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Critique : Warm Bodies

Nicholas Hoult est partout ce mois-ci.

Il sera à l’affiche de Jack Le Chasseur de Géants la semaine prochaine (et dont vous pouvez découvrir notre avis en vidéo ici) mais aussi à celle de Warm Bodies, film qui nous intéresse aujourd’hui. Il y incarne cette fois… un zombie. Et oui, autant on imagine facilement une love story impliquant un vampire. Autant quand il s’agit d’une créature à moité morte et amatrice de chaire humaine, on se demande où cela peut nous mener.

Voici la réponse d’Alex.

 

Depuis l’arrivée de Twilight sur les écrans et dans les librairies, on a pu voir un nouveau genre apparaître dans les rayons de la FNAC : la bit-lit, transformation de ce qu’on appelle là chick-lit (littéralement « la littérature pour gonzesse ») pour y intégrer la référence aux vampires et autres créatures étranges. On a donc pu voir des choses comme La Saga des Lunes, True Blood ou Anita Blake. Tous des trucs pour ados prépubères, écrit avec les pieds, avec des pseudos-scènes érotiques histoire de pimenter un peu leur trajet de RER avant d’aller passer le brevet. Bref, génial. Et évidemment, on a des adaptations cinés de haut vols et tout y passe.
Warm Bodies ne déroge pas à la règle. Adapté de Vivants, de Isaac Marion (disponible chez Bragelonne), on suit R, un zombie qui tombe amoureux d’une vivante, Julie. Et en tombant amoureux, et bien… il redevient vivant. C’est sur que raconter comme ça, sur le papier, on s’attend à quelque chose de très planplan et niais. C’était sans compter d’une part le livre, et d’autre part, le talent de metteur en scène de Jonathan Levine.

Mais commençons, une fois n’est pas coutume, par ce qui va mal. J’ai pu lire le livre quelques mois avant la sortie du film, et adaptation oblige, il y a eu d’énormes coupes dans les chapitres. Dans le livre, l’action s’étendait sur plusieurs semaines et Julie et R. n’étaient pas les deux seules protagonistes. En effet, lorsque R. a tué Perry, le petit ami de Julie, il en a profité pour prendre son cerveau. Et à chaque bouchée, un souvenir de celui-ci lui apparaît si fort que Perry envahi son esprit, renforçant ainsi l’ambiguïté de sa relation avec Julie mais aussi son sentiment de devenir plus humain. C’est probablement la coupe la plus importante dans le livre qui permettait une évolution beaucoup moins rapide et plus construite. Ici, on se retrouve face à un film qui aurait mérité largement 30 minutes de plus tant le développement est d’une rapidité inouïe, tout s’enchaîne sans prendre de pause et finalement sans réelle explication. Et quand le roman choisissait de corser un peu l’action, ici on plonge tête la première dans la facilité. On s’identifie finalement très peu aux personnages et quand le générique de fin arrive, on se demande s’il n’a pas manqué quelques scènes. Il nous reste un sentiment d’inachevé, sentiment probablement absent pour les non lecteurs.. Quand on voit certains passages cruciaux zappés aussi facilement, on se demande si c’est le réalisateur-scénariste qui l’a décidé où si cela vient de la production pour finalement avoir quelque chose de beaucoup plus mainstream.
En revanche, et là c’est une bonne chose, on évite tout le côté fleur bleue pour adolescente un peu présent dans le bouquin, remplacé par de l’humour qui fait mouche à chaque fois. Voix off, arrêt sur image, de nombreux gimmick sont là pour rappeler au spectateur que si R. ne peut pas parler, il n’en reste pas moins un personnage hilarant.

Jonathan Levine n’en est pas à son premier essai puisqu’il a déjà mis en scène l’excellent 50/50, comédie indépendante avec Seth Rogen et Joseph Gordon Levitt ou encore All the boys love Mandy Lane avec Amber Heard. Ici, clairement, il reste dans les films indépendants tant tout dans Warm Bodies -mis à part les éléments horrifiques- rappelle les indies movies américains : l’histoire d’amour aux couleurs pastels, sur fond de musique folk, aux plans lents sur certaines parties du corps des acteurs (les yeux, les cheveux), et certains lens flare dû à des couchés de soleil, et autre scènes muettes. Et comme pour tout bon film indépendant qui se respecte, la BO est excellente, entre l’incontournable Bob Dylan, M83, Bruce Springsteen ou encore Bon Iver. Levine n’est pas un manche et arrive à parfaitement alterner ces moments de poésies avec une réalisation dynamique et ultra cut quand il faut, comme lors des attaques de zombies, caméra à l’épaule. On regrettera cependant le côté un peu édulcoré de la chose. Il y aura très peu d’effusion de sang et aucun démembrement, ou du moins tout se fera hors-champs. Ajoutez à ça un duo d’acteurs détonnant : Nicholas Hoult, révélé dans Skins puis surtout au plus large public dans X-Men : First Class dans le rôle du Fauve (et à l’affiche de Jack le chasseur de géant), est absolument parfait dans le rôle du gentil zombie à la fois beau gosse et repoussant. Mais surtout, c’est Teresa Palmer qui illumine chaque plan de sa présence et de sa joie de vivre.

Si Warm Bodies est loin d’être parfait, il n’en est pas moins divertissant, drôle, bien foutu et regorgeant de bonnes idées et suffisamment amusant pour qu’on ne s’ennuie pas. Il aurait pu aller plus loin si le scénario avait été plus travaillé. Et puis, un film avec Bruce Springsteen dans sa bande son, c’est forcément un bon film non ?

 

Warm Bodies – Sortie le 20 mars 2013
Réalisé par Jonathan Levine
Avec Nicholas Hoult, Teresa Palmer, Analeigh Tipton
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Un mystérieux virus a détruit toute civilisation. Les rescapés vivent dans des bunkers fortifiés, redoutant leurs anciens semblables devenus des monstres dévoreurs de chair.
R, un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie, une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons. Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps… Elle-même découvre chez ce zombie différent autre chose qu’un regard vide et des gestes de momie…
Perturbée par ses sentiments, Julie retourne dans sa cité fortifiée où son père a levé une armée. R, de plus en plus humain, est désormais convaincu que sa relation avec Julie pourrait sauver l’espèce entière… Pourtant, en cherchant à revoir Julie, il va déclencher l’ultime guerre entre les vivants et les morts. Les chances de survie de ce couple unique sont de plus en plus fragiles…
Warm Bodies Renaissance porte un regard aussi réjouissant qu’étonnant sur l’amour, la fin du monde et les zombies… De quoi nous rappeler ce que c’est d’être humain !

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1 commentaire

  • par Olivier
    Posté mercredi 20 mars 2013 9 h 08 min 0Likes

    D’accord avec votre avis sur T. Palmer, ça fait plusieurs films qu’elle se distingue, au-delà de son physique- elle peut jouer plusieurs rôles

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