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Journal de Cannes : Jour #8

A quelques heures de la remise de la côture du Festival de Cannes, revenons quelques jours en arrière -et avec un peu de retard- sur la journée de mercredi.

Jean-Victor étant désormais seul maitre à bord et ayant des obligations pour Après la Séance, ce sont désormais des Journaux plus sérieux qui vous attendent, moins de séries et de bêtises au Marché du Film, mais toujours autant de cinéma.

Au programme de ce 8e jour, Robert Redford et le remake d’un film assez gore. En attendant le palmarès, vous pouvez retrouver tous nos articles et avis cannois en cliquant ici.

Mercredi 22 mai


Après le succès de l’Odyssée de Pi l’an dernier, on a eu l’occasion à Cannes de découvrir une variante du naufragé seul sur un bateau puisque J.C Chandor, remarqué pour son Margin Call, est venu présenté All is Lost.
L’histoire est très simple : c’est Robert Redford qui se réveille brusquement sur son bateau tout juste percuté par un cargo en pleine mer. Le début d’un long cauchemar au beau milieu de nulle part, le spectateur suivant constamment le personnage seul et silencieux qui va enchainer les manœuvres de navigation et de survie pour espérer s’en sortir alors que la situation est de plus en plus désespérée.
Brut de décoffrage et sec, le film l’est assurément tant Redford fait son truc sans jamais parler, le spectateur étant seul avec lui dans le naufrage. Pourtant, on a bien du mal à rentrer dans le film pour plusieurs raisons assez minimes au premier abord. Le fait de donner le rôle à Redford est sans doute une mauvaise idée : on ne sait rien du personnage et pourtant, on projette d’entrée Redford dessus, avec toute l’imagerie qu’il porte sur son visage bien usé. Un détail qui casse l’adhésion au personnage et la crédibilité de la chose, surtout avec une mise en scène assez rigide, qui n’ose jamais bousculer ses cadres, ce qui donne à sentir le tournage et l’équipe derrière.
Un simple 180° pour bien placer le héros au milieu de nulle part aurait suffit mais du coup, on ressent la fabrication, surtout avec quelques faux raccords.
Le récit est en plus extrêmement redondant (en gros, le mec résout un problème qu’un plus gros survient, etc) et même si on accorde une grande ambition à la chose et le respect du concept initial, ce bien singulier objet nous a laissé de marbre…

A Cannes, ça peut paraître bizarre, mais on voit aussi des films de genre. Sisi, des trucs avec du sang, parfois même du gore, et des joyeusetés type meurtres, vampires et j’en passe. Du coup, on a découvert We Are What We Are, remake américaine de Nous sommes ce que nous sommes (jusque là, rien de nouveau), film de cannibales mexicain que nous avions vu à l’Etrange Festival il y a quelques temps déjà
C’est réalisé par Jim Mackle l’auteur de Stake Land, peu apprécié dans ces lieux, et ça reprend vaguement l’idée de l’original, à savoir une famille de rednecks qui a pour tradition de temps à autre de servir leurs voisins au souper. Ca a le mérite d’être bio.
Un petit rite comme toutes les familles en ont, qui va être légèrement perturbé le jour où maman va passer l’arme à gauche, les deux jeunes adolescentes devant désormais se préparer à rameuter la bouffe. La version mexicaine ne volait pas très haut et avec sa photographie assez léchée au service d’une ambiance froide et malade, We Are What We Are semblait parti pour être une bonne petite série B, portant un regard assez tendre sur ses deux héroïnes qui tentent de s’émanciper du joug envahissant d’un père ultra stricte.
Enfin ça, c’était jusqu’à ce que le film parte complètement en sucette, avec un final de slasher con-con, une volonté de violence gratuite contradictoire avec les rituels ancestraux de la famille et un script qui, du coup, fait voler en éclat le peu de crédibilité qu’on pouvait lui accorder au début. Le film essai pourtant de creuser certaines thématiques autour du passage à l’âge adulte des fifilles, en racolant une fois de plus dans une série d’évènements sur-appuyés dans leur représentation. C’est con, très très con, avec un final bien grand guignolesque pour achever comme il faut ce ratage des plus ennuyeux.

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