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Critique : Ricki & The Flash

Trop occupé à filmer le légendaire Neil Young aussi bien sur scène que sur les routes (il a réalisé trois documentaires entre 2006 et 2011), Jonathan Demme n’avait pas tourné de long-métrage depuis Rachel se Marie en 2008.

Il revient derrière la caméra avec Ricki & The Flash mais sans vraiment s’éloigner de la musique qu’il affectionne puisque le film, avec Meryl Streep dans le rôle principal, évoque la carrière d’une rock star et que c’est l’occasion pour le metteur en scène de se replonger dans les classiques que sont Paint it Black des Stones ou Wooly Bully de Sam the Sham & the Pharaohs.

 

LA CRITIQUE

Aaaah Diablo Cody. Écrivaine puis scénariste à succès, si le box office a toujours marché pour elle, elle n’a jamais brillé par ses scénarios. Hormis Juno, le reste de son CV est plutôt raté (Jennifer’s Body, Young Adult, Paradise, ou la série United States of Tara). Cette fois-ci, elle s’allie à un réalisateur qui, au contraire, brille par beaucoup de ses films : Jonathan Demme. Ce monsieur n’est autre que le metteur en scène du Silence des Agneaux, Philadelphia ou encore Rachel se marie. Accompagné par l’inégalable et toujours superbe Meryl Streep, son scénario dans les mains d’un bon réalisateur allait-il devenir un bon film ?

Ricki Rendazzo n’est pas une rock star. Ce n’est ni Bono, ni Springsteen. Elle joue dans un groupe de rock d’un bar miteux du fin fond des Etats-Unis et est caissière la journée. Son quotidien se voit chamboulé quand elle est appelée par son richissime ex-mari parce que sa fille dépressive et suicidaire s’est faite larguée par son mari, son ainé lui annonce qu’il est gay et son autre fils va se marier. Évidemment, elle n’a pas vu tout ce beau monde depuis une vingtaine d’année. Vous avez dit cliché ?
Au delà de ça, le film n’est globalement pas très bon. Son scénario est écrit à la truelle avec des personnages caricaturaux, et on ressent les nombreux tics d’écritures de Diablo Cody, portés à leur paroxysme dans l’insupportable Young Adult.
Le long métrage est coupé en deux avec une première partie qui s’avérait intéressante sur certains points, dépeignant la vie de l’américain moyen à la poursuite de l’American Dream et une deuxième partie complètement dépassée, revue, télécommandée, déjà vu et clichée, se focalisant sur les grands riches (villa, mariage de série télé, piscine etc.).

Le véritable problème du film, c’est qu’il est totalement ringard. Vous voyez votre tante de 50 ans qui essaie de se faire passer pour une jeune de 25 ans en étant faussement à la mode ? C’est exactement ça pendant ces quasi 2 heures. On a l’impression d’être devant un film pour quinqua en mal de jeunesse, et tout est complètement à côté de la plaque. Le personnage incarné par Streep n’est pas cool, le groupe n’est pas génial, les acteurs sont ringards (si vous vous demandiez où était passé Kevin Kline depuis Wild Wild West, le voilà) et les malaises s’enchaînent. Pire, les choix musicaux sont très étranges : des groupes de rock pour la plupart ringards avec des chansons loin d’être grand public. Et quand Ricki annonce « des chansons récentes pour le public jeune » on se retrouve avec le deuxième single de Lady Gaga (passons encore) et Get the Party Started de Pink…

Néanmoins, au delà du soufflé qui retombe, rendons à César ce qui est à César : Jonathan Demme fait le job. Réalisation classique, découpage propre, il arrive par sa mise en scène à faire passer des émotions à un récit qui n’en a pas sur le papier et il laisse la belle part à la prestation impeccable des acteurs. Car si le film a beaucoup fait parler de lui en amont, c’est parce que Meryl Streep a sorti la grosse guitare pour revisiter les classiques du rock. A 66 ans, l’actrice multi-oscarisée est plus déchaînée que jamais et assure clairement aussi bien devant la caméra que derrière un micro. Le film possède également de véritables moments de bravoures, et surtout les musicaux, atteignant son paroxysme pendant une reprise du Boss (My Love Will Not Let You Down).

Totalement à côté de la plaque, Ricki and The Flash est à l’image du groupe : un film ringard, qui ne décolle jamais, cliché et ennuyant. La prestation de Streep, Springsteen et U2 à la BO, ne viendront pas sauver le naufrage.

 

Ricki and the Flash – Sortie le 2 septembre 2015
Réalisé par Jonathan Demme
Pour accomplir son rêve et devenir une rock star, Ricki Rendazzo a sacrifié beaucoup de choses et commis bien des erreurs… Dans l’espoir de se racheter et de remettre de l’ordre dans sa vie, elle revient auprès des siens.

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