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Après plus de 2 ans d’attente, la tant attendue nouvelle série d’animation signée Hiroyuki Imaishi débarque sur Netflix. Assez calme depuis SSSS.Dynazenon et Brand New Animal, c’est avec Edgerunners que Trigger revient en force sur le devant de la scène avec cette adaptation de l’univers trans-média de Cyberpunk.
Les origines, du plateau à l’écran.
Débuté en 1988, le jeu de rôle Cyberpunk créé par Mike Pondsmith instaurait déjà les bases que l’on retrouvera dans la série, à savoir une intrigue dans un monde dystopique ultra futuriste où les héros survivent grâce à l’ajout d’implants dans leur corps.
Si le jeu de rôle aura un certain succès auprès des connaisseurs du genre, c’est véritablement avec Cyberpunk 2077, l’adaptation jeu vidéoludique sortie en 2020 que l’univers va être exposé au grand public. Même si nous ne reviendrons pas sur la conception infernale du jeu, il est bon de rappeler que ce qui devait être un jeu révolutionnaire dans le monde du gaming fût une grosse déception pour la plupart des joueurs, et même si le jeu reste bon, surtout aujourd’hui depuis ses nombreuses mises à jour, Cyberpunk 2077 traîne cette sale réputation derrière lui. Mais alors qu’en est-il de la série ? A-t-elle réussi à être à la hauteur de nos espérances ?
Trigger, quand l’héritage rejoint la modernité.
Fondé en 2011 par les anciens (et derniers compétents) membres de Gainax, Trigger vit le jour avec déjà cette volonté de proposer le meilleur en termes d’animation japonaise. Si les débuts vont être difficiles, surtout pour financer les projets, aucun des membres du studio ne va lâcher l’affaire, et après les courts et moyens métrages de Little Witch Academia (2013 et 2015), Trigger peut enfin finaliser le projet qui sera certainement son plus emblématique et le chef d’oeuvre de son réalisateur : Kill la Kill.
Si aujourd’hui Trigger est autant adulé dans le milieu, en plus de leur animes exceptionnels, c’est avant tout car ils sont porteurs d’un héritage, d’une véritable culture (plus ou moins lancée par Hideaki Anno). Ainsi, la communauté de Trigger est probablement la plus expérimentée dans le domaine, ce qui placera Trigger au rang de studio le plus respecté parmi ses compères.
Mais revenons à la série Cyberpunk, qu’en est-il ? Après Promare qui était très auto-centré sur le studio (et surtout Imaishi), Cyberpunk Edgerunners était donc très attendu par les fans. A vrai dire, la série était plus hype par le fait que Trigger la réalise que parce que c’est une adaptation du jeu vidéo. Comme dit à l’instant, Trigger porte un héritage, et chacune des productions d’Imaishi a une inspiration centrale : Getter Robot pour Gurren Lagann, Devilman pour Kill la Kill ; Cyberpunk sera quant à lui une ode à la période 80-90s de la distribution vidéo anime. Ainsi donc pleuvent les références à Ghost in the Shell, Akira, Bubblegum Crisis, Genocyber, Cybercity ou autre oav/film des plus cultes de Manga Vidéo.
Vous l’aurez compris avec les titres que j’ai cités, Cyberpunk Edgerunners est gore, ultra gore même. On a affaire là à l’anime le plus limite et extrême du studio, 10 épisodes totalement décomplexés où se mélangent violence, nudité et drogue, bref le cocktail parfait pour passer un bon moment.
Encore une fois Imaishi ne fait pas que placer quelques références ici et là, il s’approprie son média pour créer quelque chose de nouveau sans pour autant dénaturaliser les œuvres d’origines. Cyberpunk Edgerunners peut donc autant être apprécié par le néophyte que le connaisseur, et c’est un véritable coup de maître, surtout avec la communauté très large du jeu vidéo. Il est clair que ce n’est pas par hasard que CD project (les détenteurs des droits) a donné le job à Trigger.
Pour la série en elle-même, c’est du 20/20 à tous les niveaux. En même temps quand on connaît l’exigence du studio et la qualité de leur travail sur des séries de 25 épisodes, pour celle-ci qui n’en fait que 10 et qui n’a eu aucune restriction de temps puisque diffusé sur Netlix, il était évident que l’on allait en prendre plein les yeux. Mais la force ultime de Trigger, c’est que même après toutes ces années on arrive encore à être surpris et impressionné devant leurs productions, alors que c’est toujours la même équipe (du moins en grande partie) depuis Gurren Lagann, soit déjà 15 ans. Que ce soit l’animation, les effets (comme les explosions, toutes faites par Yoh Yoshinari, bras droit du réalisateur et créateur de Little Witch Academia), le chara-design, les couleurs, la musique, la composition, tout transpire la passion et la perfection au millimètre près. Chaque épisode se démarque des uns des autres, autant dans l’ambiance que par son animation qui ne fléchit jamais. Tout le long, la série sait garder la même qualité, tellement que c’est dur de ne pas regarder les 10 épisodes à la suite (qui passent super vite).
Seul point noir (qui reste assez minime), la fin de la série est assez expédiée, quand on connait les combats de démesures dont est capable Imaishi pour conclure ses œuvres, la fin nous laisse sur notre faim. Ce n’est pas que la conclusion est mauvaise, ça n’a rien à voir avec l’écriture à vrai dire, simplement que le dernier combat de la série teasé au début de l’épisode est assez court et garde la même qualité que les autres épisodes de la série. Je dis par là que dans Kill la Kill par exemple, tous les épisodes n’ont pas une animation flamboyante pour justement permettre au dernier épisode d’envoyer le paquet et de rester mémorable. Ici, on n’a finalement pas l’impression d’assister à une conclusion, l’animation reste excellente mais l’épisode final ne se démarque pas des autres. C’est un peu dommage surtout que c’est la dernière impression que l’on garde de la série. Mais mis à part ce point négatif la série reste largement excellente.
Conclusion
Pour conclure, que garder de Cyberpunk Edgerunners ? Il est clair et net que la série a d’ores et déjà sa place parmi les meilleurs animes de la décennie, et peut être même une première place pour cette année. Concernant sa place au sein du studio et des autres animes du réalisateur, où se place-t-elle, je veux dire peut-elle prétendre à être meilleure que Kill la Kill ? Le problème est la différence bien trop grande entre Edgerunners et les autres œuvres du réal (et même du studio) : pas le même nombre d’épisodes, pas le même contexte financier, diffuseur différent et surtout Cyberpunk Edgerunners reste une adaptation. Ce n’est pas un anime original et même s’il reste probablement le meilleur anime adapté de jeu vidéo, voire la meilleure série d’animation adaptée d’un jeu (coucou Arcane), il reste impossible de le comparer aux autres productions du studio. Pourtant, malgré ça, Cyberpunk Edgerunners reste l’anime du moment à regarder absolument, et il est clair que son nom restera au panthéon des animes des 10 prochaines années.