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Guillermo del Toro parle animation et présente Trollhunters

C’est l’événement de la cuvée 2016 du Festival d’Annecy : la présence de Guillermo del Toro, venu nous faire découvrir en avant première mondiale les premières images de Trollhunters, une série animée qu’il a développé avec Dreamworks Animation pour Netflix et qui sera disponible à la fin de l’année.

Nous étions dans la salle.

La première fois que j’avais croisé Guillermo del Toro, c’était lorsqu’il était passé à Paris présenter Hellboy 2 lors d’une avant première. Il avait tenu au public un petit discours de quelques minutes, où il évoquait les créatures créées pour le film, et était parvenu à faire rêver le public alors présent.

A Annecy, c’est face à un puits de science que nous nous sommes retrouvés, un kaiju de la pop culture qui parle sans langue de bois et kiffe profondément ce qu’il fait et ce pourquoi il est là. Il l’a d’ailleurs dit lui-même : « il faut faire les films qui ont besoin de vous, et pas les films dont vous avez besoin« . Et de préciser : « je n’ai jamais fait un film pour lequel je n’étais pas prêt à mourir. On ne baise pas sans une érection« . Ca explique sans doute ses bons rapports avec les studios hollywoodiens qui n' »ont interféré qu’une seule fois, pour Mimic. Pour travailler avec eux, il faut apprendre le mot « non«  ».

Celui qui a commencé sa vie de cinéaste avec une petite caméra capable de filmer une image à la fois et lui permettant de faire de la stop motion a évoqué les effets visuels sur lesquels il a travaillé mais aussi sur l’importance de certains métiers dans le cinéma, à commencer par les costumes « parce que c’est ce qu’on voit en tout premier à l’image » puis les décors, la photographie et seulement ensuite la réalisation.

L’animation est une discipline différente, à laquelle il faut s’essayer. « Quand un acteur passe à la réalisation, il devient meilleur réalisateur. Et inversement. C’est pareil avec l’animation« . En animation, tout est à imaginer et tout est possible. On prend aussi plus le temps de faire les choses, précise-t-il. Et de citer la beauté des erreurs que font les personnages dans un animé, et le temps passé à mettre en images une erreur à l’instar du père qui veut mettre ses chaussures dans Mon Voisin Totoro et qui se rate. Pour Del Toro, l’animation « est à la forme ultime de contrôle en matière de création » et il voit Crimson Peak comme un film animé puisqu’il a « tout contrôlé » : des acteurs, à l’ambiance générale en passant par les textures et les matériaux.
« Faire un film en live action, c’est comme tenter d’attraper des papillons avec un petit filet. L’animation, et plus spécifiquement à la télé, c’est comme avoir un très grand filet pour attraper plus de papillons« .

Présent dans la salle, Jeffrey Katzenberg, boss de Dreamworks Animation, a évoqué sa collaboration « de dix ans » avec Del Toro et s’est souvenu de sa première rencontre, dans l’immense maison de Guillermo où des centaines de livres, objets et statues se côtoient. Il évoque sa relation la plus « fun et la plus mexicaine ». Leur collaboration a commencé par du conseil sur des films comme Megamind dont Del Toro a fait refaire la scène d’introduction. Le réalisateur s’est aussi marré en expliquant qu’il avait incité le studio à tuer ses personnages, la mère dans Kung Fu Panda ou encore le père dans Dragon 2.

Quand à Trollhunters, il s’agit d’une série d’animation dans lequel un jeune garçon, héros à la destinée très classique, va trouver un artefact lui permettant d’avoir accès au monde des Trolls. Evidemment, il sera une sorte d’élu, l’objet magique lui donnant une armure à sa taille et une bien grosse épée. Le gros teaser et la scène de combat diffusés pendant la scène de présentation rappellent fortement Hellboy II, pour le marché des monstres puis le combat contre l’armée d’or. Del Toro ayant toujours été fasciné par les mondes parallèles (rappelez vous du Labyrinthe de Pan), ce n’est pas étonnant d’y retrouver sa patte ici, peut-être mêlée d’un peu d’esprit Amblin à laquelle Trollhunters fait volontairement référencement.

La série s’annonce plutôt jolie, un cran au dessus des autres productions télé de Dreamworks, notamment joliment éclairée. Le projet ayant d’abord été pensé comme un long métrage puis une trilogie, il devrait se binge-watcher sans problème sur Netflix sa diffusion à la fin de l’année.

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