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Deauville 2014 #2 – Get on up, Pasolini

L’évènement du jour à Deauville était bel et bien la venue de Mick Jagger, présent en tant que co-producteur du film Get On Up, biopic sur James Brown, après une conférence de presse difficile d’accès. Le film est montré ce soir en avant-première au CID.

Les films d’hier se prêtaient plus à des longues critiques tels que I Origins. Aujourd’hui c’est tout autre, puisqu’Alex a vu le film précédemment cité sur le roi de la Soul, mais également le dernier Abel Ferrara, le tout entrecoupées d’alléchantes interviews à venir sur le site.

Les deux sont très attendus, reste à savoir si le résultat est au rendez-vous.

 

 

Get on up
de Tate Taylor – Sortie le 24 Septembre 2014
Vous le connaissez sous de nombreux pseudonymes: «Monsieur dynamite», «Le parrain de la soul», «Le travailleur le plus acharné du show business». Préparez-vous à découvrir l’homme derrière la légende. Né dans une grande pauvreté en Caroline du Sud, au beau milieu de la grande dépression, en 1933, James Brown a survécu à une jeunesse émaillée d’abandon, d’abus sexuel, d’écoles de redressement et de prison. Personne ne lui a jamais appris les règles du jeu. Il était destiné à les briser. De son expérience de boxeur amateur ou de chanteur de rue, il a su canaliser chaque coup dur en un rythme qui se fit l’écho de sa rage de vivre. Il est devenu un des interprètes les plus influents qui marquèrent la scène soul ou funk, et l’artiste le plus samplé de l’histoire continue d’inspirer la plupart des artistes reconnus aujourd’hui.

James Brown. Le roi de la soul, l’empereur du funk, celui qui révolutionna le monde de la musique. Souvent imité, jamais égalé. Tout prêtait à un biopic de qualité, à la manière de Ray, ou de Cloclo.
C’était sans compter le non-talent de Tate Taylor, réalisateur de l’insipide Couleur des sentiments. Get On Up raconte donc la vie de James Brown. Oui mais. Romancé à souhait, le long-métrage est construit comme un puzzle, à coup de flashback, de flashforward, et de bouts d’époques qui se suivent, à nous de les remettre dans l’ordre. Ce parti pris est surtout utilisé pour cacher un manque cruel d’écriture sur un film où tout était pourtant déjà écrit. On zappera les grands moments de sa vie, la construction, l’élaboration des chansons. Pire même, les passages musicaux n’ont aucune âme. Le film est vide, n’émeut jamais, ne fait jamais rire, on n’a pas un seul frisson, on n’éprouve rien, absolument rien.
En revanche on remarquera que Tate Taylor a bien étudié le film de Florent Emilio-Siri en n’hésitant pas à lui piquer une pelleté de plan (dont l’ouverture). Chadwick Boseman n’est pas crédible, en fait des caisses, comme la plupart des autres acteurs et tout refoule le cliché à plein nez. Pour couronner le tout, le mixage son est un véritable désastre.

 

Pasolini
de Abel Ferrara (2014)
Un jour, une vie. A Rome, la nuit du 2 novembre 1975, le grand poète italien et réalisateur Pier Paolo Pasolini est assassiné. Pasolini, le symbole d’un art aux prises avec le pouvoir. Ses écrits sont scandaleux, ses films persécutés par les censeurs, beaucoup l’aiment, beaucoup le détestent. Le jour de sa mort, Pasolini passe ses dernières heures avec sa mère adorée, puis avec ses amis proches et part enfin, au volant de son Alfa Romeo, à la quête d’une aventure dans la cité éternelle. Au lever du jour, Pasolini est retrouvé mort sur une plage d’Ostie, aux abords de la ville. Dans un film onirique et visionnaire, entre réalité et fantasme, Abel Ferrara reconstruit le dernier jour de la vie de ce grand poète avec son acteur fétiche, Willem Dafoe, dans le rôle de PPP.
Après un passage en DTV avec le décrié et le très discutable Welcome To New-York, Abel Ferrara revient dans les salles en adaptant les derniers jours de la vie de Pier Paolo Pasolini, réalisateur, écrivain, journaliste, militant, italien des années 50-60. Il a notamment réalisé Salo ou les 120 jours de Sodome. Alors que le metteur en scène semblait avoir une vie plus que riche, Ferrara décide de ne baser son récit uniquement que sur la fin de sa vie, avant qu’il soit assassiné. On ne s’attache jamais au personnage incarné par un Willem Dafoe qui en fait le moins possible, on s’ennuie ferme devant un film insupportablement prétentieux. Les deux mises en abîmes sur l’oeuvre de Pasolini sont également ratées et totalement inintéressantes. Nombriliste, vide, totalement inintéressant, Pasolini aurait peut-être lui aussi fait mieux de finir en DTV.

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