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NIFFF #1 : Ondine, Mutant Girls Squad, The Killer Inside Me …
Comme l’année dernière, CloneWeb couvre une nouvelle fois le Festival du Film Fantastique de Neuchatel en Suisse, le NIFFF. C’est l’occasion pour Jean-Victor et Arkaron, envoyés spéciaux sur place, de voir de nombreux films récents, en avant-premières mais aussi d’assister à des rétrospectives, notamment consacrées au cinéma fantastique suisse.
On commence aujourd’hui avec le résumé de la journée du lundi 05 juillet. Au programme notamment Ondine, de Neil Jordan, mais aussi The Killer Inside Me ou encore Mutant Girls Squad. Voici leurs courtes critiques.
Ondine, de Neil Jordan (Sortie le 25 août 2010)
Bande annonce – Critique
Arkaron: Une bonne idée assez bien gérée dans l’ensemble malgré une narration parfois laborieuse. Les acteurs sont très bons, les décors parfaits, et le scénario efficace jusqu’à un final assez décevant.
Jean-Victor : Si vous suivez régulièrement CloneWeb, vous avez déjà du voir la critique du boss!
En ce qui nous concerne, le film de Neil Jordan se pose comme une relecture originale et plutôt réussi du mythe de la sirène et ce malgré quelques longueurs et une fin tombant dans le didactisme à outrance, tuant tout mystère et diminuant le charme opéré par le long métrage. On notera la révélation féminine du film, Alicja Bachleda, qui risque de faire tourner plus d’une tête.
Mutant Girls Squad, de Iguchi, Nichimura et Sakaguchi (Sortie le 22 mai 2010 au Japon)
Bande annonce
Arkaron: Aller voir Mutant Girls Squad au ciné, c’est un peu comme quand vous vous posez devant un Michal Bay: vous savez exactement à quoi vous attendre, vous savez de quoi le film parlera (ou ne parlera pas), et comment ça sera torché… et vous aimez ça. Je sais que vous aimez ça bande de cochons. Bah ça tombe bien, parce que Mutant Girls Squad c’est un peu tout ce qui refoule dans le genre cinéma cheap fauché et monté entre la 23e bière de la soirée et un passage éclair aux toilettes. Et c’est bon… mais qu’est-ce que c’est bon. Certains troubles-fête vous diront que cette boucherie en continue orchestrée par trois jolies jeunes femmes s’essouffle après le premier tiers… ne les écoutez pas, car bien que le film accuse une baisse de rythme en son milieu, le troisième chapitre relance la machine de plus belle et surtout ne se moque jamais de son public. Vous vouliez voir des écolières en latex blanc découper des têtes à foison sur une musique synthé-rock 80’s exquise et kitsch? Here you go…
Jean-Victor : Un Gloubi boulga de tripes, de sang, de seins et d’effets gore en folie dans lequel seul le réalisateur du premier chapitre du film (découpé en 3 parties) réussi à user de son concept de façon réellement hilarante. Par la suite, l’avalanche de conneries intergalactiques ne parvient hélas à tenir ses promesses.
Enfin, pour peu que vous fantasmez sur des tronçonneuses anales et des poitrines siliconées à katanas, ca fait parfaitement l’affaire un samedi soir.
The Killer Inside Me, de Michael Winterbottom (Sortie le 11 août 2010)
Bande annonce
Arkaron: La bande-annonce avait placé la barre haut pour ce thriller au casting intéressant, Casey Affleck, Kate Hudson et Jessica Alba en tête. Petite déception due à un récit pas toujours fluide et quelques longueurs de ci de là. La nature du héros désamorce par essence l’empathie mais le sujet est assez bien traité pour conserver l’attention du spectateur.
Jean-Victor: remière grosse attente du festival, pour un résultat des plus étonnants mais aussi qui laisse perplexe. Non pas que le film soit mauvais, loin de là, mais la froideur de la mise en scène et le point de vue très neutre du réalisateur sur son personnage tend à laisser de marbre même si c’est bien là la source de la ¨polémique¨ sur le film, pour cause de violence montrée de manière frontale et sans aucun détour, dans des scènes pour le coup réellement percutantes. Casey Affleck est absolument phénoménal et imprime la pellicule de sa présence aussi fascinante que dérangeante, alors que le reste du casting se défend dans un récit qui peine quelque peu à renouveler ses enjeux en tournant quelque peu en rond. Cela dit, c’est typiquement le film qui fera parler de lui.
Die Ewige Maske, de Werner Hochbaum (1935)
Arkaron: Premier film de la rétro suisse mise à l’honneur pour cette 10e édition, Die Ewige Maske nous entraine dans l’esprit d’un médecin qui se sent coupable de la mort d’un patient en phase terminale après avoir essayé un nouveau remède sur lui. Bien qu’intéressant, le film souffre d’un nombre trop important de scènes illustratives à outrance et d’une résolution bien trop banale pour le sujet traité. Dommage, parce que la réalisation tient la route et les acteurs sont convaincants pour les standards de l’époque.
Strasek – Der Vampir, Theodor Boder (1982)
Arkaron: Hommage au cinéma vampirique des années 30 franchement fauché et franchement « fantasmagorico-expérimental » (entendez venteux) d’une heure et demie et à peu près autant de plans différents … croyez-moi, regarder une image fixe qui veut rien dire pendant cinq minutes, c’est long… mais regarder 18 images fixes qui veulent rien dire pendant cinq minutes chacune, c’est long…
Strigoï, de Faye Jackson (2009)
Arkaron: Musique folklo, vampires, bouffe et cadavres dans une petite ville roumaine, ça ne pouvait être que bien se disait-on… et bah non. Du vide intersidéral sur fond d’illustration satirique du système social à peu près aussi excitant qu’une tartine de Cénovis pour un non-suisse…
Jean-Victor: Prenez un pays de l’est typique, avec des habitants typiques aux éternels problématiques typiques (Put**n de gitans et de communistes). Ça pouvait faire un énième film à festival bobos sur la condition humaine mais c’était sans compter sur un soupçon de fantastique puisqu’il est question de « Strigoï » (prononcez « CHTRIGOYYYE! »), autrement dit, de vampire ! Attention, c’est loin d’être du Twilight puisque là on voit des vieilles femmes passant leur temps à vider des frigos, des mecs passant leur temps à boire autour d’un cercueil, des suçons en folie…et c’est à peu près tout!Une curiosité quasi interminable et dont on fini surtout par se demander : What’s the point?
5150 Rue des Ormes, de Eric Tessier (2009)
Bande annonce
Jean-Victor: La première vraie surprise de ce festival est…québécoise. Film de kidnapping virant progressivement vers l’horreur, ce pur produit du Québec réussi là où beaucoup échouent, notamment en France. Sans jamais se fondre dans les canons identitaires américains ultra rabâchés, cette Rue des Ormes parvient à jongler constamment entre humour noir, thriller et horreur sans jamais perdre son spectateur en chemin grâce à quelques intrigues qui ponctuent subtilement un récit déjà prenant. La thématique centrale du jeu et de l’obsession se révèle pertinente, le final cartonne sévère et Normand d’Amour fait preuve d’un charisme étonnant. Priez pour que ca arrive chez nous parce que c’est de la bonne came !
4 commentaire
par David
J’aimerais seulement apporter quelques commentaires au sujet du dernier film, 5150 rue des Ormes. En premier lieu, je dois dire que je suis Québécois. Je suis un fan du travail de Patrick Senécal (l’auteur du roman qui a inspiré le film). Mis a part l’excellent jeu d’acteur de D’amour, le film n’est qu’une pâle copie de ce que le roman offre. Il est d’ailleurs a peine meilleur que ce qu’Eric Tessier avait essayé quelques années plus tôt, soit l’adaptation d’un autre roman de Senécal, Sur le seuil. Grondin est plus risible qu’autre chose dans ce rôle. Pourtant, nous savons tout le talent dont recèle ce comédien d’envergure. C’est dommage.
Je vous suggère plutôt de voir « Les sept jours du Talion » (aussi de Senécal), qui en jette beaucoup plus. Insoutenable, froid, le film de PODZ (nom du réalisateur) perturbe et fait frisonner.
J’ai beaucoup de respect pour Cloneweb, j’aime beaucoup ce que vous faites. Mais pour les « ostie de tabernacle » on peut laisser faire les clichés svp? C’est comme dire que tous les Français portent le béret et le pain baguette sous le bras. À bon entendeur…
par David
Un petit ajout, la vraie perle de 5150 rue des Ormes est Mylène Saint-Sauveur… :)
par cloneweb
@David > Oops, j’avais pas lu l’avis de JV jusqu’au bout. Désolé pour le cliché idiot, je vais le retirer, c’est un peu con :)
On ne se moquera plus que des Suisses pendant le festival
Et je viens de mettre « Mylène Saint-Sauveur » dans Google Images, elle est effectivement délicieuse :)
par David
@cloneweb ahahah! disons qu’il y a autres choses de plus drôles que nos jurons… ;) si vous n’avez pas vu Mylène jouer dans le film, attendez dans la voir… elle est cinglée et on aime :) D’ailleurs je vous avise que c’est le début du festival FanTasia à Montréal le 8 juillet, À suivre de très près, le plus grand festival de genre en Amérique http://www.fantasiafestival.com !