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Un Dimanche, Une Critique : Tempête de boulettes géantes

C’est la rentrée ! Du moins, c’est la rentrée pour CloneWeb et ses célèbres Critiques du Dimanche. Et pour l’occasion, on accueille un petit nouveau dans l’équipe des rédacteurs chargés de vous faire (re)découvrir un film à l’heure du petit déjeuner dominical.

Jean-Philippe n’est d’ailleurs pas vraiment un nouveau puisque c’est un habitué de longue date du forum qui a enfin décidé de franchir le pas. Et pour commencer en douceur, il a décidé de consacrer sa première critique à un film d’animation.

Un Dimanche, Une Critique est donc consacré à Tempête de Boulettes Géantes.

 

 

Tempête de boulettes géantes – Sortie le 21 octobre 2009
Réalisé par Phil Lord, Chris Miller
Avec les voix de Alex Goude, Bill Hader, Anna Faris
Flint Lockwood est inventeur. Jusqu’ici, toutes ses inventions bizarres, depuis les chaussures que l’on se pulvérise sur les pieds jusqu’au traducteur de pensées pour singe, ont été des échecs spectaculaires qui ont causé d’innombrables problèmes à sa petite ville, Swallow en Château.
Cette fois, Flint est bien décidé à inventer quelque chose qui rendra les gens heureux. Pourtant, lorsque sa nouvelle création, la machine à transformer l’eau en nourriture, détruit la grand-place avant de disparaître dans les nuages, il pense que sa carrière d’inventeur est définitivement fichue. Jusqu’à ce que l’incroyable se produise : il se met à pleuvoir des cheeseburgers ! Sa machine marche !
Les averses de nourriture connaissent un succès instantané, et Flint se fait vite une nouvelle amie : Sam Sparks, la présentatrice météo qui arrive à Swallow en Château pour couvrir ce qu’elle appelle  » le plus formidable phénomène météo de l’histoire « …


 

Sur CloneWeb, on aime beaucoup l’animation en général. Et quand on parle de films d’animation en image de synthèse, il est impossible ne pas évoquer la suprématie de Pixar face au reste de la concurrence. Avec un parcours quasi sans faute (qui a parlé de Cars 2 ?), le studio a su démontrer sa supériorité en délivrant des films originaux, superbement réalisés, adaptés à tous les publics, et qui frôlent souvent le chef d’œuvre. Face à ce mastodonte, les autres studios peinent à convaincre. Alors oui, certaines franchises ont cartonné à travers le globe (Shrek et L’Age de Glace par exemple). Des films sympathiques qui ont rapidement sombré dans la médiocrité au fil des épisodes. Rien de très glorieux donc (Dragons de DreamWorks mis à part, une vraie pépite). Au milieu de tout ça, Sony lance en 2002 sa branche Sony Pictures Animation et tente l’aventure, et ne convainc personne. Il faut dire que leurs premiers essais en la matière se sont révélés particulièrement anecdotiques (les franchement moyens Les Rebelles de la Forêt et Les Rois de La Glisse, après le correct mais très vite oublié Monster House).

Mais voilà, en 2009, le quatrième film du studio, adaptation libre d’un livre pour enfant datant de 1978 (Cloudy with a chance of meatballs de Judi & Ron Barrett) passe donc relativement inaperçu. Grave erreur!

Réalisé par Phil Lord et Chris Miller, deux anciens de chez Disney (ils ont bossé sur Clone High) et producteurs exécutifs sur la série How I Met Your Mother, le film se révèle être une incroyable surprise, et je dirais même la meilleure comédie de l’année 2009. Décryptage de cet hilarant cartoon en 3D

Flint Lockwood est un ingénieur et inventeur un peu loufoque depuis son enfance. Sa ville natale, basée sur une île dans l’Océan Atlantique, se consacre entièrement à la pêche de la sardine. Lorsqu’un jour le monde se prend de dégoût pour ces dernières, la ville se retrouve condamnée à manger les énormes stocks de sardines restants. Flint essaye alors de trouver une solution pour permettre à ses habitants et à sa ville de regagner la possibilité de manger librement. Il invente donc une machine qui transformerait l’eau en nourriture, telle que des cheeseburgers, des bonbons, de la pizza … Mais cette invention va provoquer une pluie soudaine de nourriture et déclencher des catastrophes à l’échelle mondiale..

Esthétiquement porté par un character design volontairement cartoon, bien loin de ce que Pixar nous a habitué, le film de Lord et Miller n’en demeure pas moins un régal pour les rétines. Haut en couleur et porté par une réalisation sans failles, le studio n’a graphiquement pas à rougir face à la concurrence.

On suit donc les aventures du jeune Flint Lockwwod, fils de pêcheur et inventeur loser, et personnage fabuleux de débilité et débordant de charisme, proprement hilarant par moments (la scène où il parcourt son laboratoire en fredonnant une musique type film d’espionnage vaut son pesant de cacahouètes) et a droit à des dialogues particulièrement savoureux. Flint est donc un inventeur incompris, rejeté par ses camarades de classe et par un père qui ne le comprend pas, mais obstiné et soutenu par sa mère, qui lui offre même une magnifique blouse qu’il gardera toute sa vie. Il habite une toute petite île située sous le A de Atlantique sur la carte du monde, Swallow Falls, dont l’économie repose sur la pêche et le commerce des sardines. Seulement voilà, tout s’écroule le jour où le monde se rend compte que « les sardines, c’est dégueulasse ». Flint doit donc trouver une solution pour sauver son île. A partir de là, tout est dit: le film ne sera pas sérieux un seul instant, enchainant à une vitesse ahurissante les vannes et les gags plus débiles les uns que les autres.

Porté par une galerie de personnages complètement fous, à l’image du flic hyperactif et protecteur, le maire manipulateur et obèse où bien le singe savant Steve (interprété par Neil Patrick Harris en VO), le film semble aller à 100 à l’heure et ne connait aucun temps mort. Les gags s’enchainent à une vitesse hallucinante, c’est bourré de bonnes idées. Ce qui fait la qualité du film est donc sans conteste son écriture absolument brillante. Ici pas de fond sérieux (en dehors de la critique évidente du consumérisme), de métaphore sociale ou quoi que ce soit, juste un film complètement idiot et qui s’assume en tant que tel, et ça fait rudement plaisir (même les scènes censées apporter un minimum d’émotion sont entrecoupées de gags, preuve que l’équipe se fout royalement de ce qui n’est pas débile). Et c’est l’intérêt du film: des gags, des gags et des gags à n’en plus finir. Les dialogues sont géniaux, et fusent comme dans les meilleures sitcoms pour notre plus grand plaisir et certains gags sont mémorables (la scène du baiser où les deux protagonistes sont bloqués par leur physique trop cartoon est à se tordre de rire)

Le film fourmille de détails en arrière-plan (les rats volants, la télévision sur pied, etc…) et rappelle franchement les meilleurs ZAZ de la grande époque. Puis dès l’arrivée des fameuses boulettes géantes, tout bascule dans la parodie de films catastrophe à gros budget dans sa deuxième partie, et c’est franchement réussi. Les chutes de burgers, poulets, sushis, sandwichs géants nous renvoient à des séquences tout droit sorti du Jour d’Après ou de 2012 pour ne citer qu’eux.

Au delà de l’humour, le film a droit a quelques moments épiques, comme cet étonnant plan-séquence à l’intérieur d’une tornade de spaghetti (et sa très drôle conclusion) ou alors l’attaque de la machine de Lockwood rappelant fortement l’assaut de l’Etoile Noire.

Bref vous l’avez compris, Tempête de boulettes géantes est un petit bijou d’humour absurde et décalé, et certainement le film d’animation le plus drôle qu’il m’ait été donné de voir. La mise en scène est souvent épique, l’animation est délirante et la frénésie du montage conforte l’impression d’hystérie qui se dégage constamment du métrage.

Si vous l’avez loupé, allez-y les yeux fermés. Il y a des poulets rôtis cannibales, un château géant en gelée, un singe qui parle, des batailles de boules de glace, une piscine en fromage fondu. Tout est dit non?

– Jean-Philippe

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