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Etrange Festival #6 : Stake Land, Endhiran…
Compte rendu de ce qui s’est passé jeudi 8 à l’Etrange Festival. Si la fin est proche en terme de date, elle ne l’est pas forcément en terme de films puisqu’il y aura samedi une longue nuit Sushi Typhoon pour voir des choses japonaises un peu bizarres.
Mais revenons en aux critiques. On commence d’abord par Stake Land, un film dont le pitch rappelle La Route mais en survitaminé. On enchaine avec un du cinéma indien à gros renforts défauts spéciaux avec Endhiran dont rien que la bande annonce mérite le coup d’oeil. Et on conclut avec Revenge A Love Story, thriller hong-kongais qui semble mériter le coup d’oeil.
Stake Land
Réalisé par Jim Mickle
Avec Connor Paolo, Nick Damici, Kelly McGillis
Martin était un ado comme les autres avant que son pays ne s’écroule. De plus, une épidémie vampirique a balayé ce qu’il reste de la nation. Mister, un chasseur de vampire, va l’aider à rejoindre le nord du Canada où l’espoir réside dans un territoire appelé New Eden.
La Route de John Hillcoat était un peu trop terne à votre gout et vous auriez aimé y voir plus de fantastique? Alors Stake Land a été fait pour combler vos désirs, puisqu’on y retrouve une intrigue similaire (un homme et un jeune garcon remontent la côte ouest d’une Amérique post apocalyptique) à la seule différence que ce coup çi, l’état lapidé du pays a été causée par une épidémie vampirique…
Si le soin apporté à l’atmosphère du film, notamment sur la musique, permet d’aider à entrer dans ce voyage une fois de plus incertain, le long métrage de Jim Mickle est un petit peu comme ses personnages : perdu. Ne sachant pas trop quoi faire pour avancer la situation, le schéma narratif ultra éculé du film (ils avancent, un nouveau personnage arrive, ils avancent, un nouveau personnage…) l’empêche de remporter l’adhésion et de laisser un souvenir impérissable, d’autant qu’il lui arrive de tomber dans le grotesque, notamment lorsqu’un grand méchant final vient pour poser un climax imposé.
Il y avait de quoi faire, mais tout reste anodin.
Endhiran – Robot the Movie
Réalisé par S. Shankar
Avec Rajnikanth, Aishwarya Rai, Danny Denzongpa
Le professeur Vaseegaran travaille depuis dix ans sur l’oeuvre de sa vie : la création d’un androïde intelligent, capable d’apprendre et de comprendre le monde qui l’entoure. Son souhait est de léguer son invention à l’armée indienne. Tout déraille lorsque le robot tombe amoureux de sa fiancée…
Le cinéma indien va très bien. A tel point qu’il se suffit à lui même et n’a pas besoin de s’exporter, d’où une connaissance et une visibilité limitée dans nos contrées. A l’inverse, le territoire indien est envahi par les productions américaines, leur donnant envie à eux aussi de faire du gros blockbuster.
Ainsi Endhiran est le plus gros budget indien jusqu’à maintenant et aussi le plus gros carton de l’histoire là bas, s’attaquant au domaine peu exploré chez eux de la science fiction, avec un inventeur créant un robot ultra perfectionné qui va attirer bien des jaloux.
Ce qui est formidable avec Endhiran, c’est que les créateurs du film n’ont pas peur du ridicule et livre un melting pot géant de 3 heures dans lequel on retrouve de la romance faisandée digne d’une série TV des années 80, des scènes d’actions où tout explose facon Michael Bay ou bien même des vidéos clips tendance MTV Mumbai. Qu’importe les faux raccords, les incohérences et les effets visuels un rien cheapos (la production voulait prendre ILM et s’est rabattu sur une société chinoise pour faire des économies… Sauf que évidemment, ça se voit !), le but d’Endhiran est de livrer un spectacle ultra coloré et partant dans tous les sens, comptant sur ses deux méga stars Rajini & Aishwarya Rai (dont la beauté des yeux est inversement proportionnelle à la qualité de jeu) pour contenter tout le monde. Le résultat est délirant et par moment vraiment plaisant, malgré une durée à rallonge qui ne manque pas de se faire sentir, entre des amourettes sans grand intérêt et un final explosif d’une demi heure tapant légèrement sur les nerfs. Enfin, ne serait ce que pour voir une séquence musicale intitulée Kilimandjaro se déroulant au Machu Picchu (et oui, ça ne s’invente pas…), Endhiran a le mérite d’être par instant franchement hallucinant.
Revenge : A Love Story
Réalisé par Ching-Po Wong
Avec Juno Mak, Sola Aoi, Siu-hou Chin
Un tueur s’attaque aux femmes enceintes en les éventrant pour faire disparaitre le foetus. Les enquêteurs découvrent avec horreur que ces femmes étaient en fait les épouses de deux collègues. Les inspecteurs arrêtent un jeune homme de 23 ans et réalisent qu’il se venge pour une affaire ayant eu lieu six mois auparavant…
Confectionné par l’équipe déjà responsable l’an dernier l’ultra gorissime Dream Home (souvenez vous), Revenge : A Love Story est un polar nihiliste et crasseux, comptant la chasse infernale d’un tueur à gages éventreurs de femmes enceintes. Un personnage dont on apprendra les raisons par la suite dans un long métrage d’une violence inouïe dans le propos, le film se posant dans la tradition de ces œuvres asiatiques radicales, jusqu’au boutiste et dont la noirceur n’a d’égale que la transgression qu’il propose, le film affichant un sérieux vous prenant aux tripes du début à la fin. Le genre de films que vous ne verrez jamais en France, et décollant une sévère claque dans la tronche pour quiconque est assez courageux pour la recevoir.
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