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Critique : Point Blank (2019)

Disponible depuis le 12 juillet dernier sur Netflix, Point Blank rassemble Frank Grillo et Anthony Mackie … dans le remake de A Bout Portant, le film de Fred Cavayé.

Nous avions rencontré le réalisateur en 2010 pour parler de l’original. La vidéo est ici.

 

LA CRITIQUE

On le sait : plutôt que d’exploiter correctement le cinéma venu d’ailleurs, Hollywood préfère tout refaire à sa sauce. Les films français remakés aux USA sont donc légion et ceux de Fred Cavayé ne font pas exception à la règle. Le fantastique Pour Elle avec Vincent Lindon et Diane Kruger est donc devenu Les Trois Prochains Jours avec Paul Haggis aux manettes. Après avoir été refait en Corée (The Target, de Yoon Hong-seung inédit en France), c’est au tour de son second long-métrage, A Bout Portant, d’avoir droit à sa version américaine.

Peut-être avez-vous toujours le film de Fred Cavayé en tête : l’ouverture sur un bandit en cavale, blessé, qui finit dans un hôpital. Son frère fait enlever la femme d’un infirmier pour que ce dernier aide le blessé à prendre la fuite. De là va naitre un improbable duo qui, après une longue course-poursuite, va chercher à faire tomber une bande de flics ripoux.

La version américaine en reprend les grandes lignes sans surprise, mais parvient à faire moins bien. Le film de Cavayé, co-écrit avec Guillaume Lemans était rigoureux, sec et nerveux. La version de Joe Lynch, dont la durée est pourtant équivalente, est beaucoup plus édulcorée, ce qu’on comprend dès les premières scènes, moins percutantes et multipliant les facilités. Le scénariste de la version US, Adam G. Simon, tente pourtant des choses qui ne fonctionnent pas, comme développer la partie avec leur frère du personnage de Frank Grillo (ou de Roschdy Zem dans l’original). Il abandonne aussi le MacGuffin original, une clef USB contenant des preuves, pour en faire autre chose et bien qu’en la mentionnant. Une seule bonne idée ponctue le récit : un retournement de twist qui surprendra les spectateurs de la version française.

Ces choix scénaristiques ne sont pas aidés par la mise en scène de Lynch, toujours moins efficace. A budget à peu près équivalent (A Bout Portant a couté 10 millions d’euros et Point Blank 12 millions de dollars),  le film parait pourtant bien plus fauché. Exit les nombreux figurants, exit la poursuite dans les couloirs d’un métro remplacée par d’interminables séquences de bagnoles… Il faut aussi ajouter un miscast : Anthony Mackie avec ses gros bras du Faucon n’est pas fait pour le rôle. Ce n’est pas un mauvais comédien, loin de là, mais sa carrure et sa gestuelle donnent plutôt l’envie de le voir se fighter contre Frank Grillo plutôt que de jouer les petits infirmiers gentillets.

Ce n’est pas pour rien que Point Blank finit sur Netflix. A une autre époque, il aurait discrètement échoué sur une étagère de videoclub. Ce n’est pas pour autant un foirage complet, plutot un film qu’on aurait loué un dimanche pluvieux ou pour regarder des fusillades en faisant du repassage. On est donc très loin de l’original et si par hasard vous découvriez le Joe Lynch en premier, ça peut être un chouette prétexte pour plonger dans l’univers de Fred Cavayé.

Point Blank, de Joe Lynch – Disponible sur Netflix

 

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