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Etrange Festival #2 : la Nuit Grindhouse, Redline, Kill List
2e journée à l’Etrange Festival et non des moindres puisque Jean-Victor a vu à lui tout seul pas moins de sept films. La faute, notamment à une nuit consacrée aux films Grindhouse.
Le progamme de ce samedi commençait d’abord par la projection de Redline, film d’animation japonais réalisé par Takeshi Koike, auteur d’un segment d’Animatrix. Se sont enchainés ensuite The Theatre Bizarre, un film à sketches sur l’art du grand guignol et le très bon Kill List de Ben Wheatley.
S’en est donc suivie cette fameuse nuit Grindhouse qui s’est terminée au petit matin et à laquelle les membres de l’équipe CloneWeb ont survécu : Hobo with a Shotgun (d’après la fameuse bande annonce, avec Rutger Haueur), Tucker et Dale Fightent le Mal (avec l’excellent Alan Tudyk de la série Firefly, et qui aura droit à une sortie en salles), le fameux Norwegian Ninja ainsi que 2019 Après la chute de New York.
Le prochain compte-rendu sera forcément plus léger…
Mise à jour avec les critiques d’Alex et Basile, ce qui vous permettra d’avoir plusieurs points de vue sur les films proposés.
Redline
Réalisé par Takeshi Koike
Avec les voix de Takuya Kimura, Yû Aoi, Akemi
À l’occasion d’une course de voitures qui a lieu tous les cinq ans, les fous du volant sont de retour avec des bolides équipés d’armes de destruction rudement efficaces. Parmi eux, JP, le pilote le plus casse-cou de sa génération et Sonoshee, dont il est secrètement amoureux, prête à tout pour décrocher la victoire. Tous les coups bas sont permis, à la vie, à la mort.
Jean Victor : Si vous avez vu Animatrix, vous vous souvenez sûrement du court World Record, dans lequel un coureur d’athlétisme se surpassait tellement en compétition qu’il en venait à découvrir la nature réelle du monde dans lequel il était, à savoir la matrice. Le premier film de cette deuxième journée était réalisé par le responsable de ce segment, Takeshi Koike, ce que l’on pouvait sentir à chaque instant dans la patte graphique de cet animé mettant en scène des courses de bagnoles futuristes furieuses. Ca n’en faisait pas complètement un film de course au final tant l’hystérie caractéristique du long-métrage finit par faire sortir le dernier de ces gonds, avec des dictateurs robotiques tyrans balançant monstres géants et armées dans la course. Le vrai problème de Redline, outre sa volonté tout du long à faire concourir ces personnages pour le prix de celui qui criera le plus fort (ce qui devient vite gonflant…), réside dans son animation loin d’être aussi fluide que les courses l’exigent. Ca veut aller à 1000 à l’heure, soit, mais dans ce cas là, le côté sacadé du support rend vite les choses brouillonnes et transforment chaque action impressionnante en un vrai bordel visuel dans lequel les équipes du studio MadHouse collent le plus d’explosions et autres éléments prenant le plus de place à l’image pour en faire le moins possible.
En résulte un film moyen, ciblant un public très particulier (certains y feront une allergie aiguë) et nous rappelant une fois de plus combien les frères Wachowski sont des génies de la mise en scène quand on se souvient de leur Speed Racer infiniment plus dynamique et lisible alors qu’on avait à faire à un vrai film live.
Basile : Redline, qui aurait dû être un film, se borne à servir de bande démo du studio Madhouse. Déluge stérile d’images montées au petit bonheur la chance, c’est l’exemple même du film d’action bordélique du cinéma des années 2000, où ce qui compte n’est pas tant de comprendre ce qui se passe mais de noyer le spectateur dans un bombardement sensoriel (surdécoupage et sourd design agressif lié à une bande-son techno boum boum). Des courses, on ne retiendra pas grand chose si ce n’est une poignée de plans épars, mais en aucun cas une séquence entière. Fatigant et vain, celui que beaucoup érige en concurrent moderne de Speed Racer peine à convaincre. Le film des frères Wachowski peut dormir tranquille sur ses lauriers, car lui savait intégrer les courses à la narration. Sans même parler de la lisibilité insolente et virtuose de ses séquences à haute vitesse. Redline n’arrive même pas à la cheville de la scène de poursuite d’Akira, qui elle était storyboardée à la perfection (ce qui lui permet de tenir la dragée haute, 20 ans après). Dans 20 ans, il ne restera sans doute rien de ce Redline, car déjà 20 minutes après la fin de la séance on ne souvenait plus qui courait contre qui.
Alex : Redline est une anime japonaise produite en 2009 et réalisé par Takeshi Koike, déjà réalisateur d’un des segments du très inégal Animatrix. Dans un futur lointain, il n’existe presque plus de voitures basiques puisque toutes volent. Mais certains passionnés continuent à faire des courses sur route. Visiblement, c’est très à la mode de comparer ce long métrage avec le chef d’œuvre visuel des frères Wachowski Speed Racer qui est maintenant une véritable référence en matière de courses de voitures. Redline n’hésite pas d’ailleurs à emprunter quelques références visuelles mais aussi sur certains plans, tout comme à l’excellent F-Zero. Mais Redline n’arrive jamais à atteindre son but. L’animation ultra bordélique et saccadée, le design fait mal aux yeux et l’histoire est assez casse gueule, dû notamment à une sous intrigue dont on se fout complètement, tout comme des personnages puisque le spectateur ne sera jamais impliqué une seule fois, probablement à cause d’un background pas du tout développé. En somme, Redline est un véritable ratage avec cependant quelques scènes bien foutues mais qui aurait probablement plus d’impact en manga papier avec un découpage rapide plutôt que des effets de style tape à l’œil qui ne visent clairement pas le tout public mais plutôt les amateurs de Ken le survivant et autres.
The Theatre Bizarre
Réalisé par Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kasten, Tom Savini & Richard Stanley
Avec Guilford Adams, Suzan Anbeh, Tree Carr, Udo Kier
Un film-à-sketches en hommage au légendaire Art du Grand Guignol réunissant sept cinéastes de l’horreur.
Jean Victor : Production américano/française rendant hommage au théâtre du grand guignol, ce Theatre Bizarre est un film à sketches présentant les qualités et les défauts inhérents à ce genre d’exercice : un contenu inégal. Allant du court ayant peu à voir avec l’univers présenté et posant une ambiance subtile et envoutante sur un évènement banal (The Accident) au grand délire trash à coups de sucreries et autres gâteaux tous plus gras les uns que les autres (Sweets), ce Theatre Bizarre alterne des œuvres ayant plus ou moins rapport (parfois pas du tout) avec leur modèle et dans lequel on trouvera à boire et à manger.
Outre le fil conducteur entre chaque histoire qui se plie le plus à son concept de base et en porte le titre éponyme, on trouvera donc :
-une tueuse en série allant vider les yeux de ses victimes de leur substance rétinienne pour se l’injecter dans son oeil droit histoire de voir leurs souvenirs (Vision Stains, fait spécialement pour les amateurs d’aiguilles et d’organes visuels maltraités)
-un homme ayant des rêves dans des rêves dans des rêves de plus en plus tordus (Wet Dreams, ou Inception revisité par le géant du maquillage Tom Savini)
-Une discussion de chambre entre un homme et une femme dont le couple est en pleine explosion avant que les choses ne dérapent (I Love You, de très loin le moins intéressant de tous)
-La revisite par Richard Stanley (Hardware) du mythe de la mère aux crapeaux, avec une Catriona MacColl en sorcière jouant avec des touristes américains (The Mother of Toads)
Une initiation un rien foutraque et hétérogène donc, mais fort agréable et salutaire.
Kill List
Réalisé par Ben Wheatley
Avec Neil Maskell, MyAnna Buring, Harry Simpson
Huit mois après un travail désastreux à Kiev qui l’a laissé physiquement et mentalement marqué, Jay, un ex-soldat devenu tueur à gages est pressé par son partenaire d’accepter une nouvelle mission. Mais bientôt, Jay commence à ressentir à nouveau les effets de la peur et de la paranoïa…
Jean Victor : Précédé d’une réputation élogieuse, ce 2ème long métrage d’un jeune réalisateur anglais étonne par la maturité et la maîtrise de sa mise en scène. En suivant le parcours d’un tueur à gages reprenant son job 8 mois après un terrible accident pour les besoins de sa famille en crise, Ben Wheatley convoque à la fois le polar noir et le film social anglais en parvenant à concilier merveilleusement bien les deux. Numéro d’équilibriste parfaitement orchestré durant une bonne heure et quart, la toute dernière partie du film va alors opérer un changement radical de direction on ne peut plus surprenant et dont on saluera la cohérence grâce aux nombreuses indices subtiles parsemés tout du long, même si il faut bien admettre que ce rebondissement soudain étonne tellement qu’il laisse pour le moins perplexe. L’effet en est pas moins fort, et peut atténuer l’impression finale, mais ce serait oublier un traitement sur la longueur fort intéressant et qui mérite votre intérêt.
Ben Wheatley, prochaine révélation anglaise? On prend le pari.
Basile : Kill List m’aura laissé perplexe. Le film est construit méthodiquement, tous les éléments fantastiques qui composent la fin sont introduits avec soin et pourtant… Difficile de comprendre ce à quoi l’on assiste lors des dernières minutes du métrage. Pas de rupture de ton mais une ambiance qui fait penser à du cliché Lynchien, presque une déception à l’égard du reste du film, solide histoire de la descente aux enfers d’un ex-militaire reconverti en tueur à gages. Une deuxième vision s’impose probablement, la première est en tout cas très recommandée, ne serait-ce que pour Neil Maksell, véritablement habité.
Hobo with a Shotgun – Sortie en DVD le 5 octobre prochain
Réalisé par Jason Eisener
Avec Rutger Hauer, Molly Dunsworth, Brian Downey
Un clochard fait régner la justice dans une ville grâce à son fusil à pompe.
Jean Victor : Suite au concours lancé par Rodriguez & Tarantino pour les fausses bandes annonces de leur délire GrindHouse, Jason Eisener avait fait sensation avec celle de son clodo au fusil à pompe. Déjà responsable de l’excellent Treevenge(attention, c’est gore), le jeune réalisateur a tellement crée le buzz que l’idée est devenu un véritable long métrage, avec Mr. Rutger Hauer dans le rôle titre. Le résultat est sans appel, et pose l’objet comme le meilleur film d’exploitation ricain de ces 10 dernières années, renvoyant plus que jamais les conneries de Rodriguez aux chiottes et surpassant tout ce qu’à pu faire la production, que ce soit chez Freakshow Entertainment (Run Bitch Run…) ou chez les autres (Hell Driver…). Car à la différence des films précités, ce Hobo s’avère être un véritable bon film, faisant oublier illico son low budget par une réalisation fort léchée et par une hargne délirante. Carburant à l’adrénaline enflammée, le long métrage bourrine sévèrement tout du long et ne lésine pas une seule seconde sur les très nombreuses membres arrachés, déchiquetés et ensanglantés, le rythme hallucinant du film empilant les morts plus vite aussi vite que le rechargement d’une balle dans le canon d’un shotgun.
Ultra vénère et n’hésitant pas à aller franchement dans le politiquement incorrect (même les enfants y passent !), Hobo With A Shotgun est un pur bonheur d’1h26, à ne manquer sous aucun prétexte.
Basile : Un film qui tient toutes ses promesses, surtout dans le cadre d’une nuit grindhouse. Outrancier, généreux en gore, assez inventif, le film de Jason Eisener aura fait le bonheur du public durant ses 90 minutes. Le bonhomme n’a pas retenu les coups et nous offre tous les débordements possibles (Père Noël pédophile, clones maléfiques du Tom Cruise de Risky Business en loubards sadiques). « Hobo » ne souffrira sans doute pas de visions répétées, à condition d’être toujours en bonne compagnie pour apprécier ce déluge de crasse qui tâche. Amateurs de décapitations, vous aurez votre compte. Les récentes sorties estampillées « grincheuse » font bien pâle figure à côté, car -chose rare- Hobo, lui, ne s’essouffle jamais.
Alex : Rutger Hauer est un acteur qu’on ne présente plus tant il a travaillé avec les plus grands. Pourtant, depuis quelques années, sa carrière a surtout connu des bas. Hobo with a shotgun (littéralement : Le clodo avec un fusil à pompe) devait donc remettre cet immense acteur sur le devant de la scène. Ce long-métrage, d’abord une fausse bande annonce du Grindhouse Rodriguez/Tarantino et avec le succès, étendu, comme Machete, en film d’une heure trente. A la réalisation ? Jason Eisener. Et si ce nom ne vous dit rien, cet homme avait préalablement réalisé l’excellent court métrage Treevenge, que je vous invite à découvrir. Hobo with a shotgun prend son temps pour démarrer mais pose bien les bases d’un récit qui se révèle en fait très bien écrit avec un crescendo de la violence. Dans la ville de Hopeland, la mafia règne, et les SDF sont les plus maltraités. Mais un vétéran décide de prendre les choses en main, un peu à l’image de Michael Caine dans Harry Brown. Les nombreuses références aux piliers du genre, les acteurs et la réalisation impeccable font de Hobo with a Shotgun une référence du genre. Le scénario est suffisamment travaillé et dégueule d’amour pour ces films qui ont inspiré de nombreux réalisateurs. Et bien évidemment, Hauer est simplement incroyable.
Tucker & Dale fightent le mal – Sortie prochaine
Réalisé par Eli Craig
Tucker et Dale, deux gentils péquenauds venus se ressourcer en forêt, rencontrent des étudiants venus faire la fête. Un quiproquo mortel s’ensuit.
Jean Victor : Avec un titre pareil, on était en droit d’attendre un nanar, un vrai. Et pourtant, quelle fût notre surprise devant cette parodie américaine de film de genre, s’amusant à prendre le slasher et le survival US à rebrousse poil, en jouant sur les clichés inhérents du film d’horreur ricain pour mieux inverser les rôles. Parce qu’un redneck avec une tronçonneuse n’est pas forcément un fou psychopathe visant à déchiqueter tous les ados passant dans le coin, le film d’Eli Craig dynamite le genre en citant pelle-mêle Massacre à la tronçonneuse, Vendredi 13 ou encore Evil Dead avec déférence et en affichant une écriture riche en clins d’oeil jamais trop appuyés, portée par un sens du timing sur les sketches dont toute la production comique actuelle peut prendre exemple.
Un beau moment de cinéma comique, se posant comme le digne successeur américain de Shaun of the Dead. Rien que ça.
Basile : Deuxième bijou de la nuit Grindhouse, en réalité son point d’orgue. Même si le film lorgne davantage du côté de la comédie parodique que du film d’exploitation, Tucker et Dale a enchanté la salle comme jamais. Car plus qu’une simple pantalonnade jouant avec les codes du genre pour les tourner en dérision, Tucker et Dale est aussi un authentique buddy movie où la paire Tyler Labine/Alan Tudyk fait des merveilles. On s’attache aux personnages, preuve de la réussite de l’entreprise. Eli Craig a soigné son film, chose qui n’était pas aisée en se lançant sur le principe du quiproquo (tous les bouseux ne sont pas forcément des serial killers). Pourtant les rebondissements viennent à chaque fois redynamiser l’histoire avec cohérence, les gags s’enchaînent à la perfection, avec amour pour le genre et sans aucun cynisme. Du gore à revendre et des effets de qualité viennent compléter ce tableau idyllique. Shaun Of The Dead s’est trouvé un petit frère et c’est bien là l’un des plus beaux compliments qu’on puisse faire à Eli Craig. En espérant que sa prochaine réalisation débarque rapidement.
Alex : Depuis Edgar Wright, de nombreux films se sont dit comme les successeurs de Shaun of the Dead ou Hot Fuzz, et inutile de dire que la quasi totalité est un véritable échec. C’était sans compter Tucker et Dale. Ne tournons pas autour du pot, Tucker & Dale fightent le mal est une totale réussite. Ces deux péquenots qui viennent de s’acheter une maison de vacances croisent sur leur chemin un groupe d’adolescents venu passer quelques jours en forêt sur un lieu hanté. Eli Craig, réalisateur et scénariste a tout compris aux films d’horreurs et s’en sert ici avec brio. Tous les clichés y sont, sans exception et il les détourne de façon absolument hilarante sans jamais tomber dans l’excès. Difficile d’en dire trop sans ne pas spoiler, mais il n’y a pas un seul temps mort, la gestion du rythme est quant à elle exemplaire. La réalisation va emprunter plans et références aussi bien à Massacre à la tronçonneuse (surtout) qu’à Braindead et s’en sort haut la main, nous offrant son taux d’hémoglobine. Aussi gore que drôle, Tucker & Dale fightent le mal est, en plus d’être un excellent divertissement, un excellent film sur tous les points de vue.
Norwegian Ninja
Réalisé par Thomas Cappelen Malling
Avec Mads Ousdal, Jon Øigarden, Trond-Viggo Torgersen
Durant la Guerre Froide, la Norvège a trouvé un moyen imparable pour protéger sa neutralité: une troupe d’élite entraînée selon les principes millénaires des ninjas. Ces guerriers devront user de leurs plus extraordinaires pouvoirs pour vaincre un rival légèrement facho. Perdu quelque part entre Opération Dragon et La vie aquatique, voilà une comédie d’action totalement délirante, kitsch et loufoque à souhait.
Réalisé par Thomas Cappelen Malling
Jean Victor : Les norvégiens ont décidés d’exploiter leur histoire et leur folklore pour le revisiter dans leur cinéma de genre. Après un Troll Hunter reprenant les légendes nordiques en faux documentaire, voici que Norwegian Ninja s’inspire d’une histoire vraie d’espionnage durant la guerre froide, à la différence que le héros de fait divers tout à fait authentique se trouve ici affublée de nouvelles compétences : c’est un Ninja ! Idée pour le moins excitante, et donnant un film partagé entre un côté film d’espionnage très 80’s parsemé de pouvoirs ninjas rigolos (Ahhh, ces apparitions éclairs dans des nuages de fumée…), littéralement plombé par un script absolument incompréhensible et bien trop complexe pour ce que le film voudrait être. Bonne idée, mauvais traitement.
Alex : Moitié documentaire, moitié film d’espionnage, Norwegian Ninja et son titre alléchant s’avère une véritable catastrophe. Malgré deux trois gimmick assez rigolos notamment sur l’apparition des ninjas, nous ne sommes pas une seule fois impliqués dans l’histoire, probablement parce que le fait réel qui a inspiré le film nous ait totalement inconnu. Il est fort probable que le film touche plus les norvégiens mais pour nous, il n’y a pas grand chose à sauver. Cela se remarque encore plus puisque 70% de la salle a profité du film pour dormir quelques peu.
2019, Après la Chute de New York
Réalisé par Sergio Martino
Après une guerre nucléaire, la société se scinde en deux groupes. Euraks et Fede-ration sont nées. La Federation emploie un mercenaire pour infiltrer la ville de New York, dirigée par la Euraks, afin de venir en aide à la dernière femme fertile de la Terre.
Jean Victor : Pur produit rital des années 80, 2019 fait partie de cette période bénie durant laquelle l’Italie ne pouvait s’empêcher de reprendre les succès américains pour en tirer des dizaines et des dizaines de Z-deries caractérisés par des sosies de stars sans jeu d’acteur, des décors cheapos ne cachant même pas le carton pâte, des effets spéciaux riche en sauce tomate, des intrigues sans queue ni tête et des dialogues savoureux portés par des doubleurs français cocaïnés. Ce 2019 en est l’exemple même, et compile n’importe comment New York 1997, Mad Max, La Planète des Singes ou encore Star Wars avec son Kurt Russell du pauvre au regard proche du néant et son histoire de survie de l’humanité dont Alfonso Cuaron s’est peut être même inspiré pour son Fils de l’Homme.
Un pur plaisir coupable sévèrement à la ramasse, prenant même le soin de prendre parti pour la défense des nains!
Basile : Formidable bisserie italienne volant/recyclant sans vergogne (un Snake Plissken du pauvre au milieu de types à moitié maquillés en singes de La Planète…), livrée avec une vf à la hauteur, 2019 a su s’attirer la sympathie de tous les déviants présents dans la salle 500 du forum des images. Hallucination permanente (mais comment peut-on faire un film pareil ?!?), une bonne piqûre de rappel de ce qu’était véritablement le cinéma d’exploitation, loin des produits formatés qui n’ont de cinéma Z que le sticker sur la jaquette de leur dvd. Ici, ça sent la VHS bien rance et joyeuse.
Alex : Ce nanar italien des années 80, s’inspirant (pompant allégrement même) de Mad Max ou la Planète des Singes, le film est en soit foncièrement mauvais. Le low-budget de certaines scènes rappelleront d’ailleurs la fameuse scène de combat de Star Trek. Mais heureusement, le film est devenu, notamment grâce à une VF géniale, absolument hilarant. Les répliques sont plus ridicules les unes que les autres, les décors sentent le carton pâte et les acteurs sont tous des sosies de star américaine (avec le Kurt Russel du pauvre en tête d’affiche). Un complet What the fuck sur certains passages, le tout se révèle parfait pour une soirée bière-pizza-déconne entre potes. Fou rire garanti.
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