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Deauville #1- The Good Lie, Better Angels, Camp X-Ray…

Alors que Jean-Victor passe ses heures au Forum des Images, Alex, lui, a préféré le soleil de la Normandie.

Pour la première fois, après Neuchâtel, Sitges et Cannes, Cloneweb se rend pour les 40 ans du festival du film américain de Deauville.

McTiernan y a donné un discours plus que remonté contre son pays, Jessica Chastain était également présente, ainsi que Will Ferrell aujourd’hui. Le festival en a profité également pour rendre hommage à Robin Williams. Ce sera pour nous l’occasion de voir un maximum de films possibles et de revenir avec de belles interviews.

Aujourd’hui au programme : Jamie Marks is dead, The Good Lie, Better Angels et Camp X-Ray

 

Jamie Marks is dead
de Carter Smith (2014)
Quand Jamie Marks disparait, il ne manque à personne. Sauf à Adam, qui est hanté par lui…
Les petites lignes en italique juste au dessus résume parfaitement l’heure quarante-cinq de calvaire de Jamie Marks is dead. Explicité dans le titre, Jamie Marks, un jeune lycéen martyrisé par les quaterbacks de sa classe, est retrouvé mort. Mais il revient hanté Adam, un camarade de classe, un des seuls à ne l’avoir jamais frappé. Avec Liv Tyler et Morgan Saylor (la fille de Brody dans Homeland). 1h45 d’histoire inintéressante entre un ado idiot et le sosie d’Harry Potter, se voulant à moitié romantique, ou du moins remplie de tensions sexuelles, Jamie Marks… n’atteint pas une seule fois son but et se plante du début à la fin. Si les acteurs sont bons, ils ne sauvent malheureusement pas la connerie abyssale du script, sa réalisation totalement à côté de la plaque et son manque de rythme. On rit parfois, mais ce n’était pas l’effet escompté par le réalisateur, qui prend son film très au sérieux. On frôle en effet régulièrement le ridicule et les quelques passages intéressants rappelant parfois un film d’horreur tombent comme un cheveux dans la soupe.

The Good Lie
de Philippe Falardeau (2014)
Inspirée de faits réels, l’histoire incroyable de 4 orphelins, rescapés d’une attaque de leur village au Soudan. Ils parcourent près de 1000 kilomètres à pieds pour rejoindre un camp de réfugiés des Nations Unies et survivre. 10 ans plus tard, devenus adolescents, ils gagnent le droit d’immigrer aux Etats-Unis à la suite d’un tirage au sort. Commence pour eux une nouvelle aventure, extraordinaire, dans un monde inconnu et surprenant, marquée par la rencontre d’une femme exceptionnelle qui les aidera à retrouver un sens à la vie.
Si le nom de Philippe Falardeau ne vous est pas inconnu, c’est parce que le réalisateur, canadien, s’est cantonné à des comédies dont la dernière en date s’appelle Monsieur Lazhar (sorti en 2011). Même si on se demande sérieusement comment il a pu atterrir sur un tel projet, le metteur en scène démarre sa carrière américaine avec une histoire vraie et Reese Witherspoon. Parfait pour ce qu’il faut vendre au public américain
Les enfants perdus du Soudan sont des familles soudanaises qui se sont réfugiés, après une guerre civile terrible, dans un camp au Kenya. Ici on y suit 4 orphelins qui vont être envoyé aux Etats-Unis après avoir vécu des atrocités dans leur village.
Rempli de bons sentiments, le film aligne les clichés et pourra même parfois choquer certains. En effet ici, les africains sont ignorants, bêtes et tous malheureux. Les Etats-Unis sont la terre promise, ils vont trouver un travail, être heureux, riche, tout va leur sourire et les américains vont leur apprendre la vie. Il y a d’ailleurs quelques scènes se voulant drôle mais pourtant à la limite du racisme (et rappelant malheureusement parfois Les Visiteurs) où l’un des protagonistes découvre le téléphone, ou l’autre la lumière.
Reese Witherspoon fait le job et tous les acteurs sont très bons. La réalisation est propre mais le scénario ultra-simpliste et parfois limite, cousu de fil blanc, n’aide pas. Ca aurait pu être vraiment bien si le sujet n’avait pas été traité par dessus la jambe. 

Better Angels
de A.J. Edwards (2014)
Indiana, 1817. Une nation américaine, à peine âgée de quarante ans, qui se relève difficilement de sa seconde guerre d’Indépendance. Des hommes et des femmes qui, pour survivre, mènent une lutte sans merci contre la nature et les maladies. Tel est le monde que découvre Abraham Lincoln à sa naissance. Sur une période de trois ans, le film retrace l’enfance du futur président des États-Unis, sa famille, les difficultés qu’il a traversées et qui l’ont construit, la tragédie qui l’a marqué à jamais, et les deux femmes qui l’aideront à accomplir son destin.
Sur le papier, le film avait tout pour plaire : un beau casting (Jason Clarke, Diane Kruger), un sujet très peu abordé (l’enfance d’Abraham Lincoln) et un réalisateur ayant bossé avec Malick. Difficile de savoir par où commencer tant le film est un désastre. Pendant 1h30, le film se compose à peu près de différents plans de champs de blé, de poussière, de rivière, d’arbre, de nature, de gros plans sur les cheveux et les mains (on voit bien avec qui Edward a travaillé), de travellings à la pelle, et surtout, et c’est le plus triste pour un film de ce sujet : d’une histoire inexistante.
On suit ici et là quelques bribes de l’enfance du futur président des Etats-Unis, sans rien nous expliquer, l’enfant ne dira presque rien du film, son père le bat et ils vivent dans la foret. Sa mère voit en lui quelqu’un d’extraordinaire et le long métrage s’arrête quand celui-ci commence à aller à l’école. Super. Le parti pris le plus étrange étant de ne pas citer une seule fois le nom d’Abraham, ni même de l’écrire. On peine à ne pas s’endormir devant ça.



<Camp X-Ray
de Peter Sattler (2014)
Une jeune femme s’engage dans l’armée afin de rompre avec ses racines rurales et s’ouvrir à de nouveaux horizons. Mais, à son corps défendant, elle se retrouve à Guantanamo Bay pour y surveiller les prisonniers djihadistes, et partager son quotidien avec d’autres soldats de son équipe tout aussi agressifs. Elle va alors entamer une relation particulière avec l’un des détenus…
Décidément, Kristen Stewart n’aura pas fini de nous étonner. Après une excellente prestation dans Sils Maria, elle semble belle et bien faire en sorte de se détacher de son rôle d’amoureuse de vampire inexpressive. Dans Camp X-Ray, elle incarne une jeune militaire à Guantanamo qui se lie d’amitié avec un terroriste emprisonné. Véritablement possédée par son rôle, Stewart porte le film a bout de bras et le duo qu’elle incarne avec Peyman Moaadi (que vous avez pu voir dans Une Séparation) marche brillamment.
Drôle, touchant et toujours juste, Camp X-Ray est une véritable réussite, une superbe histoire d’amitié et un excellent regard sur le traitement des prisonniers à Guantanamo mais également sur la condition physique et psychologique qu’il faudra aux militaires pour endurer ce job. On finira par se rendre compte que les deux sont autant emprisonnés. La mise en scène est elle-aussi excellente, fluide, lisible, le scénario est intelligent et on ne tombe pas une seule fois dans le pathos ou dans le nationalisme.
Peter Sattler signe pour sa première réalisation un excellent film et on espère sincèrement qu’il va sortir en France.

 

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