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NIFFF #1 : Hollow, Homesick, La Légende des 7 Vampires d’Or…

Nous sommes pour la sixième année consécutive au Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel, le fameux NIFFF ! Et une chose est certaine, le festival s’annonce cette année particulièrement chaud bouillant.

Que ça soit à travers la chaleur des Neuchâtelois, la température extérieure battant des records pour la Suisse ou une programmation particulièrement bouillante, la semaine sera chaude !

Et comme chaque année, nous vous proposons de revenir sur les différents films vus là-bas, entre avant-premières et rétrospectives. Cette première journée aura notamment été marquée par une histoire de voisinage, la collaboration entre la Shaw Brothers et la Hammer ou encore un film de blaxploitation.

 

Hollow
Réalisé par Ham Tran

Troisième film du réalisateur vietnamien, Hollow nous est vendu comme un renouveau du genre au Vietnam, pays longtemps marqué par la censure.
S’ouvrant sur un superbe plan où la caméra tourne autour d’une jeune fille s’apprêtant à se jeter d’un pont, Hollow est formellement très réussi. La caméra de Tran est toujours impeccablement posée, les cadres et la lumière sont superbes. Et les comédiens sont particulièrement inspirés pour raconter cette histoire qui fait largement penser à l’Exorciste, si ce n’est qu’il y a d’avantage de personnages au sein d’une famille recomposée.
Malheureusement, Tran -également scénariste- se perd dans son histoire en amplifiant le drame familial, en ajoutant une sous-intrigue, et en cherchant vers la fin à recoller les morceaux. Entre temps, il aura perdu en route son spectateur. Dommage donc, malgré de belles images.

 

Homesick
Réalisé par Jakob M. Erwa

Amateurs de films en plans fixes, Homesick est pour vous. Se déroulant presque intégralement dans un appartement, la réalisation de l’Allemand Jakob M. Erwa est intégralement faite au trépied, offrant de très longs plans qui ne bougent pas et où l’action est parfois hors champs. C’est parfois efficace mais aussi parfois pénible tant on aurait apprécié que ça bouge d’avantage.
Homesick, comme son nom l’indique, raconte l’histoire d’une jeune femme qui est malade à cause de sa maison. Elle et son compagnon emménagent dans leur nouveau logement et sont confrontés à leur voisine et gardienne. Histoire classique de harcèlement dans laquelle l’un observe l’autre, jusqu’à ce qu’elle finisse par craquer mais où le point de vue finit par évoluer puisqu’on va finir par se demander si la jeune victime ne se fait pas des films dans sa tête, ne devenant pas juste complètement parano parce que sa voisine l’a un peu observée.
Malgré quelques bonnes idées, Homesick s’avère être finalement plan-plan et on a l’impression que le métrage dure plusieurs longues heures. Tant qu’à voir une histoire de voisinage qui tourne au harcèlement malsain, préférez donc Malveillance de Jaume Balaguero.

 

La Légende des 7 Vampires d’Or (1974)
Réalisé par Chang Cheh & Roy Ward Baker

Pour bien commencer cette 15ème édition du NIFFF, quoi de mieux que la première sélection annoncée, à savoir Guilty Pleasures ! Une sélection dont le nom explicite ne ment pas sur la marchandise, comme en témoigne cette Légende des 7 Vampires d’Or, fruit de la collaboration improbable entre la Shaw Brothers et la Hammer, à une époque où l’entreprise asiatique tentait de trouver un nouveau souffle économique. Le résultat est à la hauteur de la collaboration, à savoir un mélange curieux dans lequel Peter Cushing joue un Van Helsing vieillissant venu traquer en Asie un groupe de vampires occultes qui terrorisent la région. Caché parmi eux, on trouve nul autre que le comte Dracula !
Même si le rythme est d’un autre temps, avec un découpage ultra pondéré et une suite de dialogues un peu plombante par moment, la rencontre entre ces deux folklores bien distincts produit un amusement certain, même si la partie asiatique prend pas mal l’ascendant sur les monstres britanniques. Le kung-fu est à l’honneur, dans des combats aux chorégraphies peu inspirées et assez redondantes.
Il reste une curiosité rigolote pour les amateurs, mais en aucun cas indispensable.

 

Blacula (1972)
Réalisé par William Crain

En continuant dans les Guilty Pleasures, on a eu affaire à une autre rencontre improbable, celle de la Blaxploitation et une nouvelle fois du vampire ! Et le mariage s’est fait dans les règles, puisque bien des années après le décès de Dracula, voilà que ressurgit d’une tombe oubliée son successeur black : Blacula ! On pouvait imaginer que le groove du ghetto viendrait s’installer en Transylvanie, et c’est l’inverse qui se produit : Blacula débarque à Los Angeles et commence à multiplier les victimes tout en draguant une femme ressemblant comme deux gouttes d’eau à sa promise passée.
Si la partie purement blaxploitation avec enquête de flics bad ass, passages gangstas en boite et poursuites sur musique funky ne détonnent pas du genre, il est assez réjouissant de voir un grand couillon tout de noir vêtu se la péter comme un baron de la drogue en discothèque, ou chasser une nana avec un fond sonore groovy qui n’a juste rien à voir ! Ça ne vole pas haut, même pour une chauve-souris, mais c’est rigolo !

 

The Devils (1971)
Réalisé par Ken Russell

Adapté du roman Les Démons de Loudun de Aldous Huxley, The Devils de Ken Russell a défrayé la chronique et s’est payé la censure de plein fouet. Il faut dire que cette fresque rentre sans détour dans les dérives extrêmes de la religion, en montrant comment une citée française au 17ème siècle sombre dans la décadence totale quand un prêtre prend le pouvoir dans ces lieux en ayant la protection du roi Louis XIII. Quand le pouvoir et la religion s’alimentent dans leurs plus mauvais travers, la corruption et le sexe prennent le pas et les religieux dégénérés abusent de leur statut prétendument divin pour excuser leurs abus. Le film est une fresque hallucinante, avec une galerie d’acteurs possédés et des tableaux tous plus dantesques les uns que les autres, avec une mise en scène grandiloquente qui immerge frontalement le spectateur dans ce monde en perdition, où l’humain retourne à des états primaires sous des prétextes fallacieux. Un voyage pantagruélique dans la folie humaine, qui mérite grandement d’être redécouvert.

 

True Love Ways (2014)
Réalisé par Mathieu Seiler

Après Der Ausflug, Mathieu Seiler confirme son retour avec True Love Ways que l’on n’aura pas attendu longtemps contrairement à son précédent film. Toujours obsédé par l’idée d’une femme enfant confronté à un monde onirique et violent, Seiler met en scène une jeune demoiselle forcément belle à s’en damner qui délaisse son copain après être tombée amoureuse d’un homme mystérieux dans un rêve !
Le bougre ne se laisse pas faire, et organise un faux enlèvement pour la reconquérir qui va mal tourner…
Toujours dans ses thématiques habituelles, en renouant avec le noir et blanc de son premier film choc Stephanies Geschenk, Seiler tourne malheureusement en rond et avec bien moins de pertinence que son essai il y a 10 ans. Là où Der Ausflug marquait une certaine évolution, True Love Ways est une régression certaine, avec une image numérique par moment assez moche et certains essais graphiques complètement hors sujet.

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