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Critique : Tous les Dieux du Ciel

Les sorties de ce mercredi 15 mai sont denses : Cannes s’ouvre avec le film de Jim Jarmush, Jean Reno reprend du service en Alaska, Charlize Theron & Seth Rogen se partagent l’affiche d’une des comédies les plus réussies de l’année et « Meurs Monstre Meurs » trouve enfin le chemin des salles.

C’est dans ce contexte que sort Tous les Dieux du Ciel.

 

LA CRITIQUE

Comme il l’explique en interview, l’idée de Tous les Dieux du Ciel est venue à Quarxx quand il prenait des photos dans une morgue. Il y découvre le cadavre d’une femme défigurée et apprend qu’elle vivait avec son frère qui la maltraitait. A partir de là, le réalisateur et scénariste s’est imaginé son histoire. Il en a d’abord tiré un moyen métrage intitulé Un Ciel Bleu Presque Parfait, avec les mêmes rôles principaux puis l’a étiré en long, un changement de format qui ne fonctionne malheureusement pas vraiment.

Le raconte l’histoire de Simon et de sa sœur. Il vit avec elle dans une grande maison familial de province et a claqué sa dem’ de l’usine. Il s’occupe d’elle depuis qu’elle a eu le visage ravagé par une balle de revolver, du mieux qu’il peut lui qui est complètement parano et croit qu’une réponse à ses problèmes vient du ciel. C’est d’ailleurs pour cela qu’il trace des ronds dans des champs de blé, espérant un message de « là-haut ». Mais c’est une situation qui ne peut durer, pour personne.

On a souvent tendance à se méfier des premiers longs métrages de genre français tout en ayant envie de les soutenir. Mais formellement, le film de Quarxx est impressionnant. Cadres impeccables, superbe photo qui met très bien en lumière la campagne française et des acteurs pour la plupart très bien dirigés. Citons naturellement Mélanie Gaydos, jeune mannequin atteinte de dysplasie ectodermique -et dont la plastique particulière correspondait au rôle pour le réalisateur qui ne voulait pas de maquillages- mais aussi Jean-Luc Couchard, comédien belge vu dans Dikkenek.

L’histoire, elle, fait beaucoup penser à une chronique sociale à la « Strip Tease », dont les épisodes montraient parfois des personnages croyant au fantastique. Si le film s’était contenté de cela, ça aurait même été intéressant mais Quarxx y ajoute des choses qui vont laisser le spectateur sur le bas-côté. Pas sûr que le personnage de la petite fille et encore moins le dénouement de son arc narratif serve à l’histoire d’origine, vu qu’elle ne fait pas évoluer les personnages. Et pourquoi avoir ajouté des visuels décalés, comme ces plans du soleil ? On avait bien compris que le personnage de Simon cherchait quelque chose « là-haut » sans qu’il ne faille enfoncer le clou. Le réalisateur tente quelque chose avec sa fin, mais la prolonge artificiellement à grand renfort de tunnels de dialogue, avec comme une volonté de tout surexpliquer. On finit par se lasser.

Tous les Dieux du Ciel a tous les défauts du court-métrage qui devient un long. Étiré au forceps, parfois incompréhensible sans avoir les clefs de la pensée de son auteur, il aurait mérité de rester dans sa durée initiale. Ca n’en est pas moins, pour sa beauté plastique, une curiosité.

Tous les Dieux du Ciel, de Quarxx – Sortie le 15 mai 2019

 

 

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