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Critique : The Two Faces of January

Après avoir incarné le Roi de la Terre du Milieu chez Peter Jackson et s’être fait adulé par des millions de fans d’Aragorn, Viggo Mortensen a choisi la carte de la discrétion. Comme bon nombre de comédiens ayant peur d’être coincés dans un rôle trop important, il a voulu faire des choix différents pour éviter qu’on ne lui propose que le héros d’un héros portant l’épée.

Du coup, on l’a vu chez David Cronenberg, John Hillcoat ou Ed Harris, des réalisateurs ayant des choses différentes à lui proposer. Dans la lignée, Mortensen a choisi de tourner avec Hossein Amini, scénariste bien connu, dont c’est la première réalisation.

Mais pour quel résultat ?

 

Le scénariste iranien Hossein Amini commence doucement à se faire une réputation à Hollywood. Ecrivant aussi bien des blockbusters plus ou moins réussis (Blanche et le Chasseur, 47 Ronin) que des films plus intimistes (Les Ailes de la colombe, pour lequel il a été nommé à l’Oscar) , on lui doit surtout le scénario du fameux film de Nicolas Winding Refn porté par Ryan Gosling : Drive.

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Amini choisit du lourd : adapter un bouquin de Patricia Highsmith, romancière déjà mise en scène par rien de moins qu’Alfred Hitchcock (L’Inconnu du Nord Express), René Clément (Plein Soleil), Claude Chabrol (Le Cri du Hibou) ou encore Anthony Minghella (Le Talentueux Monsieur Ripley).

Les deux noms associés devraient faire des étincelles. Auraient pu faire des étincelles.

Ces Deux Visages de Janvier commencent en Grèce dans les années 60. Viggo Mortensen vient y dépenser de l’argent avec sa jeune épouse, Kirsten Dunst. Ils vont rencontrer Oscar Isaac, américain s’improvisant guide local car parlant la langue, en réalité un petit escroc qui profite de sa situation pour gratter quelques porte feuilles bien garnis. Mais cette fripouille ne fait en réalité pas le poids face à Mortensen, qui derrière ses manières à la Humphrey Bogart cache une crapule venu se planquer de la police en méditerranée. Alors quand l’un va tuer un flic par accident, il va avoir besoin de l’autre pour prendre la poudre d’escampette. Oui mais l’autre veut sa part du gâteau, part qui pourrait bien être la charmante Kirsten.

The Two Faces of January se révèle être, comme son titre, un film à deux visages : à mi-chemin entre le film à suspens à la Hitcock et le drame romantique dans lequel un triangle amoureux se dessine. Ca aurait pu avoir de la gueule à l’écran mais Amini peine à insuffler de la vie dans son histoire. Le film manque de souffle de bout en bout, notamment parce que le réalisateur n’arrive pas vraiment à choisir l’un des visages pré-cités. Mortensen et ses petits camarades sont très bons mais la narration peine et la mise en scène n’aide en rien. Le scénariste de Drive aurait peut-être dû s’inspirer des réalisateurs avec lesquels il a collaboré par le passé plutôt que de livrer un film aussi plan plan en matière de mise en scène.

On a beau s’accrocher, le charme n’opère vraiment jamais malgré de jolis décors grecs. Reste le dernier acte, un peu plus étonnant que le démarrage, qui offre un sursaut au spectateur. Mais on dira pas d’avantage si, par hasard, vous tenteriez votre chance en salles.

Trop sobre, trop léger, trop épuré, The Two Faces of January ne parvient jamais à passionner malgré une histoire qui avait un fort potentiel. Bref, tout ça est bien dommage.

 

The Two Faces of January – Sortie le 18 juin 2014
Réalisé par Hossein Amini
Avec Viggo Mortensen, Kirsten Dunst, Oscar Isaac
1962. Un couple de touristes américains très élégants, le charismatique Chester MacFarland et sa jeune épouse Colette, arrive à Athènes. À l’Acropole, ils rencontrent Rydal, jeune guide américain parlant grec, arnaqueur de touristes à l’occasion. Séduit par la beauté de Colette et impressionné par la fortune de Chester, Rydal accepte sans hésiter leur invitation à dîner. Les McFarland se révèlent moins lisses qu’il n’y paraît : le luxe et leur raffinement cachent bien mal leur part d’ombre.

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