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Critique : RoboCop (2014)

D’habitude, nous cherchons à évoquer les films sortant en salles un peu avant leur sortie pour vous permettre de vous faire une idée dès le mercredi.

Si ça n’avait pas été possible pour RoboCop, il semblait quand même important de l’évoquer ici-même pour plusieurs raisons. D’abord parce que c’est le remake d’un film culte, avec toutes les peurs que ça peut impliquer, ensuite parce que c’est le premier grand rôle du sympathique Joel Kinnaman découvert dans Easy Money, et enfin parce que c’est la première réalisation US de Jose Padilha.

Faut-il craindre ce RoboCop version 2014 ?

 

Sur CloneWeb, on n’aime pas vraiment les remakes. Les exemples récents, qu’ils reprennent un « vieux » film culte comme Total Recall ou qu’ils américanisent des films venus d’ailleurs (Old Boy) sont là pour démontrer qu’il vaut mieux préférer l’original. Mais sur CloneWeb, nous aimons aussi être contredits, nous apprécions que nos gouts sont remis en question. RoboCop de Jose Padilha fait partie de ses films là.
Loin d’être un chef d’œuvre comparable au film de Paul Verhoeven, cette nouvelle version du flic robotisé de Detroit est truffée de bonnes idées.

RoboCop reprend la trame globale de son ainé : un policier blessé, transformé en robot humanoïde pour être maintenu en vie devient un flic de choc. La comparaison pourrait presque s’arrêter là tant le film fait un choix payant : celui de s’éloigner de l’original pour créer son propre univers et raconter sa propre histoire.
Le film s’ouvre sur Samuel L. Jackson en animateur de télévision. Sur un plateau high-tech il explique le bien fondé de l’utilisation des robots, dont l’armée américaine se sert au Moyen Orient. Le reportage montre des ED209 contrôlant la population de ce qui pourrait être l’Afghanistan. Propagande militaire américaine oblige, les images s’arrêteront lorsqu’un des robots prendra pour cible un petit garçon. Très caricatural et à prendre avec le second degré voulu, l’émission n’est pas sans rappeler les flash de Starship Troopers.

Elle permet de remettre les choses dans le contexte et nous présenter l’univers du film mais démontre aussi que, dès l’introduction, celui-ci n’est pas la bêtise qu’on s’attendait à visionner. L’univers, lui, n’est pas celui d’un Detroit rongé par le crime et géré par une police privée. Nous sommes dans un futur proche, post-11 septembre, ultra-connecté mais dont les avancées technologiques semblent réalistes. On peut donc facilement s’identifier à la population, qui n’est autre que nous-même dans quelques années.

Alex Murphy, lui, n’a pas de partenaire féminine mais un homme avec qui il a entamé une enquête sur un trafic d’armes. Il a également une famille, une femme et un fils qui auront une place importante dans l’histoire. Et il sera gravement blessé, brulé par l’explosion de sa voiture. Transformé en RoboCop, il se réveille dans un laboratoire en Chine (oui, RoboCop est littéralement « made in China »), il découvre son nouveau corps, ses possibilités, mais contrairement à Peter Weller dans le film de Verhoeven a conservé sa mémoire, ses souvenirs et ses sensations. Exit l’idée du héros lobotomisé qui va se rappeler par flash qui il était avant la transformation. Joel Kinnaman incarne (très bien) une version moderne, qui va revivre son accident.

Grâce à sa relation avec le scientifique incarné par Gary Oldman qui l’a conçu, RoboCop va prendre le temps de découvrir ce qu’il est devenu. Et le spectateur se retrouve face à une longue origin story, très longue intro avant le passage à l’action, dans lequel il est invité à réfléchir sur la place du robot dans une société moderne. Murphy est conçu comme un produit contemporain, complétement pensé par des équipes marketing qui réfléchissent derrière des bureaux comme ils le feraient pour un smartphone, n’hésitant pas à vouloir jongler sur ses sentiments, son âme et ses pensées comme s’il suffisait de tourner des boutons. Evidemment, les réactions du héros et son comportement vis à vis de ses « réglages » sont là pour dénoncer aussi cette société où tout est marketé au dépend de l’humain et de la famille.

Le film n’est pas sans défauts évidemment. Il manque clairement d’envergure, le final est loin d’être extraordinaire et quelques facilités scénaristiques ponctuent le récit. Mais il s’en dégage une ambiance intéressante qui nous permet de passer outre. On reprochera quand même le design noir de l’armure assez laid, voulant s’éloigner de l’original et le faisant mal.
Jose Padilha livre des scènes de bonne facture et multiplie les idées de mises en scène dont celle d’une fusillade pratiquement filmée dans le noir ou un incroyable et très osé passage où Murphy découvre ce qui reste de son corps. Le réalisateur, au début du tournage, s’était plaint de sa relation avec le studio, déclarant que son travail était comparable « à l’enfer » et que sur « dix idées proposées, neuf partent à la poubelle ». Il semble néanmoins avoir tenu le choc jusqu’au bout et on ne peut que s’interroger sur ce qu’aurait donné le film s’il avait eu les coudées franches.

Fallait-il un remake à RoboCop de Paul Verhoeven ? Certainement pas. Mais tant qu’à en faire un quand même, autant le faire bien, ce à quoi Padilha est parvenu. Cette version ne restera pas dans les mémoires mais elle permet de passer un bon moment de cinéma.

 

RoboCop – Sortie le 5 février 2014
Réalisé par José Padilha
Avec Joel Kinnaman, Gary Oldman, Michael Keaton
Les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d’acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme…

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7 commentaire

  • par Olivier
    Posté lundi 10 février 2014 17 h 26 min 0Likes

    Sci-fi Universe a évalué le film à peu près comme vous

  • par jphi
    Posté lundi 10 février 2014 17 h 34 min 0Likes

    j’aimais bien le 1er Robocop de 1987 mais celui là est beaucoup mieux rien à voir.. Je comprends pas qu’on puisse préférer l’ancien.. Au top Robocop 2014 il enterre définitivement l’ancien (qui était déjà à 10 pieds sous terre d’ailleurs)
    Vivement la suite !!

  • par Unicorne
    Posté mardi 11 février 2014 11 h 38 min 0Likes

    Ha ces studios, ils nous proposent n’importe quoi, le vrai cinéma n’existe plus, tout est réduit, concentré, clipesque.. Pourquoi ne sortent-ils pas moins de films mais qui vont au bout des choses ??

  • par LATOUR THIERRY
    Posté mercredi 12 février 2014 1 h 28 min 0Likes

     » Un bon méchant, un bon film « .
    Voilà ce que disait Hitch.
    Où est Clarence Bodicker ? Où est Dick Jones ?
    Si vous connaissez Hitch, bien sûr.

  • par Veronika
    Posté mercredi 12 février 2014 8 h 29 min 0Likes

    Une catastrophe ce remake ! Histoire réchauffée et acteur principal sans charisme (c’est vrai, enfermé dans une boîte de conserve avec un casque sur la tête c’était mission impossible). Trois épisodes de prévus ? Il ne remportera pas assez d’argent avec ce 1er volet. Une grosse daube pour ados.
    Pour info : Téhéran n’est pas en Afghanistan (premières images du film. C’est même écrit ^^^)

  • par geoffrey
    Posté lundi 24 février 2014 11 h 30 min 0Likes

    J’ai vu les originaux dans mon enfance (oui c’était pas spécialement malin de les voir très jeune mais bon).

    Et j’ai vu cette nouvelle version, pour moi le premier est très ringard. C’est juste du gore sur-exagéré avec des mouvements robotiques très foireux, le film à vraiment très mal vieillit ! Autant ça collait pour starship-troopers autant pour robocop c’était trop moyen. A mon goût ça manquait de réalisme c’était un truc pour ados y’avait du sang c’était cool mais c’était trop gros et pas assez travaillé.

    La nouvelle version, je me suis dit avant même de le voir:
    « Ho putain non pas robocop c’était déjà ultra ringard ils non nous pondre un remake robotflic, ça sent le gros navet ! »

    Et puis ma copine voulait le voir donc je me suis dit pourquoi pas ?

    Au final c’est juste un excellent film et pour moi il n’est même pas comparable au premier tant le premier est une bouse. Déjà scientifiquement il tient la route, on n’utilise pas n’importe quel mot scientifique pour avoir l’air intelligent sans l’être, là c’est vraiment bien pensé. Déjà quand il retourne chaque soir au labo il subit des opérations pour le robot et pour l’homme (dialyse, apport de sucres (carbohydrates) pour le cerveau, apports de minéraux (importants pour le cerveau), ajout d’antibiotiques etc car le mec ne dispose plus de foie, de reins, de ganglions et donc plus de défenses et de systèmes de filtrage du sang. Du coup ça ajoute un réalisme jamais vu avant. Ajouté à ça le débat de l’homme face à la machine et de l’industrie qui fait fit de tout aspect familiale ou humaniste. Cette œuvre dénonce des travers de notre société mais elle le fait avec un peu plus de finesse que pouvait le faire les vieux robocop.

    La combinaison noir n’est pas une mauvaise idée, elle est plus discrète ce qui est en soit très logique. Surtout que robocop est produit par une firme militaro-industrielle, ce qui semble plus que logique. On notera la fin en cliffhanger sur la combinaison grise que certains semblent préférer.

    On ne peut jamais parler de massacre d’un film lors d’un remake, c’est pas un remake qui va ruiner un film, au mieux on aimera d’avantage le nouveau et au pire on aura toujours l’idée d’aller voir ou revoir le vieux.

    Pour moi c’est un remake nécessaire car le film d’origine est trop vieux et la société n’est plus vue comme à l’époque, il nous fallait une mise à jour sur le plan société face à la machine. D’autant que robocop est plus proche de notre présent que de notre passé en terme de technologie.

    Tout comme avec superman, une part du kitch du vieux film s’est recyclée en quelque chose de plus « adulte ». Car ce robocop s’il est moins violent est plus adulte, on se pose des questions en sortant de la salle.

    Et rien n’est montré au 36 ème degrés, il n’y a pas à chercher un sens caché, c’est du second degrés mêlé à du premier degrés c’est très agréable.

    Bref j’ai pris mon pied !

    Pour VERONIKA :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/RoboCop_%28film,_2014%29
    Le film à couté 100M$ et il remporte 107M$ sachant qu’il est encore diffusé et qu’il sortira en DVD et BLUE RAY, il est plutôt rentable. Aux usa il n’est à l’affiche que depuis le 12/02 donc il lui reste encore quelques temps en salle.

  • par Geovi
    Posté dimanche 2 mars 2014 0 h 28 min 0Likes

    Je suis presque entièrement d’accord avec Geoffrey! Car même si le premier à vieillit, il reste très intéressant! Mais c’est vrai qu’il n’est plus d’actualité. Dans ce film, absolument aucuns détails ne sont laissés au hasard. Chaque évènement à une cause, une explication, et une justification. La mise en scène nous plonge dans ce nouvel univers, tellement proche de notre présent actuel que les robots ne font pas ridicule. Les acteurs sont très bons! Honnêtement! Les gens peuvent ne pas être d’accord, trouver certaines interprétation plate ou ce qu’ils veulent… les acteurs sont très bon, et correspondent parfaitement à cette nouvelle écriture de robocop. L’une des différences principal avec l’original, est que Alex Murphy n’est pas déclaré mort. L’armure sert autant le projet du personnage joué par Michael Keaton de mettre un homme dans une machine, que de sauver la vie à Alex. S’en suit une grande séquence traitant de la vie d’un homme après un accident l’ayant rendu infirme, l’obligeant à faire appel à la technologie pour vivre. Ce coté avant, après, se fait très bien sentir lorsque Murphy retourne chez lui voir sa femme et son fils! Arrive ensuite le moment où Murphy se retrouve, comme dans l’original, totalement lobotomisé avec aucun souvenirs et pas plus de personnalité que celle d’un robot. Il comment alors son travail de file robot, et bien-sur, excelle. Jusqu’au moment où un détail, je ne dirais pas lequel, le pousse à s’interroger, et à enquêter sur son propre « meurtre ». Ce film est franchement bon. Bien que n’étant pas aussi sanglant que le premier, son atmosphère sombre n’est pas sans rappeler l’ambiance de ce dernier. La nouvelle armure est très classe (je parle de celle en gris, lorsqu’il se réveil) Elle rend hommage à celle des premiers films, tout en étant non seulement plus moderne, mais en plus, chaque détails est justifié visuellement lorsqu’il se meut avec! L’idée de la faire passé en noire pour être plus discret, plus militaire est une excellente idée et très logique, surtout pour un flic. Mais personnellement, ce n’est que mon opinion, si je devais choisir entre celle du premier film et celles de celui-ci, je choisirais celle qu’il porte quand il se réveil, donc qui ressemble le plus à l’original. Elle est plus classe que la première version, et à plus de « gueule » que la noir à mon sens. Après, ce film est aussi bon pour ce qu’il dénonce. La propagande des média suivant inopinément l’avis du plus fort, et qui n’hésite pas à couper la parole du maire de la ville pour favoriser l’autre message soulever lors d’un débat. La machinerie marketing pour faire avaler au publique ce qu’on veut qu’il avale… tant de vérité dérangeante, exploité non seulement de manière réaliste mais sans prise de géants, comme pour dire aux gens « réveillez-vous, c’est comme ça que ça se passe », le film à clairement des choses à dire et des messages engagés. Vivement la suite!

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