.

Justement, votre dernier film en 3D qui vous a plu ?
J’ai été de passage à Paris il y a quelques jours et j’ai vu Samy, l’histoire de la petite tortue en 3D. J’ai aimé la perception d’un enfant de 3 ans face à la 3D. Il voit qu’il peut toucher. toutes les réactions sont multipliées, il y a un vrai effet que les films pas en 3D ne peuvent pas apporter.

Et vous avez vu des films de genre français aussi récemment ?
Non, je n’ai pas vu de films de genre. Rien de rien. J’ai fini le film il y a dix jours et à part Samy, je n’ai rien vu. J’ai un retard de cinéma assez incroyable.

Vous regrettez pas que le film soit sorti après les vacances et pas avant ? Il aurait pu faire peur aux gens qui vont à la plage, comme les Dents de la Mer en son temps ?
La première date de sortie américaine, c’était le 16 avril pour le Spring Break et l’été derrière mais nous n’étions pas prêts. Dans le meilleur des cas, on aurait dû attendre le printemps prochain.

Parlez nous un peu du genre français.
Il y a un bouillon de créativité en France. Il y a de bonnes idées mais une production beaucoup trop frileuse, qui n’arrive pas à comprendre le modèle espagnol où on fait chaque année de très bons films de genre, primés, aboutis, respectés, bien joués, pas du tout les parents pauvres du cinéma et économiquement viable.
L’ensemble est prometteur mais il faut que les producteurs se réveillent et qu’ils donnent leur chance à ces réalisateurs pour qu’ils aillent plus loin. Sinon on restera dans du périphérique, gore, glauque, dérangeant mais qui ne tire pas profit du genre dans son ensemble.

Aux USA, le cinéma de genre français marche mieux que dans l’hexagone…
Ca s’est un peu calmé. Il n’y a plus vraiment de sortie cinéma même si certains sont sortis. Maintenant, c’est plus du DVD mais le DVD s’épuisant… Martyrs est le dernier qui s’est échangé. Et je ne crois pas que la Horde, que je n’ai pas encore vu, sorte en salles aux USA.

Y a beaucoup de morts dans Piranha 3D, des morts parfois jamais vues au cinéma. Vous vous êtes lâches à l’écriture ?
Le plus amusant, dans l’écriture, c’est de trouver des morts originales, d’en trouver soixante-dix et de devoir en choisir une vingtaine. J’aurai pu faire les 70 mais il fallait coller au budget à la durée. J’ai donc gardé le meilleur, le plus intéressant.
Mais la partie du processus la plus intéressante, c’est de trouver des idées parce que vous ne pouvez pas vous permettre de faire des mecs se faire dévorer dans l’eau. Il fallait des morts différentes, presque des mini courts métrages à chaque fois.

Comment avez-vous choisi entre le fait de montrer des morts « amusantes » plutôt que du premier degré ?
Quand j’ai reçu la première version du script il y a six ans -puisque ce n’est pas une idée que j’ai eu au départ, je l’ai reçue- c’était un film de piranhas écrit comme American pie. J’avais trouvé ça drôle d’en faire une comédie plutôt qu’un film d’horreur. Quelques années plus tard, quand on a reparlé du projet, j’ai repris l’idée, j’y ai ajouté plus d’horreurs mais je voulais rester dans l’humour noir. Je n’ai même pas essayé de faire quelque chose de terrifiant.
Ca peut être dérangeant mais si vous êtes fan de Bad Taste ou de Braindead c’est drôle de A à Z.

Comment vous est venu l’idée du ballet aquatique ?
L’idée est venue avec la 3D. La scène existait déjà mais il fallait la développer, qu’on ait envie de les toucher.

Quelle est l’implication de Gregory Levasseur sur ce film-là ?
On a travaillé le script ensemble mais il a plus fait un travail de producteur sur la distance. C’est un projet très politique, qu’il fallait protéger, il y a eu beaucoup de tractations dont il a été l’artisan.

Comment se sont passées ses transactions ?
Avec le studio ? Les films se font toujours comme un combat. Les investissements sont importants, il y a beaucoup d’enjeux, même en France. Mais en France, l’auteur a une sorte de liberté artistique absolue, il a le dernier mot. Aux USA, c’est le studio qui a le dernier mot. Il faut donc s’attendre à perdre. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas combattre. La plupart du temps, avec les bons arguments, on réussit à garder ce qu’on veut. Au bout du compte, ils veulent un film qui va plaire. Mais il faut convaincre.
Jusqu’à maintenant j’ai réussi à pouvoir les revendiquer et à pas me dire que ce n’est pas mon film.
Je reviendrai le jour où ça m’arrivera.

Le film a fait 10 millions d’entrées sur le premier weekend aux USA. Une suite est annoncée. C’était l’objectif, ces 10 millions ?
Non, et je pense qu’ils sont un peu déçus par cette ouverture mais il s’est passé quelque chose d’un peu particulier : Dimensions Films a vendu le film comme un film d’horreur, en ayant peur de la comédie. Ils ont un peu menti au public. Ils l’ont montré à la place deux jours avant la sortie. Ils se sont alors rendus compte que la presse lui réservait un accueil fantastique. La presse américaine adore le film, s’éclate, comprend le coté popcorn. Il y a donc une sorte de buzz qui s’est créé, il y a du changement.
En Angleterre, le marketing vend une comédie d’horreur fun et le film est en haut du box office.

Est ce qu’on pourra voir voir dans des genres de films un peu différent que l’horreur, comme Sam Raimi ou Peter Jackson qui s’en sont éloignés ?
Cobra !

Je parlais plutôt d’un univers où on ne vous attend pas, comme Peter Jackson et son Lovely Bones ?
Complétement ! J’adore le genre, j’y reviendrai, que ça soit en production ou en réalisation. Mais avant tout, ce sont les thématiques qui m’intéressent. J’ai eu des propositions sur des choses assez différentes mais je ne sais pas encore.

Il y a une rumeur autour d’un remake de Maniac…
Ce n’est plus une rumeur. Mais ce n’est pas moi qui vais réaliser. C’est un film que je vais produire avec Thomas Langmann qui a les droits. Il ne le montre pas mais c’est un fan de films d’horreurs. On a rencontré William Lustig il y a quelques temps pour acquérir les droits. Gregory Levasseur, mon meilleur ami, va réaliser. Ce sera son premier film.

Vous avez un point de vue sur les remakes ?
Je pense en avoir fait qu’un seul : la Colline a des Yeux. Piranhas n’en est pas un. Et je pense que certains films sont intouchables, parfaits quand on les regarde. En gros, je pensais que la Colline a des Yeux méritait un remake mais pas La Deuxième Maison sur la Gauche.
Après, je sais qu’il y aura un remake de Maniac. Je suis un fan absolu, comme beaucoup. Quitte à ce qui le remake se fasse, autant le faire entre nous : entre Greg et moi on est sûrs qu’on respectera l’essence pour reproduire les émotions de l’original.

Vous pensez qu’on peut encore faire un film comme Maniac maintenant ?
Oui, surtout si ça vient d’Europe. Maniac se passe à New York mais la ville a complétement changé depuis l’original. On ne pouvait pas sortir le soir. Il est temps de remettre un peu d’angoisse dans cette ville qui est devenue complétement aseptisée. Il y a un bon timing pour refaire un Maniac ! On évitera peut etre juste le coté bien crado de Joe Spinell. Le personnage aurait plus un coté charmeur que l’original vis à vis de ses victimes.

En parlant d’acteurs, est ce qu’il y a des gens avec qui vous rêvez de tourner ?
Avant de mourir ? Oui, il y en a. Il y aussi des acteurs avec qui j’ai envie de tourner avant eux ne meurent. J’aurai notamment voulu tourner avec Dennis Hopper, qui aurait pris le rôle de Richard Dreyfuss s’il avait refusé. J’aurai adoré pouvoir tourner avec Clint Eastwood ou une légende comme Redford.

A propos de l’affiche française de Piranha, très réussie, vous avez été consulté ?
L’affiche française est une évolution d’un concept que j’ai soumis à Dimension Films. J’ai eu de la chance jusqu’à maintenant, parce qu’il est difficile de convaincre le marketing américain notamment parce que je suis français. La France est plus réceptive pour collaborer.
L’affiche anglaise aussi est magnifique mais je n’y suis pour rien. Elle reprend des éléments de Piranhas 2, de James Cameron, avec une jeune fille dont les longues jambes sont dans l’eau. Le haut de son biikini flotte et on voit des piranhas. C’est très graphique. [Cliquez ici pour la voir].
Ca a évolué mais les études marketing montrent que les gros plans d’acteurs, comme sur les vieilles affiches, marchent mieux que les affiches concept.

Est ce que Joe Dante et Roger Corman vont voir le film ?
Joe Dante le verra, c’est sûr, on en a beaucoup parlé. Mais je ne suis pas du tout en contact avec Corman.
J’avais rencontré Joe Dante. On avait prévu un cameo pour lui dans le film, ainsi que pour James Cameron. Je les imaginais faire un speech de sécurité à deux sur un bateau. Dante avait dit oui, Cameron n’était pas libre


Rencontre avec Alexandre Aja + Bonus
envoyé par cloneweb. – Regardez plus de films, séries et bandes annonces.

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire