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L’Etrange Festival : le palmarès, jeudi et vendredi

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, hier soir, l’Etrange Festival s’est terminé. Nous vous reparlerons très vite de ces deux derniers jours, notamment avec Dredd, projeté comme film de clôture.

Le grand gagnant du festival est Headhunters que nous avons vu le premier jour (retrouvez notre avis ici) puisqu’il gagne le Prix Nouveau Genre ainsi que le Prix du Public.

Le reste du palmarès est dans la suite et il est complété par les films vus jeudi et vendredi dont Maniac de Frank Khalfoun produit par Alexandre Aja (et un avis totalement différent de celui déjà publié) et A Fantastic Fear of Everything, nouvelle comédie mettant en vedette Simon Pegg.

 

PRIX NOUVEAU GENRE (compétition Long Métrage en partenariat avec Canal+Cinéma) :
– « HEADHUNTERS » de MORTEN TYLDUM – Norvège / Allemagne – 2011 – 1h40 – Drame – Couleurs.
Après « Bullhead » de Michael R. Roskam, pour sa troisième édition, le prix « Nouveau Genre » est à nouveau remis à un film européen.

Le PRIX DU PUBLIC récompense également « HEADHUNTERS » de MORTEN TYLDUM.
GRAND PRIX CANAL+ (compétition Court Métrage) : « BASTAGON » de Marc SCHLEGEL – Autriche – 2011 – 20’31 – Expérimental – Couleurs
PRIX DU PUBLIC (compétition Court Métrage) EX ÆQUO :
– « DRAINED » de Nick PETERSON – USA – 2011 – 12’ – Animation – Couleurs
– « HOW WE TRIED A NEW COMBINATION OF LIGHT » de Alanté KAVAÏTÉ – France – 2012 – 40’ – Expérimental – Couleurs

 

Bullet Collector (2011)
Réalisé par Alexander Vartanov
Avec Yuliya Aug, Ivan Basov, Pyotr Fyodorov
Un adolescent de quatorze ans déteste sa vie. Tentant de fuir son existence morne où il se sent faible et lâche, il s’invente un monde fantastique où il lui est possible de tout affronter. Lorsqu’il s’échappe de chez lui et atterrit dans une maison de correction, les rêves et la réalité ne font plus qu’un.

Voici un premier film d’un réalisateur russe s’étant dépatouillé comme pas permis pour le produire indépendamment, faute de mieux, et se retrouvant dans l’impossibilité de projeter celui-ci dans son pays suite aux nouvelles règles de censure établies là-bas, que l’œuvre explose dans tous les sens bien évidemment. Avec ce parcours d’adolescent misérable qui tente d’animer son quotidien et de se sortir de la pauvreté ambiante par les histoires qu’il s’imagine, Bullet Collector se veut être un long-métrage percutant, qui n’hésite pas à rentrer dans le lard du spectateur. De notre côté, on a bien eu du mal à raccrocher nos wagons à la chose tant sa longue durée et son ambiance noire sont plus assommantes qu’autre chose. Ceci dit, pour un premier film, force est de constater un travail sur l’ambiance soigné, et de très belles images.

 

Berberian Sound Studio (2012)
Réalisé par Peter Strickland
Avec Toby Jones, Tonia Sotiropoulou, Cosimo Fusco
Dans des studios italiens spécialisés dans les films d’horreur, le travail d’un ingénieur du son prend une tournure de plus en plus inquiétante…

L’Etrange Festival porte merveilleusement bien son nom, surtout quand il nous montre un film aussi original que Berberian Sound Studio. C’est l’histoire d’un ingénieur du son anglais qui se retrouve sur la post-production d’un film d’horreur en Italie. Jusque là, rien d’anormal, sauf que petit à petit, ses employeurs et collègues de travail vont avoir une attitude désagréable, et l’ambiance va devenir anxiogène… Soyons honnêtes, nous n’avons pas compris une bonne partie de l’histoire. On se rassure comme on peut en voyant que nous sommes loin d’être les seuls, mais la bizarrerie dans laquelle tombe le film dans sa dernière partie brave tellement la raison qu’on n’a toujours pas réussi à raccrocher les wagons. Cela n’empêche pas d’apprécier un travail sur l’ambiance et le son assez étonnant, le film s’avérant captivant malgré les difficultés de compréhension.

 

Maniac (2012)
Réalisé par Franck Khalfoun
Avec Elijah Wood, Liane Balaban, Nora Arnezeder
Dans les rues qu’on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps, timide propriétaire d’une boutique de mannequins, se remet en chasse. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l’aide pour sa nouvelle exposition…

Après avoir explosé le classique de Wes Craven dans un remake déjà inscrit au panthéon des films d’horreur des années 2000, Alexandre Aja nous avait prouvé sa capacité à réinventer des œuvres cultes avec un Piranha 3D des plus revigorants pour quiconque aime le teenager débile charcuté. Du coup, le voir à la production du remake d’un modèle du genre aux côtés du réalisateur de l’original nous donnait confiance en cette nouvelle version de Maniac, tout comme l’idée de voir Elijah Wood en tueur psychopathe. Il aura fallu 5 petites minutes pour faire voler tout cela en éclats puisque ce remake n’est qu’un slasher débile donnant dans les effets gores à de rares occasions quand il n’est pas en train de placer un dispositif de caméra subjective bordélique au possible et dont les coupes intempestives et le champ de vision limité (le bonhomme doit avoir une drôle de morphologie pour ne voir que ses mains ou ses pieds) empêchent toute suspension d’incrédulité. Les hommages à l’œuvre originale sont en plus assez racoleurs mais surtout, la volonté d’expliquer les raisons des tourments du tueurs de manière hyper rationnelle sont en contradiction totale avec l’œuvre d’origine, dont on ne retrouve pas une seule seconde l’atmosphère poisseuse et perturbée tant l’artificialité totale de la mise en scène se voit à chaque instant. Un ratage, un vrai.

 

The Fourth Dimension (2012)
Réalisé par Harmony Korine, Aleksei Fedorchenko & Jan Kwiecinski
Avec Val Kilmer, Rachel Korine, Josh Belcher
Trois courts métrages mystérieux illustrant La Quatrième Dimension : Lotus community workshop de Harmony Korine (Gummo), Chronoeye de Aleksey Fedorchenko (Le dernier voyage de Tania) et Fawns de Jan Kwiecinski, court métragiste polonais de renom.

Qu’est ce que la quatrième dimension ? Voilà une question bien délicate à laquelle ont du répondre trois réalisateurs embarquer dans cette compilation de courts-métrages conçus selon des règles bien précises. En effet, les cinéastes avaient un cahier des charges des plus exigeants et loufoques, leur imposant par exemple d’appeler un de leur personnage Mickey House ou de réaliser une scène à l’aveugle choisie par les producteurs. Voilà donc que Harmony Korine dirige Val Kilmer en prêcheur superstar dont le show grotesque fait pourtant mouche tandis que Aleksei Fedorchenko montre l’histoire d’un type qui peut revoir des fragments de sa vie en entrant des dates sur son ordinateur, Jan Kwiecinski ayant décidé pour sa part de voir des jeunes errer dans un village désert. Hormis le premier court de Korine qui s’avère plutôt rigolo, les deux autres font tourner une idée unique en boucle sans jamais proposer une quelconque variante, et il faut bien avouer que le tout est très très long, pour ne pas raconter grand chose, si ce n’est rien. On vous prévient parce qu’on est sympa : vous n’apprendrez rien sur la quatrième dimension en regardant ce film, ni sur quoi que ce soit d’ailleurs.

 

L’homme à la caméra (1929)
Réalisé par Dziga Vertov
La petite ville d’Odessa s’éveille. Un jour comme les autres s’annonce. « L’homme à la caméra » sillonne la ville, son appareil à l’épaule. Il en saisit le rythme et, à travers lui, celui des vies qu’il croise.

Premier film de la carte blanche offerte à Jan Kounen, L’homme à la caméra est un classique du cinéma soviétique et même de l’histoire du cinéma en général, et pour cause. Avec ce documentaire tourné durant une traversée de l’URRS, Dziga Vertov voulait voir toutes les possibilités offertes par sa caméra et mettre en place un véritable langage cinématographique, déployant toutes une série de mouvements de caméras, de valeurs de plans et de focales ou encore de transitions au montage pour voir les différents effets produits par les images et leur juxtaposition. Le résultat est assez ébouriffant tant le film emporte son spectateur dans un tourbillon créatif démentiel pour son époque, qui a posé des bases éculées durant des décennies et dont l’impact se ressent encore aujourd’hui. Un choix pertinent de la part du réalisateur français, qui faisait un pont entre Dziga Vertov et Ron Fricke (Samsara) concernant un cinéma ne jurant que par la toute puissance de l’image. On en connaît un paquet qui pourrait en prendre de la graine…

 

A Fantastic Fear of Everything (2012)
Réalisé par Crispian Mills & Chris Hopewell
À force de vouloir changer de spécialité en se dirigeant vers la littérature criminelle, un écrivain de livres pour enfants nourrit une obsession maladive pour les serial-killers Victoriens sur lesquels il effectue des recherches. Sombrant dans la paranoïa, il doit faire face à son psy, à son agent et à un producteur hollywoodien…

Dans la nouvelle comédie délirante de Simon Pegg, le personnage interprété par celui-ci est un écrivain en plein travail de recherche autour des serial killers pour son prochain roman et qui va tomber dans la démence paranoïaque extrême puisque, comme l’indique le titre, le bougre va se mettre à avoir peur de tout. Pitch pour le moins rigolo, ce Fantastic Fear vaut moins pour son scénario plombé de quelques longueurs que pour son génial comédien principal se livrant ici à un one man show à sa mesure, complètement délirant et offrant certains sketches qui ne manqueront pas de faire rire les amateurs du bonhomme. Pour les autres, vous pouvez allègrement passer votre chemin, même si l’ambiance rétro du film et sa bande son irrésistible (It’s the Final Countdooooooooown !) montrent le soin dont le tout a bénéficié. Avec une histoire un peu plus condensée et structurée, on aurait eu une bonne comédie mais on devra se contenter d’un très bon one man show. Perso, ça nous va.

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